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par Patrice BARRERE, publié le 21/02/2013
Droit du travail Accord sur l’emploi
Les députés socialistes « déstabilisés »
par la CGT

Bernard Thibault.  Photo AFP

Hier, Bernard Thibault a semé le trouble dans les rangs des députés socialistes en leur demandant de ne pas transposer l’accord compétitivité emploi signé par le patronat et certains syndicats.

Le secrétaire général de la CGT était venu les « convaincre de la nocivité de certaines dispositions des accords compétitivité emploi ! » « Les députés socialistes sont venus nombreux. Je les ai trouvés attentifs. Même déstabilisés », a déclaré le leader de la CGT à la fin de son audition dans le cadre de la transposition de l’accord sur l’emploi.Des applaudissements 
ont été entendus derrière les portes de la salle Colbert à l’Assemblée nationale… Certes, il n’y a pas eu de standing ovation, mais plusieurs députés du groupe socialiste ont chaleureusement salué l’intervention de Bernard Thibault.
Après Jean Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, l’autre grande confédération syndicale à ne pas avoir signé l’accord national interprofessionnel, Bernard Thibault a enfoncé le clou. Il a notamment essayé de démontrer que plusieurs articles de l’accord étaient en infraction avec des textes de l’Organisation internationale du travail, « notamment en matière de procédure de licenciement ».
« J’ai ressenti quelques parlementaires troublés, a indiqué le député de l’Essonne Jérôme Guedj. Je pense que nous devons prendre notre temps afin d’enrichir le futur texte de loi avec les organisations syndicales non-signataires de l’accord. »
« Certains arguments défrisants »
« L’intervention de Thibault fait réfléchir. Les députés, ni greffiers ni portes-plume, ont une marge pour retoucher le futur projet de loi », a réagi Jean-Patrick Gille, député d’Indre et Loire. « Il va y avoir des débats animés au sein du parti. Certains arguments étaient défrisants », a souligné Gérard Bapt, député de la Haute-Garonne.
Tout le groupe socialiste n’a évidemment pas été sensible aux arguments du secrétaire général de la CGT. Loin de là. « Il faut vivre dans le monde réel. La crise est là. Nous devons trouver des solutions pour l’emploi. Dans cet accord, il y a des avancées, par exemple, un accord majoritaire d’entreprise devra valider un plan social. Que voulez-vous de plus ? Je crois que la CGT n’a pas bien compris la campagne de François Hollande », se défendait Yann Galut, député du Cher.
Les débats au sein du parti socialiste risquent donc d’être houleux jusqu’à la présentation du texte en conseil des ministres le 6 mars prochain.
À moins que le Conseil d’état, dès le 28 février prochain, retoque le projet de loi. De nombreux socialistes l’espèrent…
Tag(s) : #Lutte de Classe
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