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Le Parti communiste d'Israël
appelle à la résistance et à l'unité
contre « les lois racistes »
et les « exercices de transferts de population »
Tous ensemble contre les lois racistes
Communiqué du Parti Communiste d'Israël
Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
A la suite des « exercices de transfert de population »: Juifs et Arabes manifestent ensemble à Tel-Aviv samedi soir contre cette dérive fascisante.
Ce samedi soir (16 octobre) à 19h, une manifestation de masse Juive-Arabe se tiendra à Tel-Aviv sous les mots d'ordre « Tous ensemble contre les lois racistes » et « Contre les transferts de population et le désespoir – marchons pour un espoir commun! »
La manifestation est organisée à l'appel du Parti communiste d'Israël et de ses partenaires au sein du Front démocratique pour la paix et l'égalité (Hadash/Jabhah). A cette initiative se sont associées d'autres organisations et partis démocratiques, qui se sont joints à l'appel pour une manifestation publique contre les exercices d'entraînement de l'armée et de la police en vue de la déchéance de la citoyenneté pour les citoyens Arabes et leur déportation (« transfert »), contre les récentes lois racistes et pour la défense d'un espace démocratique en Israël. Parmi nos partenaires dans le rassemblement, le Meretz et des organisations visant à la co-existence comme le Shutfut, la Fondation Abraham, Sikkui et d'autres encore.
Les organisateurs de l'événement déclarent que « contre le gouvernement qui fait passer la Loi de la citoyenneté et de l'allégeance, contre les déclarations fascistes de Lieberman aux Nations Unies et les exercices des forces de sécurité en vue de la déportation de la population Arabe et contre la dangereuse érosion de l'espace démocratique – nous resterons unis, Arabes et Juifs, et lanceront cet appel: 'le transfert' ne passera pas! Tous ensemble, nous lutterons pour mettre un terme à l'occupation, pour une paix juste, pour l'égalité, la démocratie et un avenir d'espérance. »
Le député Dov Khenin (Hadash/PC d'Israël) a déposé une motion urgente à l'ordre du jour de la Knesset concernant l'exercice de « transfert » de l'armée et de la police, qui a eu lieu la semaine dernière. Khenin a insisté sur le fait que l'exercice de déportation et de déchéance de nationalité montre que les idées de transferts présentées par le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman aux Nations Unies deviennent opératoires. Khenin en a appelé aux démocrates d'Israël afin qu'ils agissent « avant que le gouvernement de droite nous emmène tous au désastre ».
Comme cela a été rapporté par la correspondante de Kol Israël Carmela Menashe, le 7 octobre, les forces de l'armée, de la police et d'autres corps de sécurité ont réalisé un exercice de grande ampleur, lors duquel ils simulaient des attaques terroristes du Hamas et des manifestations de citoyens Arabes à la suite d'actions de transfert. Selon le compte-rendu, « entre autres, les forces ont simulé des scénarios extrêmes, telles que des manifestations violentes dans le secteur arabe à la suite d'accords sur des échanges de population avec l'Autorité palestinienne ».
De plus, a déclaré Menashe, dans ce scénario, « afin de maîtriser les détenus, un camp de détention pour Arabes Israéliens sera mis en place à la jonction de Golani », en Galilée. Cet exercice de grande ampleur dirigé par l'administration pénitentiaire comprenait entre autres le Haut commandement à la sécurité intérieure de l'armée israélienne, la police israélienne, la police militaire et les pompiers.
Érosion des fondements de la démocratie
Le terrifiant « scénario du transfert » ne peut être dissocié du projet de loi défendu par le gouvernement qui se propose d'obliger les non-Juifs prétendant à la citoyenneté Israélienne à jurer allégeance à Israël en tant qu'Etat démocratique et juif.
Cette loi fasciste a été concoctée par le représentant de Lieberman, le Ministre de la justice Yaakov Neeman, et a reçu un large soutien au sein du gouvernement Netanyahu-Barak.
Le député communiste Muhammad Barakeh, président du Hadash, a déclaré en réaction que Netanyahy avait décidé d'ouvrir la session de la Knesset avec une législation raciste patronnée par le gouvernement. L'amendement à la Loi de citoyenneté, a ajouté Barakeh, est imprégné de racisme et d'esprit de transfert suivant les vues de Lieberman et Kahane, avec le soutien du Ministre de la Défense Barak. Ce projet de loi prouve encore une fois que le Code civil israélien peut devenir un manuel pour les régimes les plus racistes et oppresseurs du monde.
Le projet de loi raciste, soutenu par la plupart des ministres du Likoud ainsi que par tous les ministres d'Israël Beitenu, Shas et HaBayit et HaYehudi, et auquel se sont opposés les ministres Travaillistes ainsi que certains membres du Likoud tels que Dan Meridor, Michael Eitan etBBenny Begin, a suscité des critiques virulentes parmi les organisations de défense des droits civiques et la population Arabe:
« Demander un serment d'allégeance de la part des citoyens non-Juifs en voie de naturalisation est en opposition avec les principes démocratiques », a déclaré l'Association pour la défense des droits civiques (ACRI en anglais) dans sa réponse. « La formule du serment présentée par le gouvernement en soi sape les fondements de la démocratie en Israël », selon l'ACRI dans sa lettre à Netanyahu. L'ACRI a appelé le gouvernement à s'opposer au projet de loi, à arrêter sa dé-légitimation de la présence de la minorité Arabe en Israël et d'agir immédiatement sous son autorité pour assurer l'égalité entre tous les citoyens de l'État
Comme une odeur de lois de Nuremberg...
Le commentateur Nahum Barnea a publié une dénonciation virulente du projet de loi dans le Yediot Aharonotdu 8 octobre:
« Le projet de loi n'a pas seulement l'air d'être raciste: il l'est véritablement. Il oblige les non-Juifs à jurer allégeance à l'État juif, mais exempte les Juifs de cette obligation. Ils sont exemptés parce que les rabbins Haredim ne jureront pas allégeance, ni à l'État, ni à sa nature juive, et certainement pas à sa nature démocratique.
Ce qu'il en ressort est grave. Ce n'est pas encore une des lois raciales de Nuremberg, mais il en reste comme une odeur...
La nouvelle législation pose Lieberman comme acteur de premier plan, comme le véritable leader du gouvernement, et Netanyahu, qui s'y est opposé et la soutient désormais, comme inconsistant. Lieberman affaiblira Netanyahu encore et encore, jusqu'à qu'il l'ait fait tomber. »
Deux événements de la semaine dernière – l' « exercice de transfert » et l'amendement sur la loi de citoyenneté – indiquent en fait la force grandissante de Lieberman et de son idéologie dans la vie politique Israélienne et au sein de l'establishment Israélien. Ces événements démontrent aussi comment Lieberman projette de faire main basse sur la scène politique: son insistance lors des négociations préalables à la formation de la coalition pour que Netanyahu livre les porte-feuilles de la Justice et de l'Intérieur aux ministres choisis par Lieberman (respectivement Neeman et Aharonovich) s'est révélé, dans la même semaine, porter formidablement les germes du fascisme.
Résistance à la Libermanisation de la vie politique Israélienne, à l'incitation au racisme et à l'exclusion des citoyens Arabes et de la gauche de l'espace démocratique – c'est aujourd'hui la première tâche de tous les amoureux de la paix et de la démocratie en Israël.