MARSEILLE :
LES FRALIB CONTINUENT LA LUTTE
L’été de l’Éléphant sera corsé |
Août-2011 | |
Première d’une série d’actions prévues en août, la distribution de tracts appelant au boycott des produits Lipton a permis aux salariés d’échanger avec la population sur leur projet alternatif. MIGUÉ MARIOTTI
Pas question pour les Fralib d’attendre les bras croisés, l’examen en appel du plan de licenciement. Hier matin, les salariés piétinent dans la cour de leur usine de Gémenos. Le délégué CGT, Olivier Leberquier bat le rappel des troupes. Malgré la chaleur estivale, la combativité est intacte, l’envie d’agir tangible. Très vite une première équipe se forme. Seaux de colle à la main et affiches sous le bras, la zone d’activité sera vite constellée de logos Lipton barrés. « Boycott ! » Même mot d’ordre pour la seconde équipe mais autre mode d’action. Pas d’affiches, mais sous le bras, le rapport d’étape « pour une solution alternative » commandé par le comité d’entreprise.
Pour eux c’est direction Aubagne. Côté Fralib, la réponse fuse : « Il y a quelques mois, Auchan a déréférencé beaucoup de marques d’Unilever à cause de hausses de prix injustifiées. C’est la même chose non ? » Un peu décontenancé face à la syndicaliste, le chef de la sécurité bredouille. Quelques avertissements et puis s’en va. Pendant ce temps, les salariés engagent la discussion avec les habitants venus faire leurs courses. Tandis que les salariés reçoivent de nouveaux témoignages de soutien, un retraité, bien mis, se faufile le nez retroussé de dédain. « C’est la CGT qui coule les boîtes ! » « Regardez qui s’échine à défendre l’emploi et qui casse les usines, vous n’avez pas d’arguments ! », riposte une militante. L’homme a déjà disparu derrière les portes vitrées. Réactionnaire mais pas téméraire. Même son de cloche du côté d’Arlette, 65 ans. « Ce qui est fait est une honte ! J’ai été dans le commerce, employée et même patronne, alors je peux vous dire qu’il est possible de faire autrement », tonne-t-elle. « N’abandonnez pas. Depuis que je vous ai vus à la télé, j’ai arrêté d’acheter du Lipton. » La réponse les laissent pantois. « Pas de dé-gra-da-tion » une fois le message passé, ils tournent les talons. « toucher la main ». « Moi je suis ouvrier, c’est naturel de les soutenir. Il faut qu’ils fassent savoir qu’ils se battent pour que l’usine reste en Provence. » Bernard peut être rassuré : les Fralib promettent de refaire parler d’eux, dès la semaine prochaine. http://www.lamarseillaise.fr/social/l-ete-de-l-elephant-sera-corse-23844-2.html |