Décès de Jabar Al Kubaysi,
digne fils du peuple irakien
et témoin de son histoire tragique.
Issu d'une grande famille de Fallouja connue pour avoir donné de nombreux combattants anticolonialistes et de nombreux théologiens musulmans sunnites,Jabar El Kubaysi fut lui-aussi un militant du mouvement politique d'émancipation irakien, ancien prisonnier politique dans les prisons de Saddam Hussein, de Hafez el Assad, puis réfugié politique en France d'où il rentra en Irak après l'occupation par les USA pour lancer un journal soutenant la résistance irakienne contre l'occupation, ce qui l'amena à être arrêté pendant 15 mois par les occupants dans la tristement célèbre prison US de camp Cropper.
Arrestation que les ambassades des USA nièrent même avoir perpétré pendant une longue partie de son incarcération avant de se voir forcé de reconnaître leur forfait devant l'accumulation de témoignages de la part des témoins de l'arrestation (qui eut lieu dans sa maison de Bagdad avec hélicoptères et tanks US !). Sa famille, une épouse et des enfants en bas age, réfugiée en France, sans moyens, était aussi sans aucune nouvelle de lui pendant plusieurs mois alors que les informations concernant les mauvais traitements et les disparitions des détenus se multipliaient.
(< http://combat.pagesperso-orange.fr/KOUBAYSI.htm >)
Malgré le silence des médias français et les demi-mesures entreprises par les autorités françaises, qui ne se positionnaient en fait qu'en faveur des "otages français" compatibles avec les intérêts des occupants, quelques militants en France (< http://histoire.skynetblogs.be/archive/2005/06/15/15-06-2005-paris-pour-la-liberation-d-al-koubaysi.html >), soutenus par plusieurs acteurs politiques en particulier en Amérique latine, réussirent à pousser certains parlementaires européens et fonctionnaires de l'ONU à s'intéresser à l'affaire, ce qui força les occupant à faire finalement libérer Jabar El Kubaisi.
L'occupant voulut toutefois lui faire signer pour prix de sa libération, un aveu de culpabilité, ce qu'il refusa. Malgré ce refus, les occupants durent accepter de le libérer, reconnaissant ainsi qu'ils n'avaient rien de légal à lui reprocher, si ce n'est ses opinions dénonçant la présence de troupes étrangères sur le sol de son pays et le droit consigné dès lors dans la Charte des nations unies des Irakiens à résister, y compris par les armes, à une présence armée étrangère.
A son retour en France, hormis un interview dans le journal du dimanche et une émission à la TV à 23h
(<http://www.bladi.net/forum/58782-temoignage-poignant-dal-koubaysi-ardisson >)
et quelques entrefilets
(<http://www.leparisien.fr/faits-divers/refugie-politique-en-france-il-est-ensuite-torture-par-les-americains-en-irak-15-01-2006 2006654159.php >),
les médias français se désintéressèrent de ce témoin gênant du système carcéral de tortures mis en place par les occupants en Irak. (...le nombre de prisonniers politiques en Irak est aujourd'hui estimé à environ 100 000).
Certains d'entre eux ayant été arrêtés par les occupants puis remis par fournées par les occupants à l'administration "irakienne" créée par eux.
Jabar Al Kubaysi avait été témoin du fonctionnement du système carcéral US en Irak et l'on voulut taire les informations qu'il pouvait communiquer.
Après sa libération, il continua toutefois jusqu'à sa mort et malgré sa santé défaillante à oeuvrer pour la libération de son pays, aujourd'hui remis aux armées privées US qui ont remplacé l'armée d'Etat et parcouru par différentes milices liées aux Etats voisinant l'Irak ainsi qu'à l'entité sioniste.
Bruno Drweski