La Fédération CGT des Ports et Docks :
POUR LA POURSUITE DE LA GREVE
TRES SUIVIE
DECLENCHEE VENDREDI DERNIER
La CGT et le patronat font pression sur le gouvernement pour obtenir la retraite à 58 ans

Réunion demain à Paris des cadres de la CGT pour décider de la poursuite de la grève dans les ports français, déclenchée depuis vendredi dernier. « On se prépare à un conflit long », dit-on au syndicat, prêt à engager un nouveau bras de fer avec les pouvoirs publics. La mobilisation a été considérable, tout le week-end, en particulier à Marseille et à Fos, ainsi qu'au Havre et à Nantes - Saint-Nazaire.
Pourquoi ce nouveau conflit, moins de trois mois après la fin d'une grève historique, avec plus de 80 navires bloqués au large de Marseille pendant trois semaines ?
La CGT des ports et docks défend le droit au départ anticipé en retraite, au titre de la pénibilité, quatre à cinq ans avant l'âge légal, pour 6.000 travailleurs des quais. Un accord dans ce sens a été signé avec le patronat portuaire le 7 mai dernier.
Mais la réforme des retraites, accouchée dans la douleur, a brouillé les cartes : il est difficile pour le gouvernement d'accorder aux dockers et autres grutiers ce qu'il a refusé à tous lors de la réforme des retraites. D'autant plus qu'à la différence des préretraites chez Renault, payées par l'entreprise, dans les ports, l'opération implique un financement public, même si les patrons se sont déclarés prêts à prendre leur part du surcoût, à concurrence de 7,5 % de la masse salariale.
Le déclin des ports français se poursuit
Le gouvernement refuse donc de valider l'accord signé entre la CGT et le patronat. Il demande une reprise des négociations « dans le cadre défini par la loi de novembre 2010 » sur les retraites, ce qui réduirait à deux ans l'anticipation des départs et limiterait le nombre de personnes concernées.
« On essaie de nous noyer dans le dossier des retraites », s'insurge la CGT. Le syndicat, qui n'a pas digéré son échec au plan national, en fait une question de principe. Il n'admet pas que le gouvernement intervienne dans les négociations avec le patronat portuaire et oblige celui-ci à revenir sur la parole donnée.
La CGT parle ainsi d'une « insulte au dialogue social ».
Thierry Mariani, secrétaire d'Etat aux Transports, chargé du dossier, se trouve donc face à un front tactiquement uni, patronal et syndical, qui dénonce « l'intransigeance » du gouvernement.
En dépit de l'adoption, en août 2008, de la réforme des ports, après des années de négociation, rien n'est donc vraiment réglé.
Les conflits se suivent et se ressemblent, tandis que le déclin des ports français, face à Gênes et Barcelone, au sud, et à Anvers et Rotterdam, au nord, se poursuit inexorablement.
INFO DONNEE PAR
LE BLOG DE JACQUES TOURTAUX