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La propagande de guerre

 

 

Pour la propagande de guerre occidentale, « de Saddam Hussein à Mahmoud Ahmadinejad, un “nouveau Hitler” remplace l’autre », observe Alain Gresh [1]. C’est, en effet, devenu une règle pour nos Etats impérialistes de préparer leur opinion publique à accepter une nouvelle aventure militaire en faisant de leur ennemi du moment un émule de Hitler.

 

propagande,guerres impérialistes

 

Ce thème de propagande a été utilisé pour la première fois en 1956 par le socialiste Guy Mollet, alors qu’il était chef du gouvernement. Pour tenter de déstabiliser Gamal Abdel Nasser dont le gouvernement venait de nationaliser le canal de Suez, Mollet et ses comparses britanniques et israéliens se préparaient à lancer une expédition militaire contre l’Egypte. [2]

 

C’est dans ce contexte que Guy Mollet a comparé Nasser à Hitler, et du même coup inauguré cet artifice de propagande avant qu’il ne devienne une spécialité de nos officines gouvernementales et de leurs relais médiatiques.

 

Depuis, Slobodan Milosevic, Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi et quelques autres ont à leur tour « bénéficié » du même traitement.

 

Nouveaux Hitler.JPG

Gamal Abdel Nasser, Slobodan Milosevic, Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi

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En observant ce leitmotiv de propagande, on pourrait s’étonner du manque de créativité de nos spécialistes de la désinformation.

 

Mais pourquoi innover puisque ça marche à tous les coups ?

« La technique de diabolisation de leader ennemi est efficace et continuera sans doute longtemps à être appliquée. Il faut au lecteur et au citoyen des “bons” et des “mauvais”, clairement identifiés, et le plus simpliste actuellement est de traiter l’affreux de service de nouveau Hitler ». [3]

On vient de le vérifier encore avec l’agression de l’OTAN contre la Libye. Dès qu’ont débuté les combats dans l’Est du pays, on nous a servi un déluge de propagande visant à diaboliser Mouammar Kadhafi et à glorifier les exploits des « insurgés ».

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« Un génocide est en cours en Libye, l’aviation bombarde la population civile, le viol est utilisé de manière massive », nous disait-on. « Ces “vérit és” ont été assénées durant des semaines pour justifier l’intervention militaire ». [4]

 

Une revue italienne de géopolitique a parlé à ce propos d’ « utilisation stratégique du faux » qui consiste à discréditer l’adversaire le temps d’atteindre les objectifs militaires visés. C’est ce qui s’est passé avec les supposées « armes de destruction massive » de Saddam Hussein.

Qu’importe qu’aujourd’hui tout le monde sache que c’était un mensonge des dirigeants américains, le " travail » est fait…"

 

En Libye, au moment où l’aviation de l’OTAN massacre des hommes, des femmes et des enfants à Tripoli, qui se souvient que la mission initiale était de « protéger les populations civiles » contre Kadhafi ?

En 1937, Victor Serge s’indignait que la presse soit devenue « l’empoisonneuse des cerveaux ». A un point tel – ajoutait-il – que l’on peut se demander « si l’invention de l’imprimerie n’est pas en train de se retourner contre l’homme ».

 

En ces temps, où l’impérialisme occidental n’en finit pas avec ses guerres de rapine, que dirait-il de la télévision, de sa servilité et de ses mensonges ?

 

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JPD

 

[1] Alain Gresh, Le Monde diplomatique, juillet 2011.

[2] Pour Mitterrand, alors ministre de la Justice dans le gouvernement de Guy Mollet, l’expédition de Suez  représentait une « défense de la civilisation ». Pas moins !

[3] Anne Morelli, Principes élémentaires de propagande de guerre, Ed. Aden, 2010.

[4] Extraits de l’article de Alain Gresh qui spécifie, par ailleurs, qu’aucune organisation enquêtant sur place n’a pu confirmer les viols de masse. Quant à Yves Bonnet, ex-directeur de la DST, président du Centre international de recherches et d’études sur le terrorisme (CIRET), qui s’est rendu à Tripoli et à Benghazi, il  a affirmé le 13 juin dernier sur RFI :

« Nous avons un certain nombre d’éléments précis, donc des contre-vérités, pour ne pas dire des mensonges, qui ont été énoncées en particulier par Al-Jazira. Par exemple l’assertion selon laquelle Kadhafi bombardait sa propre population. Nous avons constaté nous-mêmes à Tripoli que c’était totalement faux. Alors, accuser un dirigeant politique de bombarder sa propre population c’est une accusation extrêmement grave, surtout quand la justification de l’intervention internationale c’est la protection des populations civiles ».

 
http://lepetitblanquiste.hautetfort.com
Tag(s) : #Histoire
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