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Electronlibre
Le Monde recompose
son service politique
Paul Quinio, de Libération, remplacerait Françoise Fressoz, Anne Sophie Mercier, chroniqueuse sur RTL et LCP, serait engagée et Sophie Landrin, chargée du PS, appelée à d’autres fonctions.
"Peopolisation" des articles, ancrage délibérément à gauche des contenus, c’est assez rapidement ce que l’on peut déduire des prochaines nomination au Monde au sein du service politique.
A la veille d’une campagne électorale, il importe, en effet de placer les troupes en ordre de bataille afin de se ranger éventuellement derrière le candidat qui sortira des primaires du PS.
C’est, en tout cas, le souhait de Pierre Bergé et de Mathieu Pigasse, Xavier Niel ayant décidé d’adopter le profil de l’actionnaire minoritaire qui n’intervient jamais.
Première à faire les frais de cette recomposition, Françoise Fressoz, patronne du service politique rejoint le groupe des éditorialistes du Monde. La journaliste reprend ainsi la fonction qu’elle a occupée pendant près de vingt ans aux Echos.
Soutenu par Erik Izraeliewicz, directeur du Monde, dont les avis ne semblent pas, d’après le témoignage de Michel Kajman à Electronlibre, déterminants, Françoise Fressoz n’a donc pu conserver ses fonctions ou obtenir un poste exécutif.
Ce départ s’accompagne de l’abandon des fonctions de son adjoint Christian Massol.
Pour la remplacer, le président du directoire du Monde songe à Paul Quinio, directeur adjoint de la rédaction de Libération, où il travaille depuis 19 ans, qu’il a connu lorsqu’il était directeur général de ce quotidien. Paul Quinio retrouvera Eric Dupin qui a aussi fait sa plus grande carrière journaliste à Libération avant de rejoindre le Monde et être passé par le site Ipsos, Le Figaro et Marianne.
D’une certaine façon, le service politique de Libération prendrait les commandes de celui du Monde alors que le journal, cofondé par Serge July, a toujours éprouvé une sorte d’aversion pour celui-ci.
Journaliste s’étant fait remarquer pour le regard critique qu’elle porte sur le Parti Socialiste dont elle assurait jusqu’à présent la couverture, Sophie Landrin est écartée . Elle se verrait confier d’autres attributions dans un secteur jugé moins stratégique politiquement.
Pour lui succèder, le journal recherche une personnalité possedant un certain enthousiasme et écrivant des papiers plus grand public.
Collaboratrice des Inrocks et du Monde Magazine Anne Sophie Mercier bénéficie de tous les atouts -bagoût, invectives, répartie- actuellement recherchés. Elle est sur le point d’être engagée au Monde tant elle incarne cette nouvelle tendance.
Chroniqueuse d’ "On ne refait pas le Monde" sur RTL. Ancienne du Parisien, de itele, d’Arte et de Charlie Hebdo, Anne-Sophie Mercier intervient régulièrement sur La Chaîne Parlementaire. Son profil s’apparente, d’une certaine manière, à celui de Vanessa Schneider qui a fait ses armes à Libération puis à Capa Productions et Marianne, tout en livrant des commentaires sans retenue dans la même émission de RTL.
A n’en pas douter, ces séries de nominations surprennent les anciens de la rédaction du Monde habitués à ce que les collaborateurs extérieurs soient engagés à la suite d’une longue période d’adoption et de reconnaissance mutuelle.
Ces dernières embauches interviennent une semaine après que l’intersyndicale du Monde se soit vu refusée par la DRH, au cours de la négociation annuelle, une hausse de 3%, alors que les augmentations accordées n’avaient jamais été aussi faibles au cours des trois dernières années.
Au cours de cette réunion, il a également été précisé qu’aucun effort particulier ne serait fait, ni pour la différence hommes-femmes, ni pour les personnes n’ayant pas été augmentées depuis plusieurs années, ni sur l’indice qui sera retenu.
Une nouvelle rencontre est prévue fin août entre la direction et les syndicats.