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Le M'PEP

 

Une étude de Patrice Hemet et Jacques Nikonoff

 Le 3 novembre 2010.

Mouvement politique d'Education Populaire

 

analyse les positions des différents partis et mouvements français

face à l'Union européenne.

 

Aujourd'hui, "canempechepasnicolas" commence à publier l'orientation des différentes formations qui se "réclament de la "gauche" sur l'intégration européenne, selon l'analyse critique du M'PEP, qui constate :

 

"La conclusion principale de cette investigation, que nous trouvons particulièrement inquiétante, est qu’il existe un consensus implicite entre presque toutes les organisations étudiées : Attac, CFDT, CGT, FO, FSU, MEDEF, MoDem, NPA, PCF, PG, PS, UMP, Union syndicale solidaires, Verts.

De cette unanimité, sortent le Mouvement politique d’éducation populaire et l’Arc républicain de progrès"

 

Vont être étudiées successivement les positions du PCF, du NPA, du Parti de Gauche, des Verts et du Parti socialiste, telles que les analyse le M'PEP

 

Aujourd'hui,

 

 1°: Le Parti communiste français (PCF)  (1)

Le PCF est de loin l’organisation qui a publié le plus grand nombre de textes sur la crise de l’Union européenne, sans compter les très nombreuses interventions de ses dirigeants. Deux tracts nationaux, par exemple, exprimant la position de ce parti, sont téléchargeables sur son site Internet :

« Les peuples n’ont pas à payer la crise du capitalisme. Plus un sou aux marchés financiers ! » et « L’€urope en crise ». Le PCF a tenu un meeting public le 19 mai 2010 à Paris, annonçant qu’il allait faire des propositions « pour un plan d’urgence pour les peuples européens contre la finance ». Nous ne sommes d’ailleurs pas parvenus à retrouver ce « plan ».

De multiples communiqués, sans compter les interventions des dirigeants, expriment la position du PCF :

  • « Il faut contraindre la Banque centrale européenne (BCE) à acheter des titres de dette publique afin de favoriser les dépenses utiles au développement et à la croissance (santé, éducation, formation) ».
  • « Le PCF réaffirme sa solidarité avec le peuple grec et apporte son soutien au mouvement social ».
  • « Il est plus nécessaire que jamais de combattre la stratégie de Lisbonne, le pacte de stabilité et les règles de la BCE et toutes ces politiques européennes qui convergent dans leur volonté d’imposer aux peuples l’austérité et la régression au seul bénéfice des acteurs spéculatifs à la recherche des profits maximum » (30 avril 2010).

De nombreuses actions et prises de position

Les députés communistes ont voté contre le plan du gouvernement d’ « aide » à la Grèce, gagé par l’austérité.

Les députés européens du Front de gauche et la GUE/NGL revendiquent par exemple :

  • « la refonte des institutions de la zone euro et du système financier international ;
  • des mesures concrètes pour mettre fin aux fonds spéculatifs, aux paradis fiscaux et à l’évasion fiscale ; de dompter le marché des produits dérivés, et de contrôler les agences de notation qui continuent de prendre des décisions perturbantes ;
  • la mise en place de mécanismes alternatifs aux agences de notation de la dette souveraine des États qui relèvent du champ public ;
  • remplacer le pacte de stabilité et de croissance devenu obsolète car aucun pays de la zone euro est à même de le respecter, par un pacte de solidarité sociale pour l’emploi et la formation, et de lutte contre la pauvreté garantissant un revenu minimum pour tous, et l’arrêt de la flexibilisation du marché du travail ;
  • la redéfinition du rôle de la Banque centrale européenne qui intégrerait, grâce à l’impulsion d’un nouveau type de crédit pour un développement durable, pour l’emploi, la formation, la recherche, des objectifs de croissance, d’emploi, et pas seulement de stabilité des prix ».

