STRASBOURG - François Hollande a affiché mardi devant un Parlement européen tout acquis à cette cause sa volonté de pousser les feux de l'intégration européenne dans tous les domaines, même s'il reste flou sur les contours de l'étape ultime, l'union politique.
Les députés européens, très majoritairement fédéralistes, ont réservé un accueil enthousiaste au président français, qui a prononcé à Strasbourg un discours dans lequel il les a soigneusement caressés dans le sens du poil.
"Je vous le dis tout net, le sursaut sera collectif ou ne sera pas", a-t-il déclaré devant un hémicycle plein à craquer.
"Ce qui nous menace aujourd'hui n'est plus la défiance des marchés, mais c'est celle des peuples", a-t-il dit.
"L'intérêt national est en train de prendre le pas sur l'intérêt européen."
Le député écologiste Daniel Cohn-Bendit a résumé le sentiment de l'ensemble des députés après le discours.
"François, je t'ai compris. Le changement, c'est maintenant", a-t-il ironisé. "Chiche !"
Pour le chef du groupe libéral-démocrate du Parlement européen, Guy Verhofstadt, le fédéralisme est la seule voie.
"La France a la vocation, même le devoir de pousser maintenant cette unification au niveau de notre continent", a-t-il dit en saluant le volontarisme affiché par François Hollande.