Ce papier est commencé depuis le train afin ne pas perdre de temps pour que dès l'arrivée à Paname La Canaille vienne mêler son grain de sel après les déclarations du saigneur d'Unilever dans le Figaro. (Unilever, 3ème groupe mondial de "produits de consommation courante")
Les réponses des camarades de Fralib dans Rouge midi (qui accompagnent ce message ainsi que le lien sur le site avec l'article en question) sont à la hauteur du niveau de l'agression et de l'impudeur du taulier du groupe.
Reste la question de la riposte d'un gouvernement qui se dit de gôche mais qui de plus en plus n'est que sinistre, et surtout le vide sidéral des propositions des forces politiques progressistes qui se réclament des intérets populaires pour faire taire l'impudent.
Quand dans une citée un p'tit dur joue au pacha et rackette ou fait chanter la population, c'est vite fait les pinces, s'il est récidiviste "peine plancher" et au trou.
Or, le type qui dispose du Figaro comme en disposait A François Poncet en 40 pour le Comité des Forges et ses activités annexes en est à son ixième délicatesse avec l'application de décisions de justice condamnant sa taule sans que le valsseur de Beauvau ne lui ait mis ses pandores aux fesses pour le contraindre à obéir (comme pour sodimédical et quelques autres).
La science infuse de la finance "écolo-vertueuse" agro-industrielle se moque du droit français comme de sa première cuillère de Maïzena (c'est aussi eux) et exerce en plus un chantage à l'investissement dans le pays où les choix de gestion de son groupe produisent casse sociale, industrielle et économique.
Le pouvoir n'y pourrait rien ?
Et alors, quand un pauvre gars à deux loyers de retard avant les huissiers c'est déjà saisie arrêt sur salaires pensions ou indemnités. Pas possible de faire saisie arrêt sur dividende pour appliquer les décisions de justice ?
Tu brûles un gymnase à Amiens (ce que La Canaille ne cautionne pas) comparution immédiate et au trou. Tu t'appelles Polman ("président de Unilever -monde" sic) et tu crâmes l'industrie ? On disserte par Figaro interposé. Mieux, ou pire, il se permet de menacer la République de rétorsion si celle-ci se décidait à appliquer ses lois ? Où se croit-il le gonze ? Au Far West ? Dans un émirat ou une république bananière ?
Quand un gamin répond trop vertement à un pandore c'est le fameux délit d'outrage. Ici, pas de délits d'outrage aux lois de la République ? Un délit qui n'existerait plus dès que le sweat à capuche est troquée par un alpaga trois pièces ?
Et pas de réaction du pouvoir plus mobilisé à raser les campements Roms qu'à faire respecter le droit par les patrons. Pour les campements c'est maintenant, pour les salariés en lutte rendez-vous dans trois semaines voir plus.
Le chantage est un délit qui doit être poursuivi et sanctionné. En tout lieu et pour tous. La constitution donne au pays les moyens de se prémunir de ce genre de pratique : mise sous séquestre pour comportement délinquant et si besoin nationalisation.
Comme il s'agit d'un groupe, comme pour crotale : viser la tête. Cela engagé contre le premier vaut pour ses suivants et tous les co-auteurs de la prédation économique et boursière.
Bien sur il ne s'agit ici que de premières mesures conservatoires. Mais de premières mesures à imposer pour que la peur change de camp et s'installe durablement parmi les parasites du capital.
Cela ne demande juste qu'une chose : d'avoir un peu de courage politique. Une denrée si rare qu'elle prend valeur d'étalon virtuel : moins on en a, plus on fait comme si on en avait. Mais cela est-il étonnant venant des gérants loyaux du capitalisme ?
Le fond revient sans cesse à la surface : reconsidérer la place du travail dans les espaces de décision et d'organisation des sociétés humaines. C'est la seul issue à la crise parce qu'elle en élimine les causes : la prédation du capital.
Attention, pas en "donnant" du "pouvoir" aux "élus" du personnel pour en faire des équivalent dans les boites de ces notables élus dans les instances de représentations politiques.
Construire une autre organisation de la représentation et de son contrôle
Il s'agit de construire des pouvoirs effectifs et réglementaires pour les travailleurs des entreprises qui ainsi commenceront à s'affranchir du statut de salarié pour devenir des acteurs efficaces de la réponse aux besoins sociaux, citoyens sur le lieu d'exercice de leur compétences. A charge pour ces eux de définir les formes d'exercices de ces nouveaux pouvoirs, de la façon d'en contrôler les choix, et en tout état de cause, pas de définition des formes d'organisation en dehors d'eux et des représentant qu'ils désigneront.
Mais en attendant, N. Baverez, prof à l'ENA, disciple de Raymond Aron qui est au socialisme ce que L. Jospin est à l'autogestion écrivait dans le Monde d'il y a quelques jours : " La finance, qui fut au cœur de l'économie de bulle des années 2000, doit devenir le laboratoire de la régulation du capitalisme universel qui conditionne la survie de la mondialisation".
Peut-on être de gôche et disciple d'un libéralisme à tout crin ? Comme le pouvoir mais aussi ses aiguillons autoproclamés qui ne voient d'horizon que celui indépassable du marché?
Les mêmes qui voient dans la mondialisation un état stable et durable des rapports sociaux de l'économie comme le lac Baïkal une réserve d'eau douce, il est évident que ce n'est pas du côté de ces sinistres cyniques à voiture de fonction qu'il faut attendre quoique ce soit et plutôt comme le font les camarades de Fralib en allant le chercher.
Sauf erreur de ma part, pas vu de débat dans le programme officiel du raout du Bourget pour mettre à plat cette question qui est la seule qui valide la perspective communiste à explorer.