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Brésil : les médias nous ont enfumés,
nous enfument
et nous enfumeront encore

Vladimir MARCIAC

 

 

Hier, dimanche 26 octobre 2014, Dilma Rousseff a été réélue présidente du Brésil avec avec 51,64% des suffrages contre 48,36% à son concurrent Aecio Neves (chiffres donnés ce matin, lundi 27 octobre, par nos « grands » médias en ligne. Ils peuvent varier à la marge dans la journée).

 

 

 

Les Echos : « Dilma Rousseff, réélue de justesse »… « score étriqué »…

Le Monde nous parle d’un « résultat serré ». « La candidate du Parti des travailleurs a battu d’une courte tête son adversaire de centre droit, Aecio Neve ».

La Dépêche : « Brésil : Dilma Rousseff réélue présidente de justesse avec une courte avance… ».

L’Obs : « La présidente sortante a devancé avec une courte avance… » (passons sur la beauté de la phrase où l’on apprend que si la candidate devance c’est qu’elle est devant).

L’Express : « Dilma Rousseff, réélue de peu… ».

La plupart ont repris une dépêche de l’AFP, qui donne l’information ET son avis.

Notons les mots suivants : de justesse, résultat serré, score étriqué, courte tête, courte avance, réélue de peu.

On pourrait dire que l’écart n’est pas énorme (moins de 2,5 %), mais aussi que les élections présidentielles nous ont habitués à ça. Or, justement...

Petit retour en arrière :

Le 5 mai 2012, François Hollande est élu président de la République avec 51,64 % des suffrages exprimés, contre 48,36 % à son adversaire.

Vous avez remarqué ? 

 Exactement les mêmes pourcentages que dans le duel Dilma Rousseff/ Aecio Neves. Les mêmes que ceux sur lesquels nos médias ont apprécié les résultats au Brésil.

Donc, François Hollande a été élu de peu, de justesse, d’une courte tête, avec une courte avance (qui le plaça devant), le résultat fut serré, le score étriqué ?.
 

Ce qu'ils écrivaient alors :

RFI, le 6 mai 2012 : « C’est une victoire nette ».

France Info, le 7 mai 2012 : « François Hollande élu président de la République avec 51,62% des voix. Le candidat socialiste remporte nettement le second tour ».

Etc. On y passerait la journée.

Contre qui a gagné Dilma Rousseff ?

D'une seule voix, ils répètent :

Le Monde : « contre son adversaire de centre droit, Aecio Neve ».

L’Express : « contre 48,36% pour son adversaire de centre-droit Aecio Neves, du Parti social-démocrate brésilien (PSDB) ».

L’Obs  : « contre son adversaire de centre-droit Aecio Neves ».

La Dépêche : « contre son adversaire de centre-droit Aecio Neves ».

Libération : » contre son adversaire de centre-droit Aecio Neves, du Parti social-démocrate brésilien (PSDB) ».

Le Point : « contre son adversaire de centre droit Aécio Neves, du Parti social-démocrate brésilien (PSDB) ».

Où est passé la droite brésilienne ?

Vous avez remarqué ça aussi ? Dilma Rousseff était opposé à un candidat centriste, voire ressemblant à un dirigeant de notre PS (social-démocrate). Il n’y a pas de droite au Brésil. Et s’il y en a une, elle ne se présentait pas.

Sauf Le Figaro, pour qui "la droite" n'est pas un gros mot..

Heureusement, dans la presse qui n’aime pas Dilma Rousseff, Le Figaro du 23 octobre vend la mèche : « … Aécio Neves, le candidat du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), la principale formation politique de droite dans le pays ».

Qui est Dilma Rousseff

C’est la fille d’une enseignante et d’un cadre du privé. Ils lui font apprendre le piano et le français : elle lit Proust, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.

Pendant la dictature (1964 à 1985), elle entre dans la résistance armée et dans la clandestinité qui durera deux ans avant son arrestation. Qualifiée de « papesse de la subversion » par la dictature, elle est torturée, mais ne lâche aucun nom de ses camarades. Traduite en Justice, elle fera baisser les yeux à ses juges (photo).

On comprend pourquoi France Inter, radio publique que nous finançons tous, nous a expliqué qu’il fallait, pour le bien du Brésil, la virer de la présidence.

Et pour qu’on en soit persuadés, Nicolas Demorand avait donné le micro, le 29 septembre (1), à Arnaud Leparmentier, directeur-adjoint de la direction du Monde qui nous a dit sa volonté de « sortir le Parti des Travailleurs ». Et d’insister : « Oui, notre choix est fait pour dimanche prochain, nous voulons que la présidente sortante s’en aille… »

Hélas, comme de plus en plus de Français orphelins d’un « journal de référence », les Brésiliens ne lisent pas Le Monde. Par conséquent, ils ont reconduit pour la quatrième fois le Parti des Travailleurs qui a fait baisser spectaculairement le chômage, qui a augmenté les allocations familiales, multiplié les logements sociaux, amélioré la Santé et réduit la misère à 1,7 % de la population, selon des chiffres confirmés par l’ONU.

Le PT et Dilma désespèrent le FMI , les USA et leurs valets français.

Il y a sans doute pas mal de choses à dire (et à redire) sur le Brésil.

Mais ces vérités-là devaient-elles attendre ?

Vladimir Marciac (pour Le Grand Soir).

 

"canempechepasnicolas"

 ajoute :

 

Plusieurs présidents de la Vème République, qui n'ont pas atteint 52% des suffrages.

Parmi eux :

Valéry Giscard d'Estaing, en 1974 a obtenu moins que 51%.

Quand à Nicolas Sarkozy, en 2007, ce fut un "triomphe" avec 53,06% ...

Les médias, journaux, télés, radios, ont-ils fait la fine bouche ?

"Ils" osent donner des leçons de démocratie au monde entier, aux Français en particuliers, eux qui n'ont jamais contesté le résultat du référendum sur le traité de Maastricht, en septembre 1992, validé avec moins de 51% des voix...

Et pourtant, les presque 50% des électeurs qui, alors, ont répondu NON, sans parler de ceux qui ont répondu OUI, tous subissent jour après jour la nocivité de ce traité qui enchaine la France dans la prison européenne...pour quelques dizaines de milliers de suffrages de plus !

Quant au traité constitutionnel proposé en 2005, soutenu par le PS comme par la droite, pratiquement par tous les grands médias et la totalité de nos soit-disantes "élites", malgré cela il a été rejeté par 55% des Français...

Pas "sur le fil...", pas "de justesse", pas "d'une courte tête"...

Un verdict clair et précis qui a été bafoué par la majorité des parlementaires, PS et droite confondus, sans que les médias aient trouvé à redire. 

En fait, ceux-ci appartiennent aux banquiers, aux industriels, ceux qui possèdent les moyens de production et d'échanges. De ce fait, ils ressassent au bénéfice de leurs maîtres, ce qui semble utile à ceux-ci.

Ils jouent le même jeu que menait pendant l'Occupation, la Propaganda Staffel, le bourrage de crâne de la population au service de l'Allemagne...et de la "nouvelle Europe" que Hitler comptait édifier pour mille ans.

Que nos "collabos" du Capital s'en souviennent : les mensonges n'ont qu'un temps !

 

 

Tag(s) : #Politique française
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