Projet de programme franchement communiste et républicain proposé par le PRCF
en vue des élections régionales 2010
Les prochaines élections régionales auront un enjeu politique de premier plan : au-delà du vote-sanction qu’encourt le régime sarkozyste en raison de sa politique réactionnaire, l’enjeu pour la grande bourgeoisie capitaliste est le dépeçage territorial de la République française une et indivisible héritée de la Révolution française ;
C’est en effet en 1790 que les « provinces » furent liquidées et que notre pays fut réorganisé en Communes, Départements et Etat-nation : or, le pouvoir UMP, mais aussi des élus tels Huchon (président « socialiste » du conseil régional d’Ile-de-France) ne cachent pas leur volonté d’aller vers l’Europe fédérale des régions quitte à désarticuler notre France républicaine, à effacer ses frontières nationales, à achever la régionalisation-privatisation des services publics, à mettre en concurrence tous les territoires de France. Cette orientation anti-nationale et anti-républicaine est commune à toutes les composantes du Parti Maastrichtien Unique (UMP, PS et ses satellites de l’ex-gauche plurielle, MODEM, Europe-Ecologie).
Cet acharnement à substituer la structure Europe / euro-région / euro-pôles à la structure républicaine Nation/Départements/Communes, s’affiche notamment :
- Dans la contre-réforme Balladur-Vallini (UMP et PS) dont les auteurs proposent un « big bang territorial » (merci pour la langue française)La grande bourgeoisie capitaliste veut en finir avec les départements,regrouper les régions pour en faire des « Länder » à l’allemande (par ex. les auteurs proposent l’effacement de la Picardie…), mettre en place de gigantesques « euro-pôles » qui aggraveront les déséquilibres territoriaux à l’avantage des grandes villes riches, centrées sur la finance et sur le tourisme friqué, et au détriment de la ruralité et des villes populaires petites et moyennes.
Ainsi le « grand Paris » rendrait-il illusoire l’autonomie des communes populaires de la ceinture parisienne ! Poussés par le MEDEF et par l’Union européenne, les présidents UMPS de régions frontalières rejetant la France, mettent en place des « régions transfrontalières » qui remettront lourdement en cause l’unité de notre pays. Tout cela accompagne une politique générale du MEDEF. Celle-ci consiste :
-A désindustrialiser notre pays (délocalisations) au détriment de l’emploi et au bénéfice de l’affairisme ;
-A liquider les spécificités positives de notre pays, où le capitalisme mondialisé ne supporte plus les acquis du Conseil National de la Résistance ni les conquêtes républicaines et laïques héritées de la Révolution française et du mouvement ouvrier de classe., grâce aux luttes duquel on peut parler d’exception française.
L’oligarchie financière veut en finir avec la France, avec ses services publics, avec sa classe ouvrière industrielle, avec son école laïque, avec sa langue (à laquelle le grand patronat veut substituer le « tout-anglais ») et aussi avec la démocratie communale : les milliardaires qui soutiennent Sarkozy veulent éloigner le pouvoir du citoyen : de la Commune vers la communauté d’agglo ou à l’euro-pôle ; du département vers l’euro-région et et de la Nation versl’ETAT européen fédéral en formation (Traité de Lisbonne-constitution européenne bis), où le grand patronat fait la pluie et le beau temps.
- Dans l’attitude concrète des conseils régionaux, qu’ils soient tenus par la droite ou par la « gauche plurielle » : certes il y a bien à la marge des différences de gestion entre la droite et la gauche établie : mais le PS et ses suiveurs du PCF et des Verts aident l’école privée et subventionnent le grand patronat sans contrôler les fonds investis ; en outre le PS n’a pas levé un doigt pour contrer la régionalisation des TOSS de l’Education nationale (2003). Dans son livre « De battre ma gauche s’est arrêtée », le président PS francilien Huchon se prononce même pour la fin de la France, pour la régionalisation de la gestion des professeurs, pour la privatisation totale d’EDF, pour l’insertion directe des super-régions dans un futur Etat européen quitte à démanteler la Nation et à en finir avec Paris capitale de la France
L’un des buts importants poursuivi par la grande bourgeoisie capitaliste à l’occasion des Régionales est de diminuer toujours plus les impôts incombant au patronat (impôt sur le revenu des très riches, impôt sur le capital, taxe professionnelle) en reportant la fiscalité sur les impôts locaux et les taxes indirectes (type TVA, CSG, taxe carbone) qui explosent : ainsi on surtaxe les couches populaires et moyennes et on aggrave les déséquilibres entre régions : les régions riches, disposent de recettes élevées, et les régions pauvres condamnées à vivoter et à subir sans compensation possible la casse euro sarkozyste des services publics (saignée de l’Education nationale, de l’hôpital public, de la poste, de la SNCF, etc.).
C’est l’inverse qu’il faut faire : mettre l’Etat en capacité d’équilibrer le développement économique et social sur tout le territoire national en organisant la « péréquation » entre régions riches et régions pauvres, en planifiant la ré-industrialisation du pays et le « produire en France » aux plans agricole et industriel et en développant partout de grands services publics d’Etat.
