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C'est officiel : le groupe Doux a déposé le bilan et se retrouve en redressement judiciaire. Après plusieurs reports, l'information est tombée à 17 h, vendredi, au terme d'une audience exceptionnelle au tribunal de commerce de Quimper (Finistère). Le groupe affiche une dette globale de 437 millions d'euros selon la CGT, dont plus de 200 millions d'euros provenant de sa filiale brésilienne. Aucun compromis n'a été trouvé hier avec ses créanciers.
« C'est une procédure bénéfique dans notre malheur », réagit David Combot, délégué du personnel CGT du site lavallois. À Laval, le site d'abattage emploie 261 salariés en CDI et une quarantaine d'intérimaires actuellement. « Cette décision donne du temps à l'entreprise pour rebondir », estime le syndicaliste. Le groupe, basé à Châteaulin (Finistère), dispose d'une première période d'observation de six mois et de la mise au point d'un plan de continuation.
Se voulant confiant plutôt qu'alarmiste, David Combot a défendu « des inquiétudes compréhensibles du côté des salariés, mais avec la nécessité avant tout de rester optimiste en voyant le nombre de mains tendues ». Avant de conclure : « Je demeure confiant dans la volonté de ce groupe familial de conserver l'emploi. »
De son côté, le tout nouveau directeur du site mayennais, Christophe Mareau, n'a pas souhaité s'exprimer à titre personnel. Dans un communiqué, la direction estime « qu'en se plaçant sous le régime du redressement judiciaire, le groupe Doux a fait le choix de la sécurité. Le temps de procédure sera employé pour assurer un développement durable et rentable. »
Plus largement, toute une filière est concernée. Sur 800 fournisseurs, une centaine d'éleveurs mayennais approvisionne Doux, selon la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et les Jeunes agriculteurs (JA). Les deux organisations « attirent l'attention sur les conséquences catastrophiques qu'aurait une faillite ».
Loin d'être tendres avec le groupe familial, elles rappellent que « les éleveurs sont actuellement payés par le groupe Doux avec un retard de 60 à 150 jours [...]. Un rendez-vous a été demandé à de nombreuses reprises auprès de Charles Doux, le président du groupe. Ce dernier a systématiquement refusé toute rencontre avec les responsables mayennais. »
Tanguy PALLAVER.
http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/laval-six-mois-sursis-pour-261-salaries-doux-03-06-2012-57400