Selon le PCF, une cascade de choix politiques a livré tous les pouvoirs aux marchés financiers, aux actionnaires et aux multinationales de la finance. Les traités européens doivent être remis en cause, en particulier le traité de Lisbonne que des peuples consultés avaient, selon lui, lucidement refusé.

 

Le PCF veut mener un débat sur la crise avec le peuple français. Ce processus a été initié à la fête de l’Humanité de septembre 2010. Il ne s’agit pas moins de créer des « milliers d’espaces ancrés au cœur des mobilisations sociales ». Il a annoncé par ailleurs l’ouverture de trois conventions nationales en 2011, dont l’une porterait sur la question « d’une autre Europe pour un autre monde ».

Toutes les propositions du PCF passent par une modification des traités européens

Autrement dit, ses propositions sont conditionnées par l’accord des vingt-six autres gouvernements, au cas où une majorité de français placerait au pouvoir une équipe favorable aux thèses du PCF. Rien n’est dit – et pour cause – du temps nécessaire à l’aboutissement d’une telle stratégie, ni ce qu’il conviendrait de faire en cas d’échec.

Cette stratégie est une impasse.

La « refonte des institutions de la zone euro », par exemple, est une nécessité absolue. Mais elle n’est possible qu’avec l’accord de l’ensemble des pays concernés. Or, il faudra bien un jour se demander si la politique monétaire n’est ni de droite, ni de gauche. Peut-on trouver un accord entre des pays de droite et de gauche pour mener une politique monétaire consensuelle ? Laquelle ? Une telle proposition n’est pas crédible.

Elle n’est pas non plus souhaitable car elle organise et pérennise la confusion entre la droite et la gauche. La « refonte des institutions de la zone euro » n’est possible et souhaitable qu’entre pays partageant la même conception de la politique économique en général et de la politique monétaire en particulier. Et cette conception, si on est de gauche, ne peut pas être la politique monétaire, d’inspiration néolibérale, qui est contenue dans les traités européens, dont les statuts de la Banque centrale européenne font partie.

 

Le Protocole n° 4 « sur les statuts du système européen de banques centrales et de la banque centrale européenne », expose à l’article 40 (ex-article 41) la « procédure de révision simplifiée » des statuts de la BCE :

« Conformément à l’article 129 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne », les statuts de la BCE peuvent être révisés « par le Parlement européen et le Conseil, statuant conformément à la procédure législative ordinaire soit sur recommandation de la BCE, après consultation de la Commission, soit sur proposition de la Commission et après consultation de la BCE ».

Ces modifications n’entrent en vigueur qu’ « après leur approbation par les États membres conformément à leurs règles constitutionnelles respectives. » Inutile de préciser qu’un tel parcours du combattant, conçu pour décourager les meilleures volontés, ne permettra pas de faire passer une réforme de gauche de la politique monétaire. Sauf si, bien évidemment, le Parlement européen était composé majoritairement de représentants de gauche (de la vraie gauche), et qu’en outre le Conseil soit composé de chefs d’États et de gouvernements qui, eux-aussi, seraient vraiment de gauche.

Qui peut faire un pronostic sur le temps que mettra à se réaliser un tel miracle ?

Même chose pour le remplacement du « pacte de stabilité et de croissance » par un « pacte de solidarité sociale ». Il est évident que les pays dirigés par la droite s’opposeront à de telles politiques qui ne pourront voir le jour que si ces pays sont dirigés par la gauche.

Mais quelle gauche ?

Celles des Papandréou et autres Zapatero ?

Le PCF croit-il vraiment possible de réaliser, à l’échelle européenne, la « solidarité sociale » entre la droite et la gauche ?

On pourrait encore continuer avec la proposition du PCF de redéfinir le rôle de la BCE et de lui faire acheter des titres de la dette publique. Cette redéfinition ne sera possible qu’avec l’accord des Vingt-Sept.

À quand un tel miracle ?

Faut-il fonder une perspective politique sur l’attente d’un miracle ?

Tag(s) : #Europe
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