Bref , à travers le scrutin régional, le pouvoir veut faire entériner un vaste et grave projet antisocial et antinational : un projet anti-classe ouvrière, anti-paysannerie, anti-services publics, anti-école laïque, anti-France républicaine.
Or, l’élection régionale est financièrement verrouillée par l’UMPS : dans le Nord-Pas-de-Calais par ex. il faudrait 89 000 € à une liste nouvelle, non assurée de faire les 5% qui lui permettraient d’être remboursée, et cela simplement pour payer les bulletins de vote et les professions de foi et sans diffuser un tract ! Au contraire les vieux partis installés et gavés d’argent public (alors que les cotisations des adhérents devraient seules financer les partis !), peuvent dépenser cent fois cette somme en étant sûrs d’être remboursés par le contribuable !
Ce système antidémocratique tend à bloquer l’alternative patriotique et progressiste que portent le PRCF et ses alliés de l’Arc Républicain de Progrès (vrais communistes, gaullistes de gauche et socialistes républicains) : celle d’un rassemblement populaire majoritaire pour sortir notre pays de cette Europe capitaliste de mort , pour produire en France, pour avancer sur la base des principes du Conseil National de la Résistance [1] pour reconstruire notre pays sans crainte d’affronter Bruxelles et le MEDEF et pour avancer vers une société socialiste.
Bref l’heure est à l’alliance du drapeau rouge des ouvriers avec le drapeau tricolore de la République pour combattre l’Europe supranationale du grand capital et son dangereux proconsul Sarko-MEDEF qui démolit notre pays. Faisant feu de tout bois et multipliant le double langage, le fossoyeur de la République Sarkozy , lance à la veille des régionales un débat sur l’identité nationale où il va jouer à la fois sur le racisme et la xénophobie de certains pour tenter de dévoyer le légitime attachement des Français à l’idée nationale
C’est pourquoi, sans cesser de donner la priorité aux luttes sociales, le PRCF, qui milite pour reconstruire un vrai PC en France, qui combat l’extrême droite et appelle à fédérer tous les républicains indépendamment de l’UMPS, appelle les salariés actifs, chômeurs et retraités, la jeunesse, les artisans et les paysans, à soutenir ses propositions en versant en confiance à la souscription : car au PRCF il n’y a aucun politicien professionnel, seulement des ouvriers, des
employés, des enseignants, des ingénieurs, des étudiants, des artisans,
des petits paysans et des retraités.
Sur la base de ces propositions, diffusées aux principales usines de votre région, nous rencontrerons les partis qui se disent à la gauche du PS. Nous présenterons le résultat de ces entrevues sur nos sites en indiquant région par région ce que nous proposons de faire, vote ou abstention citoyenne, à l’occasion de ces régionales.
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et aux listes se réclamant de la gauche et de la République
1- Non à l’euro-régionalisation de la France, non à la contre-réforme
Balladur-Vallini qui détruit la nation, les départements et les communes au profit de l’Etat européen, des euro-régions et des « euro-pôles » ; non à la concurrence entre régions, oui à la République une, laïque, souveraine, sociale et indivisible , oui à la péréquation fiscale de l’Etat national entre régions riches et pauvres, entre départements bourgeois et ouvriers, entre grandes et petites villes, entre ville et espace rural ; non aux régions « transfrontalières » ; oui à une politique régionale s’inscrivant dans une politique nationale de rupture de la France avec la construction européenne
du capital, oui à la reconstruction de la souveraineté politique, économique, monétaire et sociale de la France, oui à des traités internationaux progressistes s’inspirant de l’ALBA, le traité qui régit les relations entre les pays latino-américains progressistes ; non à tout séparatisme régionaliste, oui à la solidarité républicaine entre régions, oui à la coopération entre départements voisins ;assez substitué le drapeau européen aux tricolore dans la « com » des régions ! non au démantèlement par Sarkozy des régiments garde-frontière, non à la subordination de l’armée française à l’OTAN ; non à un régiment allemand en Alsace ;
2- Solidarité anticapitaliste des élus avec les luttes des salariés pour l’emploi, les salaires, les conditions de travail, les retraites, la Sécu, le logement social, les libertés syndicales ; solidarité avec les salariés privés d’emploi, avec les luttes des enseignants et des autres agents publics pour le développement du service public, avec les luttes des éleveurs, des agriculteurs, des marins-pêcheurs, avec les étudiants et lycéens, avec les chercheurs et les créateurs ;
3- Défense du « produire en France » : industrie, agriculture, pêche: Produire en France est une condition incontournable de notre indépendance et même de notre existence nationales . Il sera exigé de chaque grande entreprise qui délocalise ou qui licencie la dépollution totale des sites et la restitution de chaque euro public attribué antérieurement ; le tourisme doit venir en complément et non en substitut de l’activité productive sans laquelle un pays s’endette et disparaît. Les élus progressistes travailleront à une politique de
ré-industrialisation équilibrée et planifiée nationalement, reposant sur le rôle moteur d’un secteur public national démocratiquement géré. Hors les TPME, les régions ne devront plus subventionner le profit privé ; en cas d’aide publique indispensable pour sauver une industrie stratégique, les aides seront converties en parts de propriété sur l’entreprise dans la perspective de sa nationalisation ultérieur et en stipulant une obligation patronale de résultats pour l’emploi, l’environnement et les salaires .
