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In C'est Classe

 

Collectif racine 011 

 

Qu'est-ce qui qui distingue un prof lepeniste d'un prof classique ? Quand il parle d'école, en à peine trois minutes, il place au moins une fois les mots "autorité", "discipline", "règles" et "mérite", et il honnit "le pédagogisme""le laxisme", "le communautarisme" et "l'ultralibéralisme".

C'est ce qui ressort de la réunion de lancement du collectif Racine, samedi 12 octobre à Paris en présence de Marine Le Pen.

 

Le collectif Racine - fine allusion à l'auteur de théâtre et aux racines de la France - est censé marquer la "percée" du Front national dans les milieux enseignants réputés à gauche. Une percée microscopique puisqu'il revendique 90 à 100 adhérents sur 850 000 enseignants au total. Mais selon ses animateurs, pas mal de sympathisants auraient peur de se dévoiler...

 

Au delà, il s'agit pour Marine Le Pen d'accréditer l'idée que son mouvement progresse inexorablement dans toute la société, y compris au sein de milieux a priori hostiles.

L'opération de samedi était donc très médiatisée. Laprésidente du Front national, assise au premier rang, n'a pratiquement pas cessé de sourire, l'air victorieux, face à la nuée de photographes. A sa gauche, son lieutenant Florian Philippot, le vice président du FN, semblait lui aussi aux anges.

 

Yannick Jaffré, l'un des deux coordinateurs du collectif, a ouvert la réunion. Ce t agrégé de philo, qui vient des rangs chevènementistes, se définit comme "un patriote de gauche".

Il a d'abord évoqué les systèmes éducatifs anglais, allemand et américain. Avant de conclure: "mais la France n'est ni l'Angleterre ni l'Allemagne ni les Etats Unis. Et nous ne le regrettons pas". L'idée étant que la France est unique.

Puis il a évoqué l'école attaquée sous les coups conjugés de "la droite libérale qui parle anglais et de la gauche libertaire qui parle brésilien ou esperanto".

Avant de célébrer l'élitisme républicain et son rôle d'ascenseur social dont ont bénéficié "Charles Péguy, Camus et l'ingrat Bourdieu" ...

 

Valérie Laupies, la conseillère Education de Marine Le Pen, a enchaîné. Directrice d'école primaire dans le sud, elle se présente aux municipales à Tarascon.

Elle a rappelé qu'elle avait été formée par le pédagogue Philippe Meirieu, à l'IUFM (institut universitaire de formation des maîtres) de Lyon, et que dans un premier temps, elle avait été séduite par sa façon de voir.

Mais au bout de cinq-six ans, elle a laissé tomber. Et "tout est devenu plus simple". Pourquoi ? "Parce qu'un enfant a besoin de repères". Elle a alors décrit l'école de ses rêves, avec la méthode syllabique pour apprendre à lire, des exercices de répétition, des notes, etc.

Puis elle en est venue à "l'immigration de masse". Quand il y a trop d'étrangers dans une classe, a estimé l'ancienne institutrice qui a enseigné 20 ans en Zep, on ne peut pas les faire avancer avec les autres, il faut donc "réduire leur nombre".


Alain Avello
 a pris la suite. Prof de philo lui aussi, c'est l'autre coordinateur du collectif Racine. Il a consacré toute son intervention à l'urgence de restaurer l'autorité à l'école.

Aujourd'hui d'après lui, l'élève est l'égal du prof. Or c'est le prof qui sait et l'élève qui apprend. C'est en quelque sorte le monde à l'envers. Il faut le remettre à l'endroit, a plaidé le philosophe. Il a usé de termes plus compliqués - comme "sacraliser le savoir" ou "rétablir la verticalité de la transmission" - mais l'essentiel était là.

En conclusion, Alain Avello a précisé qu'il n'avait pas spécialement de nostalgie pour l'ordre ancien. Et que le collectif Racine allait d'ailleurs chercher des idées nouvelles.

 

On est passé à Michel Sibel, prof d'EPS (éducation physique et sportive) en lycée professionnel, un ancien du RPR. C'est à ce moment que Marine le Pen s'est éclipsée brièvement de la pièce. Les photographes se sont alors agités, cherchant le meilleur angle pour la prendre à son retour. Cela a provoqué du brouhaha et on a mal entendu Michel Sibel.

Heureusement, son idée est simple: si on redresse le corps, on redressera l'école. Or, a-t-il déploré, les jeunes aujourd'hui ont des corps avachis - ils boivent, il fument, "ils écoutent des rappeurs qui vomissent la nation", sans parler des salles de shoots qui vont peut-être ouvrir... "Redressons les corps et l'école se redressera", a répété Michel Sibel.

Il a aussi évoqué la violence et le laxisme ambiant - un leitmotiv de toute la réunion."Aujourd'hui on se fait violer dans la rue et on est victime d'une incivilité", a-t-il déploré.

 

Tag(s) : #Education nationale
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