Le 24 JUIN EN FRANCE,
SELON Le PARISIEN
La mobilisation était forte jeudi contre le projet gouvernemental de réforme des retraites. Le secrétaire général de la CFDT, François Cherèque, et celui de la CGT, Bernard Thibault, estimaient autour de deux millions le nombre de manifestants, objectif fixé par les organisations syndicale pour cette journée.
Pour François Chérèque, «c'est la plus grosse manifestation de l'année».
Le ministre du Budget, Eric Woerth, estime la mobilisation «assez forte», mais «légèrement plus faible qu'en 2003» lors des manifestations contre la réforme Fillon.
Martine Aubry y voit le signe que les Français veulent une réforme «juste»...
Voir notre article :
"Alors que les Français en colère manifestent ce 24 juin… "
Mobilisation : les syndicats ont atteint leurs objectifs
Du nord au sud du pays, la participation aux défilés a largement dépassé celle de la dernière journée d'action intersyndicale du 27 mai, mais reste globalement inférieure au pic des manifestations de 2009 contre la crise.
Pour cette quatrième journée d'action depuis début 2010, l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-FSU-Unsa-Solidaires voulait faire mieux que le 27 mai (un million selon les syndicats, 395 000 selon la police).
A Paris, la manifestation a réuni près de 130 000 personnes, selon la CGT, 47 000, selon la police, derrière une banderole qui proclamait «Ensemble, agissons pour l'emploi, les salaires, les conditions de travail et les retraites». Ils étaient 90 000 le 27 mai selon les syndicats.
Plus de 120 000 personnes ont manifesté jeudi à Marseille, selon les syndicats, 14 500, selon la police. A Lyon, ils étaient 25 000, selon les syndicats, trois fois plus que le 27 mai dernier. Ils étaient 45 000 à Grenoble et 30 000 à Saint-Etienne, toujours selon les syndicats.
Dans l'ouest de la France, la mobilisation était jusqu'à trois fois supérieur à celle du 27 mai. Entre 25 000 et 70 000 personnes ont défilé à Bordeaux. A Rennes, les 35 000 manifestants, selon les syndicats, étaient neuf fois plus nombreux que le 27 mai.
A Tours, entre 8 000 (police) et 12 000 (syndicats) personnes ont manifesté, contre 4 500 à 5 000 le 27 mai.
A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), elles étaient entre 4 000 et 8-10 000, contre 1 500 à 2 500 la dernière fois. Des militants de FO étaient parfois présents. A Lille, entre 30.000 et 10.000 personnes ont manifesté. Parmi eux de nombreux cheminots, enseignants ou agents de La Poste et des hôpitaux. Le privé n'était pas en reste : des ouvriers de Saint-Gobain, Bridgestone ou des Verreries d'Aniche (Nord), étaient mobilisés sur la pénibilité de leur activité.
«La retraite, on veut en profiter, alors faut pas y toucher» et «La France qui gagne le 24 juin 2010, France 1 - Sarkoland 0», pouvait-on entendre ou lire dans les cortèges, parfois rythmés par des vuvuzelas.
Une grève bien suivie
Les premiers taux de grévistes reflétaient aussi une mobilisation importante.
Dans l'enseignement, et plus particulièrement dans le primaire, avec 31,9% d'enseignants grévistes selon le ministère, c'est le mouvement le plus fort de l'année scolaire. Dans le secondaire, où les lycées sont occupés par le baccalauréat, les grévistes n'étaient que 10,3% au total mais 18,7% en collèges.
A la SNCF, la mobilisation est à la hausse de près de 10 points. La direction a compté 39,8% de grévistes, les syndicats, 46%, un pic chez les cheminots pour une journée interprofessionnelle depuis la mobilisation contre la réforme des retraites de 2003. Le 27 mai, on comptait entre 23% et 28% de grévistes.
Dans les transports, des trains aux avions, les perturbations étaient notables mais n'ont pas provoqué de grande pagaille. La CGPME a déploré que «les salariés et les entreprises (soient) pris en otages».
A La Poste, la direction a recensé près de 20% de grévistes, plus fort taux depuis début 2010.
Radios et télévisions publiques étaient aussi très touchées, et la parution de plusieurs quotidiens sera affectée vendredi.
Bernard Thibault (CGT) a souligné qu'il avait «déjà vu reculer des gouvernements aussi sûrs d'eux que celui-là», «singulièrement sur le sujet des retraites», en allusion aux grandes grèves de 1995.
Une semaine après la présentation de son projet, construit autour du report de l'âge légal de départ en retraite à 62 ans, le gouvernement s'attend à une mobilisation «suivie», mais affirme qu'«il ne la redoute pas» et compte «travailler» à d'éventuelles évolutions (pénibilité, carrières longues, polypensionnés).
Le premier ministre, François Fillon, interviendra vendredi sur le sujet, lors d'une conférence de presse.
Interlocuteur majeur des syndicats, le ministre du Travail Eric Woerth est fragilisé par des accusations de conflit d'intérêts dans l'affaire Bettencourt.
Nicolas Sarkozy lui a renouvelé «toute sa confiance».
Les syndicats feront le bilan de la journée le 29 juin.
Leparisien.fr
Quant au Monde, son directeur s'excuse...
"Chère abonnée, cher abonné,
Suite à un mouvement de grève qui touche les quotidiens, Le Monde daté vendredi 25 juin ne pourra être imprimé. Nous vous présentons toutes nos excuses pour cette perturbation, indépendante de notre volonté*, qui vous privera de l’édition papier.
Vous pourrez néanmoins consulter votre journal en ligne à partir de 15 heures, profiter de la version électronique du journal directement sur www.lemonde.fr/je.
Nous vous renouvelons nos excuses.
Fidèlement,
Eric Fottorino
Directeur du Monde"
* On s'en serait douté...