ÉTATS-UNIS
Même aux États-Unis, c'est du jamais vu ! Meg Whitman, l'ex-patronne d'eBay qui brigue le poste de gouverneur de Californie, a dépensé 142 millions de dollars de sa fortune personnelle pour sa campagne. Et ce n'est pas fini, car les élections ne se tiendront que le 2 novembre. Son adversaire démocrate, Jerry Brown, n'a déboursé, lui, qu'une pauvre dizaine de millions. Avec tout cet argent, Meg Whitman a lancé une offensive à côté de laquelle le bombardement de Dresde fait pâle figure. Elle a ouvert 90 permanences dans tout l'État, créé des pubs en mandarin, cantonais et espagnol et diffuse plus de 1.300 spots de télévision par jour.
C'est devenu une habitude.
Chaque élection américaine établit un nouveau record de dépenses. Mais jusqu'ici au moins, on savait à peu près d'où venaient les fonds. Pas cette année. La grande nouveauté de ces élections, ce sont les énormes sommes qui viennent de donateurs anonymes.
En janvier, la Cour suprême a statué que les entreprises, les syndicats et tous les groupes d'intérêt avaient le droit de verser des contributions politiques d'un montant illimité, sans dévoiler l'identité des donateurs. Résultat, toutes sortes de milliardaires, magnats du pétrole, patrons du BTP et autres gros industriels se sont mis à financer une multitude de groupes d'intérêt.
Avantage aux démocrates
Ces organisations extérieures aux partis auraient dépensé plus de 150 millions de dollars, selon le Center for Responsive Politics, et financent essentiellement les républicains. Parmi les groupes les plus influents, il y a la chambre de commerce américaine, très anti-Obama, qui prévoit de débourser 75 millions de dollars.
D'autres groupes se sont spécialement créés pour les élections. American Crossroads par exemple, l'émanation de Karl Rove, l'ancien stratège de George Bush, a annoncé qu'il allait investir 4,2 millions de dollars sur huit scrutins au Sénat. American Future Fund a dépensé 7 millions de dollars dans plus d'une douzaine de circonscriptions.
Certains de ces groupes concentrent leurs efforts sur un seul scrutin. We Love USA a dans le collimateur Ron Klein, un représentant démocrate de Floride. Au Colorado, First Amendment Alliance, financé par un petit nombre de businessmen, a levé 200.000 dollars et subventionne des spots télé contre Michael Bennet qui est au coude à coude avec le républicain Tea Party Ken Buck.
Les démocrates bénéficient aussi de financements extérieurs à travers par exemple le SEIU, un syndicat qui a levé 14 millions de dollars. Mais les sommes sont bien moins importantes que du côté républicain.
Même si on en parle beaucoup et si toutes sortes de rumeurs et de spéculations circulent sur d'éventuels bailleurs de fonds étrangers qui chercheraient à influencer les élections, ces groupes extérieurs ne représentent qu'un dixième des dépenses totales.
Et là, les démocrates gardent l'avantage financier sur les républicains, selon le Center for Responsive Politics, même si celui-ci s'est érodé sur les trois derniers mois. Ils ont levé en moyenne 47 % de plus d'argent que les républicains depuis le début de la campagne et dépensé 66 % de plus que leurs adversaires.
Commentaire de "canempechepasnicolas" :
C'est ça la "démocratie" américaine.
Se faire élire suppose d'en avoir les moyens financiers et seuls les riches et les représentabts des riches peuvent être élus !
Et pour faire quelle politique ?
Celle des riches, évidemment !
Mais est-ce si différent en France ?
Demandez à Lilianne Bettencourt combien elle a versé à l'UMP pour l'élection de Nicolas Sarkozy...