
Le Monde révèle que le projet est à l'étude depuis des mois.
Une décision
qui entrerait dans le cadre
des restrictions budgétaires de l'Armée.
La Grande muette pourrait se voir à nouveau amputée sous les coups de scalpel de l'austérité budgétaire. D'après Le Monde, le célèbre hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce pourrait fermer ses portes: un projet est à l'étude depuis des mois, et rentrerait dans le cadre des restrictions budgétaires de l'armée.
L'hôpital des «VIP»
Situé dans le Vème arrondissement de la capitale, cet hôpital militaire créé avec la Révolution française est célèbre pour accueillir de nombreuses personnalités politiques, notamment les présidents de la République - François Mitterrand après son cancer de la prostate, Nicolas Sarkozy suite à un malaise vagal - mais aussi de nombreux chefs d'Etat étrangers, comme Abdelaziz Bouteflika ou l'ancien roi du Maroc Hassan II. L'hôpital, dont le bâtiment le plus récent a été inauguré en 1979, est réputé pour être une vitrine de l'excellence française en matière de santé. Les personnalités s'y rendent pour son équipement de pointe, ses praticiens illustres, mais aussi et surtout parce que le secret médical y est aussi bien gardé que le secret diplomatique, l'hôpital dépendant du ministère de la Défense et pas du ministère de la Santé.
1500 personnes travaillent sur le site qui accueille 380 lits. L'hôpital est notamment connu pour sa gestion des syndromes post-traumatiques des soldats revenus du front. Si sa vocation est d'accueillir le personnel militaire et ses familles, celui s'ouvre aussi aux civils qui constituent près de 60% des patients.
Selon Le Monde , trois hypothèses sont à l'étude: une fermeture complète, une fermeture partielle ou une cession à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). La première option paraît la plus probable, car les deux autres exigeraient une mise aux normes des bâtiments qui couterait près de 250 millions d'euros, une dépense improbable en ces temps d'austérité budgétaire et inenvisageable pour les Hôpitaux de Paris qui ont dû déjà fermer les urgences de l'Hôtel-Dieu.
Suite aux révélations du Monde, le ministère répond «qu'aucune capacité d'accueil et de soins ne sera supprimée en Ile-de-France». Une solution pourrait être la répartition des services dans d'autres hôpitaux militaires de la région. Certains services (neurochirurgie et chirurgie viscérale) ont d'ailleurs déjà été déplacés vers l'hôpital d'instruction des armées Percy-Clamart, dans la banlieue sud de la capitale. «Des précisions seront données le 15 octobre, lors des annonces du ministère de la Défense sur les réorganisations et restructurations 2015.» annonce le ministère.
Cette fermeture est envisagée dans le cadre d'une restructuration générale du ministère de la Défense. Celle-ci avait été entamée avec la loi de programmation militaire de 2008 qui avait déjà supprimé 54.000 postes. L'effort budgétaire s'est poursuivi avec la loi de programmation militaire de décembre 2013 qui prévoit de réduire les dépenses et les effectifs de 34.000 personnes d'ici à 2019.
Le Drian s'était engagé à ne fermer aucun des neuf hôpitaux militaires
Le service de santé des armées, qui emploie près de 16.000 personnes, devra contribuer lui aussi à la cure d'austérité: 3000 postes devront être supprimés en trois ans. En 2010, la Cour des comptes avait pointé le déficit d'exploitation «hors normes» des neuf hôpitaux militaires français, mais les magistrats saluaient trois ans plus tard les efforts du Service de santé de l'Armée pour redresser les comptes. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, s'était alors engagé à ne fermer aucun des neuf hôpitaux militaires répartis sur le territoire (Val-de-Grâce, Percy, Bégin en région parisienne, Robert Picqué à Bordeaux, Toulon, Marseille, Brest, Lyon et Metz).
À l'heure où l'armée française est engagée sur plusieurs fronts, cette menace de fermeture, associée à de nombreuses suppressions de postes, a suscité l'indignation chez de nombreuses personnalités. Ainsi Bruno Retailleau, président du groupe UMP au Sénat, a déclaré sur Europe 1«Ce n'est pas bon pour l'armée et pour les patients: il faut ouvrir à tous ces grands hôpitaux qui forment l'excellence française. Transformer le Val de Grâce en logements? Faut-il avoir l'imagination complètement enrayée?»
Commentaire de "canempechepasnicolas" :
L'information relayée par les médias ne se limite pas à une simple fermeture. Déjà, est posée sur une chaine de radio la question de la surface du bâtiment en mètres2...Pour le vendre ce monument emblèmatique ? En faire - pourquoi pas - un nouvel hôtel de luxe comme à Marseille, l'ancien Hôtel-Dieu ?
L'appétit des "investisseurs" n'a plus de borne.
Et, bien sûr, le gouvernement PS Hollande-Valls-Macron ne fait aucune objection...
A quand la vente du Mont-Saint Michel, de la Côte d'Azur ou de l'Ile Saint-Louis à des acquéreurs fortunés, voire à des fonds de pension américains ?
La France est en danger de mort...