
Les représentants des salariés réclament des explications sur les 710.000 euros de contrats passés avec le photographe François-Marie Banier, proche de l'actionnaire principale Liliane Bettencourt.
Epargnée jusque là par les rebondissements de l'affaire Bettencourt, la direction générale de l'Oréal va devoir rendre des comptes. Lors du prochain comité central d'établissement prévu autour du 20 septembre, les syndicats du groupe de cosmétique demanderont des précisions sur la nature des contrats passés entre L'Oréal et le photographe François-Marie Banier.
Mi-juillet, le Monde révélait que François-Marie Banier recevait 710.000 euros par an de L'Oréal, par le biais de sa société Héricy :
405.000 euros en échange d'une exposition annuelle et de "conseils de mode et de sensibilité artistique"
et 305.000 euros de parrainage pour promouvoir l'oeuvre artistique du photographe et "l'image de marque et la notoriété de L'Oréal".
Une largesse accordée par Liliane Bettencourt, actionnaire principale du groupe et amie du photographe mondain ?
C'est en tout cas ce dont l'accuse un petit actionnaire qui a porté plainte contre X pour abus de biens sociaux mi-juillet. Son avocat soupçonne également François-Marie Banier de ne pas avoir complètement honoré ses engagements.
Après quelques semaines de trêve, les syndicats s'interrogent aussi.
"La direction générale prétend que le feuilleton de l'été ne concerne pas l'Oréal. Mais s'il s'avère que les contrats existent, nous demanderons à connaître leurs termes exacts et si les prestations prévues en échange ont bien été remplies, documents à l'appui", fait-on savoir à la CFDT.
"Les salariés sont révoltés par cette affaire qui a crée un climat de défiance et notre rôle est d'interpeller la direction", commente Georges Liarokapis, de la CFE-CGC. "On a l'impression que depuis dix ans, on a bien soigné l'actionnaire. Il est peut-être temps de remettre le curseur vers les salariés pour retrouver un sentiment d'équité, estime t-il. Même si tout est légal dans cette affaire, ce n'est pas pour autant légitime."
"Une affaire l'Oréal"
Pour autant, les syndicats ne se font pas d'illusions. "La direction va sûrement continuer à dire qu'il s'agit d'une affaire privée", observe Georges Liarokapis. Depuis le début des révélations, la direction a tenté de calmer le jeu en martelant qu'il s'agissait "d'une affaire strictement familiale et privée", selon une lettre envoyée aux salariées mi-juillet par le directeur général, Jean-Paul Agon.
"A l'origine c'en est bien une, mais les révélations récentes peuvent aussi avoir des répercussions sur l'image de L'Oréal et donc ses résultats", rétorque le représentant CFE-CGC.
Source :
http://www.lexpension.com/economie/actuelle-entreprise/affaire-banier-les-syndicats-de-l-oreal-demandent-des comptes_237605.html
Est-ce bien l'essentiel ?