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La justice égyptienne ordonne
la libération de Hosni Moubarak

La justice égyptienne a ordonné mercredi la remise en liberté de l'ancien président Hosni Moubarak, ici au tribunal du Caire en avril dernier. Son procès en appel pour complicité de meurtres dans la répression du soulèvement de l'hiver 2011 se poursuit, mais la période maximum de détention préventive est arrivée à son terme. /Photo prise le 15 avril 2013/REUTERS

 

La justice égyptienne a approuvé mercredi la demande de remise en liberté de l'ancien président Hosni Moubarak, qui pourrait sortir de prison dès jeudi, au risque d'aggraver des tensions toujours très vives, sept semaines après l'éviction du président Mohamed Morsi issu des Frères musulmans.

Le parquet a annoncé qu'il ne ferait pas appel de cette décision, prise à la maison d'arrêt de Tora, où l'ex-raïs est détenu. Interrogé sur la date à laquelle il pourrait être libéré, son avocat Farid el Dib a répondu : "Peut-être demain".

Toutes les charges justifiant le maintien en détention de l'ex-chef de l'Etat ont désormais été levées. En effet, même si son procès en appel pour complicité de meurtres dans la répression du soulèvement de l'hiver 2011 se poursuit, la période maximum de détention préventive est arrivée à son terme.

Souffrant et âgé de 85 ans, Hosni Moubarak ne jouera probablement plus aucun rôle politique. Aux yeux de ses détracteurs, sa remise en liberté pourrait toutefois passer pour une tentative de réhabilitation du régime renversé en février 2011 ou même pour une contre-révolution, alors que les forces de l'ordre continuent à arrêter des personnalités liées aux Frères musulmans.

"L'armée a ramené le régime de Moubarak (...) Ceux qui ont été élus par le peuple sont maintenant en prison", s'est indigné un Cairote interrogé dans la rue.

Dans le camp libéral et laïque, favorable à l'éviction de Mohamed Morsi et hostile à Moubarak, on regrette sa remise en liberté tout en insistant sur le respect des décisions judiciaires.

"Le gouvernement sait que, si Moubarak est libéré, l'opinion sera scandalisée, mais une décision de justice est une décision de justice", a ainsi commenté Mohamed Alboghar, chef de file du Parti social démocrate.

"C'est un processus faussé depuis le début", a déploré quant à lui Khaled Daoud, porte-parole du parti libéral Dostour, évoquant les moyens selon lui insuffisants de l'appareil judiciaire, qui ont conduit à l'acquittement de plusieurs membres de l'ancien régime.

La réaction discrète des opposants non islamistes d'Hosni Moubarak répond sans doute à une volonté d'apaisement alors que le coup de filet à la tête des Frères musulmans se poursuit.

Au lendemain de l'interpellation de Mohamed Badie, le guide suprême de la confrérie, la presse officielle a annoncé mercredi celles de Mourad Ali, conseiller en communication de la branche politique des Frères, et de Safouat Hegazi, un prédicateur influent, arrêtés alors qu'ils tentaient de fuir le pays.

L'UE VA-t-ELLE REVOIR SON AIDE ?

L'arrestation mardi de Mohamed Badie confirme la volonté des nouvelles autorités, constituées sous l'égide d'Abdel Fattah el Sissi, le chef d'état-major de l'armée, de démanteler la confrérie, dont le Premier ministre, Hazem el Beblaoui, a envisagé publiquement la dissolution.

"Les putschistes pensent que l'arrestation des dirigeants des Frères musulmans et les attaques contre leur image dans les médias fera plier les Egyptiens et leur fera accepter le coup d'Etat", s'indigne le mouvement islamiste dans un communiqué publié après l'arrestation de Mohamed Badie, inculpé en juillet d'incitation à la violence et au meurtre, et dont le procès doit débuter dimanche.

L'interpellation a conclu une semaine marquée par l'offensive des forces de sécurité contre les partisans de Mohamed Morsi, entamée mercredi dernier et à l'issue de laquelle près de 900 personnes ont été tuées, dont une centaine de soldats et de policiers, selon le bilan officiel.

L'Alliance anti-coup d'Etat, favorable aux Frères musulmans, fait elle état de 1.400 morts parmi les partisans de Mohamed Morsi.

A Bruxelles, les Vingt-Huit se sont entendus mercredi pour revoir l'aide financière accordée à l'Egypte, sans remettre en question celle qui profite aux plus vulnérables, a annoncé Catherine Ashton, porte-parole de la diplomatie européenne après une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères.

"Nous sommes convenus (...) de revoir la question de notre aide à l'Egypte, étant entendu que l'assistance aux catégories les plus vulnérables et à la société civile doit se poursuivre", a-t-elle déclaré à la presse.

La Maison blanche a quant à elle précisé mardi que les Etats-Unis n'avaient pas encore pris de décision quant au versement de l'aide américaine à l'Egypte, après la publication d'articles de presse qui annonçaient sa suspension.

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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