Journée de grève sans précédent dans la fonction publique contre la réforme des retraites du gouvernement, en Grande-Bretagne.
Après avoir reculé sur la réforme du système de santé publique (NHS), le gouvernement de coalition britannique va-t-il reculer sur sa nouvelle réforme des retraites ?
Il a dû faire face jeudi à son plus grand défi depuis l'arrivée au pouvoir du Premier ministre David Cameron en mai 2010. Des centaines de milliers de salariés du secteur public ont organisé une grève nationale à travers le pays.
Fait rare en Grande-Bretagne, il a provoqué la fermeture de milliers d'écoles, de tribunaux et de bâtiments publics, après l'appel lancé par quatre syndicats, trois d'enseignants et un de la fonction publique.
À l'origine de ce mouvement exceptionnel - la dernière grande grève au Royaume-Uni remonte à mars 2006 -, la volonté du gouvernement de coalition de droite de s'attaquer à une réforme du système des retraites afin, dit-il, "de combler un déficit budgétaire qui a dépassé cette année les 10 % du PIB".
En France, on connaît la chanson !
L'une de ses mesures vise à repousser à 66 ans l'âge de la retraite en 2020, contre 65 ans aujourd'hui (60 ans pour les femmes).
"Cette journée de grève est une véritable réussite", déclare Kevin Courtney, secrétaire général de l'Union nationale pour les professeurs (NUT). "Les travailleurs refusent simplement de cotiser plus, travailler plus longtemps et recevoir moins de retraite."
Selon le syndicaliste, l'augmentation du taux de cotisation pourrait avoisiner 50 % dans certains cas notamment pour les enseignants.
Une mesure inacceptable pour un secteur public déjà touché par des gels de salaire et la suppression de 300 000 emplois.
Des dizaines et des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans Londres, souhaitant qu'un "Printemps européen" de lutte populaire se développe, comme en Grèce, au Portugal, en Espagne et sur tout le continent.