4-Défense de la laïcité de l’Etat, des collectivités territoriales et de l’enseignement public ; zéro subvention à l’école privée ; défense de l’éducation nationale, de ses personnels et de ses usagers contre Sarko-MEDEF ; défense de l’école maternelle dès 2 ans menacée par les haltes- garderies souvent de caractère privé voire confessionnel ; refus de toute atteinte au statut de la fonction publique d’Etat et territoriale ; retour de l’Alsace-Moselle à la laïcité et fin de leur régime concordataire; pas de jumelage d’un établissement scolaire avec le MEDEF ; opposition à la propagande politique anticommuniste et ultra-européiste dans les lycées
.
5- Refus de toute mesure de fascisation émanant de l’Europe, de l’Etat, de la Région ou du patronat ; non à la criminalisation du communisme et plus généralement, du combat de classe et de l’action syndicale ; non à la traque des immigrés : ce n’est pas l’ouvrier immigré qui casse la France, au contraire, il aide à la construire : le vrai casseur, c’est le grand patronat « français » et son Europe de malheur ; refus de tout fichage, de toute vidéo-surveillance accrue de la population ; lutte acharnée contre l’extrême droite, contre le sexisme et le racisme ;
6- Développement de la culture nationale locale et régionale, appui au langues régionales dans un cadre strictement laïque et républicain respectant le français, langue nationale commune, mais non au tout-anglais patronal et européen;aucun soutien régional ou départemental à ceux qui trahissent le français pour le tout-anglais dans leur communication interne ou externe, ni à ceux qui exploitent l’attachement légitime aux langues régionales pour développer l’eurorégionalisme séparatiste ;
7- Action pour la solidarité internationale des régions et des départements français avec ceux qui résistent au fascisme, au racisme, au sexisme, aux guerres et aux blocus impérialistes contre Cuba, l’Iran, la Palestine, etc.
8- Refus des transferts de charges de l’Etat vers les collectivités locales ; dénonciation des mesures fiscales favorisant les très riches, ; refus de toute augmentation des impôts locaux dépassant l’inflation ;maintien et réforme de la taxe professionnelle de manière à pénaliser les entreprises qui licencient et à favoriser celles qui embauchent et qui augmentent les salaires ;
9- Action pour reconstituer un vrai ministère de l’Equipement, renforcer l’ONF, pour la reprise par l’Etat de la responsabilité des routes nationales ; impulsion du ferroutage SNCF ; action pour la taxation nationale des camions aux frontières et affectation de la taxe-camion, pour moitié à un fond public d’industrialisation de la France sous l’égide du secteur public industriel, pour moitié à la lutte anti-pollution atmosphérique ; refus de la taxe carbone sur les particuliers ;
10- Défense résolue des services publics, de l’emploi public, du maillage universel du territoire régional et national par les services publics en veillant particulièrement aux quartiers urbains populaires et aux communes rurales ; lutte pour la nationalisation de l’eau et en attendant, retour de la gestion de l’eau dans des régies publiques ; chaque hôpital, chaque bureau de poste, chaque école doivent être défendus bec et ongles !
11- Préservation de l’espace rural et maîtrise du développement urbain favorisant la mixité sociale ; transport interurbain privilégiant le cadre SNCF ou régie publique ; reconstruire et restaurer les habitations existantes autant que faire se peut sans étendre démesurément les faubourgs des grandes villes ;
12- Soutien aux villes populaires, aux communes rurales et aux bassins d’emploi existants sans tout regrouper autour des europôles ;
13- Démocratie participative intense : développement égalitaire du réseau internet ADSL avec constitution d’espaces démocratiques de consultation des citoyens sur les projets régionaux et départementaux avec, en particulier, discussion du budget régional et intervention des citoyens ;
14- Priorité à la protection sociale de l’enfance, du grand âge, des malades et des personnes fragilisées par la crise du capitalisme ;
15- priorité aux sports amateurs dans leur diversité
16- mise en place de médias régionaux et départementaux pluralistes défendant les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, refusant le tout-anglais, faisant une place aux langues régionales à côté du français et ouverts sans discrimination aux organisations politiques, syndicales et aux associations
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[1] La France ruinée de 45 s’est offert la Sécu, la retraite par répartition, le secteur industriel d’Etat avec Renault et EDF, les services publics, un code du travail protecteur…, pourquoi la France sarkozyste actuelle ne sait-elle plus que prendre aux pauvres et aux « moyens » pour donner aux riches ?