Elections législatives :
à quand la parité sociale ?
Alors que les employés et les ouvriers représentent plus de la moitié de la population active, seul 1% des députés provient de leurs rangs. Et encore, certains élus ont quitté leur profession d’origine depuis de longues années.
Á l’inverse, les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 59 % de l’ensemble. Avec les professions libérales, ils forment les trois quarts des députés.
Pour se faire élire, il faut pouvoir mobiliser des moyens importants, notamment financiers. Il est préférable d’appartenir aux réseaux du pouvoir, mais aussi de savoir et d’oser s’exprimer en public, notamment. Toutes ces compétences vont souvent de pair avec un bon niveau de diplôme et un niveau de vie suffisant.
Il faut aussi pouvoir être candidat, c’est-à-dire y consacrer de longues heures au-delà de son temps de travail.
Enfin, il faut assumer le risque d’un "retour sur terre" difficile en cas de non-réélection. Dans ce domaine, les catégories les plus avantagées sont les fonctionnaires - qui peuvent se mettre en disponibilité - et les indépendants qui peuvent faire gérer leurs affaires par un tiers (par exemple, les médecins ou les avocats).
Enfin, les partis politiques ne sont plus des partis de masse ; ils rassemblent des militants d’origine sociale très supérieure à la moyenne du pays.
Alors que la parité entre les sexes occupe largement le débat public, peu nombreux sont ceux qui s’inquiètent de l’immense sous représentation des groupes sociaux les moins favorisés. Pourtant, cette quasi absence de représentation n’est pas, comme pour les femmes, sans conséquence sur les politiques publiques mises en œuvre.
Source : Observatoire des Inégalités