De Ouest-France
- Enseignants et syndicalistes, parents d'élèves, élus
- s'inquiètent de la création des jardins d'éveil pour les enfants de 2 ans.
- Ils y voient un risque pour l'école maternelle.
Le lancement, en mai 2009, des jardins d'éveils pour les 2/3 ans par Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille les inquiète. « On ne dit pas que tous les enfants de 2 ans doivent être scolarisés », annoncent les professeurs. « Ce qu'on souhaite c'est que les enfants puissent être accueillis selon leurs besoins », précisent les parents d'élèves de la FCPE.
L'établissement des quotas les a déjà alertés. « Il s'agit d'un nombre de 2 ans à accueillir qui correspond à 20 % des 3 ans accueillis l'année précédente. Seul ce quota est pris en compte dans les effectifs, même si les deux ans sont, en réalité, plus nombreux. Si on est en dessous une année, on ne retrouvera pas le quota initial. Ces quotas ne sont pas appliqués en Zone d'éducation prioritaire ».
Résultat, à Saint-Nazaire, ces petits étaient 204 en 2007 dans les écoles publiques, 157 en 2009 et « en 2010, 125 places seront disponibles, alors que les directeurs ont recensé 182 enfants de deux ans ».
Garde ou éducation
Avec les jardins d'éveil, ces professionnels de l'enseignement craignent que les familles n'envisagent les choses que sous l'angle du mode de garde. « Les gens ne savent pas trop ce qui se passe en maternelle. Rien n'est pourtant fait au hasard, le coin jeu n'est pas monté n'importe comment, les enseignants savent ce qu'ils visent et ces actions, réfléchies, sont portées sur tout le territoire national ».
Ils étayent leurs propos : « Les résultats d'un élève qui a passé quatre ans en maternelle sont meilleurs jusqu'au CE2, et puis l'école est gratuite ! ».
Ce qui n'est pas le cas des jardins d'éveil qui « coûtent 42 € par mois pour un Smicard et 127 € pour celui qui gagne trois fois le Smic »
Ils rappellent aussi l'exception française « qui fait des envieux. La maternelle a été créée à la fin du XIXe siècle et Jules Ferry a fait en sorte, plus tard, qu'elle accueille les plus défavorisés. Dans les années 50, les bourgeois se sont rendus compte de son intérêt et ont commencé à y emmener leurs enfants ».
Un service public qui sera difficile à effacer tant la maternelle est entrée dans les habitudes... même si l'école n'est obligatoire qu'entre 6 et 16 ans !