Bruxelles - 19 novembre 2009
Communiqué de presse de RésistanceS.be
web-journal de l'Observatoire de l'extrême droite
(www.resistances.be)
Ce vendredi, en l'église parisienne de la Fraternité sacerdotale
Saint Pie X :
messe pour l’ex-dictateur espagnol Franco
Enquête sur les liens des lefebvristes avec l’extrême droite, après l’« Affaire williamson »
Il y a bientôt un an, l'«Affaire Williamson», du nom de l'évêque intégriste lefebvriste pro-négationniste de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX), suscita un scandale d'ampleur internationale. Malgré celui-ci et des négociations avec le Vatican pour leur réintégration dans l’Eglise catholique romaine, d’autres dirigeants de la FSSPX poursuivre leur soutien actif à l’extrême droite, selon une enquête de RésistanceS.be, le web-journal de l'Observatoire de l'extrême droite (www.resistances.be).
L’ex-dictateur Franco, le phalangiste Primo de Rivera, le rexiste Léon Degrelle et le maréchal Pétain restent des modèles politiques pour ces intégristes catholiques en guerre contre « les pourris de la politique, les modernistes dans l’Eglise, la société satanique et ploutocratique ».
Ce vendredi, une messe en l’honneur de Franco aura lieu en l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, le fief historique parisien de la FSSPX.
Richard Williamson, évêque britannique de la FSSPX qui proclamait en janvier dernier, lors d'une interview télévisée, sa croyance dans les thèses négationnistes (visant à nier le génocide des Juifs commis par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale), n'est pas le seul haut dirigeant lefebvriste à afficher ses opinions politiques.
RésistanceS.be a mené une enquête sur les liens de ce courant catholique intégriste avec l'extrême droite fasciste. Son résultat démontre que la FSSPX poursuit plus que jamais ses relations avec cette dernière.
Ainsi, ce vendredi 20 novembre, une « grand-messe de requiem pour le repos de l'âme » sera célébrée en l'honneur du général Franco (1892-1975) et de José Antonio Primo de Rivera (1903-1936), l'ancien dictateur espagnol et le fondateur de la Phalange (le parti unique du régime franquiste), en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, le fief parisien des intégristes catholiques de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X. L'organisateur de ce rassemblement politico-religieux nostalgique est le Cercle franco-hispanique, un groupuscule d'extrême droite. Des obsèques d'anciens collaborateurs français durant l'occupation nazie et de dirigeants d'extrême droite ont également été célébrées en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, comme l'avait déjà dévoilé, en janvier dernier, RésistanceS.be (http://www.resistances.be/fsspx07.html).
Dans son enquête sur cette mouvance religieuse intégriste catholique, RésistanceS.be dévoile les orientations politiques du responsable de cette église, l'abbé Xavier Beauvais. Supérieur du district Amérique latine de la FSSPX jusqu'en 2003, celui-ci est un admirateur inconditionnel de Léon Degrelle. Régulièrement, dans ses sermons, l'abbé Xavier Beauvais rend en effet hommage à l'ex-dirigeant du parti d'extrême droite belge Rex et initiateur de la Division SS « Wallonie » engagée durant la Guerre 40-45, avec les nazis, sur le front de l'Est contre l'Armée soviétique.
Pour cet abbé lefebvriste, les phalangistes de Primo de Rivera et les rexistes de Léon Degrelle constituent toujours des modèles politiques de référence pour la jeunesse.
Selon un témoignage d'un militant d'extrême droite cité par RésistanceS.be, Xavier Beauvais dénonçait en mai dernier, au cours d’une messe célébrée à l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, « les pourris de la politique et les modernistes dans l’Eglise » et appelait les jeunes à s'opposer à la « société satanique et ploutocratique ».
Ce dirigeant lefebvriste n'est pas un cas isolé à la FSSPX.
En 2007, il opposait « la France catholique à l'anti-France», lors d'un pèlerinage à l'Ile d'Yeu en l'honneur du maréchal Pétain, considéré comme « Notre chef d'État défunt ». Ce pèlerinage en souvenir de l'Etat français pro-allemand s'était organisé sous la présidence de l’abbé Régis de Cacqueray, le supérieur du District de France de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X.
Malgré le scandale provoqué par l'«Affaire Williamson», les disciples de Franco, de Pétain ou de Degrelle sont encore nombreux chez les dirigeants lefebvristes. « Les intégristes lefebvristes et l'extrême droite fanatique forment toujours un front commun pour mener ensemble des croisades contre les ennemis de l'Occident chrétien », selon RésistanceS.be.
Au même moment, la Fraternité sacerdotale Saint Pie X poursuit ses négociations avec Rome pour sa réintégration au sein de l'Eglise catholique. « Mais, le Vatican ne semble pas trop se soucier des orientations fascistes de ces possibles nouveaux soldats du pape en ‘’chemise noire’’ »..