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Paris, après avoir joué les va-t-en guerre,
est devenu prudent
sur la livraison d'armes
aux rebelles syriens

La résistance du gouvernement légal de la Syrie, animée par Bachar Al-Assad, face aux interventions militaires étrangères du Qatar et de l'Arabie Saoudite, soutenues par lOccident, et l'entrée en force dans le conflit des bandes terroristes liées à Al Qaïda, ont containt François Hollande et son gouvernement à faire machine arrière.

C'est ce qu'explique le communiqué ci-dessous

 

 

Il n'y a pas de "bonne solution" pour mettre fin à la guerre civile en Syrie et une éventuelle livraison d'armes à l'opposition présente autant d'avantages que d'inconvénients, a déclaré jeudi le ministre français des Affaires étrangères.

Laurent Fabius a ainsi confirmé à Strasbourg le revirement du gouvernement français qui, par la voix de François Hollande, avait demandé à ses partenaires européens, le 14 mars dernier, la levée de l'embargo pour aider les rebelles syriens à chasser Bachar al Assad du pouvoir à Damas.

Le président de la République avait déjà fait marche arrière deux semaines plus tard dans une intervention télévisée en estimant qu'il convenait de s'assurer d'abord que les armes ne risquaient pas de tomber entre les mains des mouvements extrémistes au sein de la résistance.

"Sur la Syrie, je ne peux pas dissimuler ma grande inquiétude parce qu'il n'y a pas de bonne solution", a dit Laurent Fabius lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères du Parlement européen.

La décision de reconduire ou de lever l'embargo, qui doit être prise à la fin du mois de mai par les gouvernements européens, dépendra de la réponse "précise" à certaines questions, a-t-il souligné : "Est-ce qu'il peut y avoir des zones qui soient vraiment sécurisées, est-ce que, oui ou non, on peut dire, en attribuant les armes à tel ou tel, qu'elles ne seront pas détournées ?"

Les rebelles du Front al Nosra, l'un des groupes armés les plus efficaces et les mieux organisés de l'insurrection syrienne, ont formellement fait allégeance la semaine dernière à Ayman al Zaouahri, qui a succédé à Oussama ben Laden à la tête d'Al Qaïda.

Les Etats-Unis considèrent le Front al Nosra comme une organisation terroriste et, au-delà, la présence d'islamistes armés dans le conflit syrien constitue un dilemme pour les puissances occidentales, qui sont favorables au renversement d'Assad mais s'alarment dans le même temps de l'influence croissante des djihadistes en Syrie.

En mars, François Hollande avait déclaré que la France pourrait s'opposer à la reconduction de l'embargo européen et qu'elle prendrait ses "responsabilités", assurant qu'il y était possible de garantir qu'elles tomberont entre de bonnes mains.

Le sujet sera à l'ordre du jour de la réunion des Amis de la Syrie, la coalition internationale des pays qui soutiennent l'opposition syrienne, qui aura lieu samedi à Istanbul, a indiqué Laurent Fabius.

"C'est un choix entre des solutions qui présentent, chacune, de très, très, très lourds inconvénients", a-t-il affirmé.

Le ministre français a estimé que si la livraison d'armes à l'opposition syrienne ouvrait le risque qu'elles tombent entre les mains de mouvements extrémistes, le statu quo conduirait probablement à une explosion de la Syrie dans laquelle "il est à craindre que ce soit les éléments les plus extrémistes qui l'emportent".

 

 

 

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