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UN EVÊQUE PAS COMME LES AUTRES

 

Publié le 12 décembre 2009 par

Lucienne Gouguenheim

 
Mon évêque chez les Cubains.

par Annie Arroyo

Ce texte nous est transmis par Gérard Warenghem qui le commente ainsi :
« J’ai la chance et la joie de vivre sous le même toit que Jacques Gaillot. La joie de travailler avec lui et aussi, d’aller parfois avec lui ici ou là. Je partage complètement les observations et les sentiments d’Annie Arroyo (que je ne connais pas). Elle écrit avec un certain talent. Je vous envoie son compte rendu de voyage.

Ça vaut un conte de Noël, non ? »


Le 19 novembre dernier s’ouvrait à Holguín (Cuba) un Colloque International intitulé : « Libertad a la Verdad » (liberté pour la Vérité). Pas moins de 184 délégués représentant 42 pays avaient répondu présents à l’appel des organisateurs qui pour la 5° fois avaient mis sur pied un important programme de rencontres et de débats entre participants.
Le thème de ce Colloque : soutenir et renforcer les efforts de la communauté internationale en faveur de la libération de cinq Cubains incarcérés depuis plus de 11 ans dans les prisons nord-américaines et condamnés à des peines invraisemblables pour avoir infiltré les réseaux terroristes de l’exil cubain qui, basés à Miami (Floride), tentent depuis 50 ans de renverser le régime en fomentant des attentats - on leur doit plus de 3000 morts et autant de personnes définitivement handicapées - contre leur patrie perdue.


Et, dans cette Tour de Babel des Caraïbes, un délégué pas comme les autres pour représenter la France : Monseigneur Jacques Gaillot, évêque de Partenia.


J’ai eu, pendant les quelques jours qu’a duré ce colloque, le plaisir de sa compagnie et l’honneur de lui servir d’interprète occasionnelle. Pendant cinq jours j’ai côtoyé celui que je ne connaissais que vaguement à travers quelques actions médiatisées et des échanges sur internet. En fait, ce sont les Cinq de Miami, ainsi que l’on appelle les cinq Cubains pour lesquels se tenait le colloque, qui nous ont réunis !
Dès qu’il a connu la terrible injustice dont sont victimes ces cinq patriotes cubains, Jacques Gaillot a prit fait et cause pour eux. Rien d’étonnant quand on sait que celui qu’on appelle parfois « l’évêque rouge » est de toutes les luttes où la justice et la fraternité sont en jeu !


Pas l’ombre d’un problème pour l’identifier à son arrivée, alors que je l’attendais, un peu impressionnée, dans le hall de l’hôtel où étaient logés la plupart des délégués : monseigneur Gaillot a les yeux aussi bleus que le ciel de Cuba ! Et avec ça, une innocence évidente qui fait dire qu’il n’y a pas une once de méchanceté dans cet homme. J’ai bien dit : de méchanceté, car en ce qui concerne la malice…


Pendant les cinq jours qu’a duré le colloque, nous avons vécu ensemble les grands et les petits moments de cette V° assemblée, comme de vieux amis. Et les souvenirs foisonnent !

L’émotion des rencontres avec les familles des prisonniers ou avec des responsables de la solidarité, tous émus de saluer cet homme simple et affable qui leur apportait son soutien inconditionnel et fraternel… Les interviews des journalistes pour lesquelles, un peu gêné à l’idée de me déranger, il sollicitait discrètement mes services… La réception dans le municipio Calixto Garcia où Monseigneur s’avançait souriant vers les gens du village, arborant avec une dignité et une simplicité naturelles un chapeau ranchero un peu petit pour lui… Le moment où, devant Ricardo Alarcón et toute l’assemblée, je l’ai appelé au micro en disant toute ma fierté de le présenter, et où Jacques Gaillot, chaleureusement applaudi par l’assistance a expliqué le pourquoi de son engagement aux côtés des Cinq et de la solidarité (après quoi, il m’a glissé, mine de rien : « Vous m’avez bien eu ! »)… Sans parler de toutes les fois où, pénétrée de ma « mission » de veiller sur le saint homme, je le cherchais alors qu’il allait sans souci à travers ce territoire nouveau pour lui qu’est Cuba ! Car il était heureux comme un poisson dans l’eau, Monseigneur ! Pas le moins du monde inquiet du fait qu’il ne parle guère la langue de Cervantès!
Les camarades du Colloque me disaient : « ¿Perdiste a tu obispo?» (tu as perdu ton évêque ?) et il y en avait toujours un pour me le retrouver. Alors l’ami Jacques me disait, un brin moqueur : « Mais voyons, Annie, je ne peux pas me perdre, Cuba est une île, non ? »


Un autre exemple que je ne suis pas prête à oublier, c’est la messe dominicale que l’évêque de Holguín l’avait invité à concélébrer dans la cathédrale ! (...) 
Soudain, David se pencha et me murmura : « Je crois que ton évêque t’appelle ». Incrédule (« Moi ? Pendant la messe ? Pour quoi faire? »), je regardai vers l’autel: Monseigneur, superbe dans son aube blanche brodée d’un palmier, me faisait des deux mains le signe de le rejoindre ! 
Là, on me dit que monseigneur souhaitait que je traduise les paroles qu’il allait prononcer pour l’assistance. Eberluée, j’ai regardé mon évêque : il était épanoui, avec un sourire jusqu’aux oreilles qui disait : « Je vous ai bien eue, moi aussi !! »(...).
Des mots simples, emplis de toute la tendresse que cet homme éprouve pour l’humanité qui souffre et qui se bat. Sa présence à Cuba ? C’est une première visite, un rêve de jeunesse, et il s’y sent bien, comme en famille. Pourquoi il est venu à ce Colloque ? Parce qu’il soutient les Cinq Cubains injustement prisonniers de l’Empire. Pourquoi il soutient les Cinq ? Par humanité, parce que tous les hommes qui souffrent sont ses frères et parce que c’est là son devoir et notre devoir. Et quand il a ajouté en conclusion qu’il promettait de revenir à Cuba, et que ce serait la fête parce que les Cinq seraient de retour, l’assistance l’a applaudi à tout rompre! (...)

On ne pourrait pas cloner monseigneur Jacques Gaillot ?


source : http://partenia2000.over-blog.com/article-jacques-gaillot-et-les-cinq-cubains-de-miami-40130230.html

Voir aussi  : http://www.granma.cu/frances/cinco.html

Rejoignons tous les amis qui œuvrent pour la libération des Cinq.

 

 

Tag(s) : #Internationalisme
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