y compris françaises
La Russie, la Chine et l'Iran s'opposent à l'intervention militaire
La classe politique française divisée
Le Collectif communiste Polex et le PRCF dénoncent clairement
les menaces que font peser sur la paix mondiale toute intervention militaire occidentale en Syrie
La perspective de frappes aériennes occidentales en Syrie se précise d'heure en heure mais Russie et Chine continuent d'afficher leur ferme opposition à toute intervention étrangère armée contre le régime de Bachar al Assad.
L'opposition syrienne aurait été informée par les Occidentaux qu'une intervention était désormais une question de jours, a-t-on appris auprès de sources ayant participé à une réunion entre des émissaires des onze pays "Amis de la Syrie" et la Coalition nationale syrienne (CNS) à Istanbul.
"L'opposition a été informée en termes très clairs qu'une action visant à dissuader tout nouvel usage d'armes chimiques par le régime Assad pourrait intervenir dans les prochains jours, tout en continuant à se préparer à d'éventuels pourparlers de paix à Genève", a dit à Reuters une des sources présente lors de la rencontre dans un hôtel stambouliote, lundi.
Confirmant l'imminence d'une intervention militaire des Occidentaux en Syrie, le chef du Pentagone, Chuck Hagel, a confirmé que l'armée américaine se tenait prête à agir immédiatement au cas où Barack Obama en donnerait l'ordre.
"Nous avons mis en place des forces de manière à pouvoir accomplir toute mission que le président nous demandera de mener", a dit Chuck Hagel à la BBC lors d'une déplacement dans le sultanat de Bruneï. "Nous sommes prêts à y aller tout de suite", a ajouté le secrétaire à la Défense.
A Londres, le Premier ministre britannique, David Cameron, a écourté ses vacances et rappelé les membres de la chambre des Communes, actuellement en congé parlementaire, pour débattre jeudi de la situation en Syrie. "Le gouvernement déposera une motion sur laquelle les députés voteront", ont dit les services du chef du gouvernement.
Le président français François Hollande a prévu de s'exprimer sur ce sujet lors d'un discours d'ouverture à la conférence des ambassadeurs prévu à 15h00 GMT à l'Elysée.
Niant les accusations portées contre lui, le gouvernement syrien a jugé "illusoire" de croire qu'une intervention militaire étrangère permettrait de modifier l'équilibre des forces entre les rebelles et les troupes soutenant Assad.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a précisé que le gouvernement de Damas allait poursuivre ses efforts militaires, notamment autour de la capitale, en dépit des menaces en provenance de l'étranger.
La Chine et la Russie ont opposé trois fois son veto à des résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu condamnant le gouvernement syrien.
L'agence officielle Chine nouvelle a publié une dépêche qualifiant "d'irresponsable et de dangereuse" une telle initiative. Chine nouvelle craint toutefois que les puissances occidentales seraient désormais prêtes à intervenir sans mandat de l'Onu comme cela avait été le cas en Irak en 2003.
En France, le président de la République vient de confirmer sa volonté d'intervenir militairement :
"Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse et la France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents", a dit le chef de l'Etat.
Pour l'Iran, qui soutient la Syrie, une intervention armée aurait des conséquences "dangereuses" qui s'étendraient à l'ensemble du Proche-Orient.
En France, les forces politiques sont divisées :
Au Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'intervenir militairement en Syrie serait une "erreur gigantesque, peut-être le seuil d'une guerre beaucoup plus large que toutes celles que nous avons vues dans cette région".
"Nous savons que les Nord-Américains ont l'habitude d'utiliser n'importe quelle sorte d'argument pour justifier une intervention militaire, cette fois-ci, c'est le gaz", a dit le coprésident du Parti de gauche, sur BFM TV RMC, appelant à travailler à une "solution politique".
Lundi, le PCF avait, de même, appelé le gouvernement français à privilégier l'option politique et mis en garde contre une intervention militaire qui constituerait "un degré supplémentaire dans l'inacceptable".
Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV) a pour sa part demandé en fin de semaine dernière au gouvernement de Jean-Marc Ayrault et à l'Union européenne "de prendre des mesures immédiates pour protéger les civils, en particulier contre les bombardements de l'aviation et l'artillerie de l'armée syrienne".
À l'UMP, l'option d'une intervention hors du cadre du Conseil de sécurité de l'Onu divise.
L'ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a appelé à "s'affranchir des blocages" qui persistent au Conseil de sécurité de l'Onu et à apporter une aide militaire à la "résistance syrienne".
"La seule alternative, c'est la poursuite du martyre du peuple syrien. Il ne faudra plus, alors, continuer à verser des larmes de crocodile. Il nous restera le silence de la complicité", conclut-il.
Un appel à agir hors du cadre de l'Onu est rejeté par l'ex-ministre UMP Bruno Le Maire, qui estime que "toute intervention militaire ne doit se faire qu'avec les Nations unies", alors que des députés également UMP, tels Jacques MYARD, Alain MARSAUD, Lionnel LUCA, Thierry MARIANI, Philippe MEUNIER ont déclaré :
"Les frappes aériennes risquent de mettre le feu au Proche-Orient, et surtout d’entrainer la disparition programmée d’un Etat ami de la France : le Liban.
Gardons-nous de l’irréparable ; il n’y a pas de solution militaire, seule, une solution politique permettra de résoudre la crise, avec le concours de toutes les parties, y compris de la Russie".
Le Collectif communiste Polex et le PRCF ont pris clairement position contre toute intervention militaire occidentale, et en premier lieu, française, en Syrie, pays souverain.
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