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Infiltrations et inflammation

Rédigé et mis en ligne

par Canaille le rouge

peu de temps avant de partir à la manif.

 

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infiltrations et inflammation

 

Il est une pratique constante, au moins concernant  les manifs parisiennes : les organisateurs assurent la sécurité de leurs cortèges. Il n'y a aucune raison que cela soit différent ailleurs.

C'est une responsabilité hautement politique qui demande sang froid, organisation et capacité rapide de réaction pour empêcher toute provocation. D'où qu'elles puissent provenir.

C'est aussi le moyen pour ces mêmes organisateurs dès la négociation du parcours jusqu'à l'après dispersions des gens qu'ils ont rassemblés de garantir aux manifestants et cela parfois dans des situations d'extrêmes tensions politiques et sociales que les participants ne seront pas abandonnés par ceux-là même qui leur ont proposé de venir pour exprimer une idée, une colère une exigence revendicative…ou un mélange de tout cela.

 

Ce fonctionnement est constitutif de celui démocratique des institutions de la République et les seuls dérapages que nous connaissons depuis 70 ans de pratiques sont dus quasi exclusivement à des volontés provocatrices et répressives du ministère de l'intérieur.

 

De Jules Moch en 53, 17 octobre 61, Charonne avec Frey et Papon durant la guerre d'Algérie, à Marcellin ou Poniatowski après.Ils savent, la fonction crée l'organe, aller y compris jusqu'à l'assassinat.

 

Cela sans parler du célèbre épisode où le SO des organisateurs avait ce jour réussi à les isoler et contenir lors de la manif des sidérurgistes de 1978 : du brigadier Kayser déguisé en casseur, à l'arrivée d'un haut gradé de la police nationale pour venir piteusement récupérer sous contrôle d'huissier une partie des déguisés en " stroumpfs non stroumpfs" (SNS) de ses troupes que le SO de la manif avait pris sur le fait entrain de casser et piller sur les grands boulevard.

 

Des pillages réalisés sous l'œil ému et attentives des caméra d'une information aux ordres pour le journal de 20H00.

Premier constat, il n'y a d'incident grave, que quand les "SNS" sont là.

 

notez les uniformes exotiques des policiers lyonnais

D'autant que l'expérience des organisateurs le confirme ces SNS sont plus souvent des coléreux et cogneurs que des régulateur de flux. Sinon dans la majeur partie des cas tout se passe bien, jamais de victime,  d'un côté comme de l'autre, avec au pire quelques autocollants sur une permanence patronale ou politique, sur la vitrine ou un commerce connu pour des pratiques condamnées par le code du travail.

 

Notons d'entrée que les phénomènes de violence en bande à la marge des cortèges est concomitante avec la décision du pouvoir et de ses préfets de passer par dessus cette forme démocratique d'organisation de l'expression populaire qui est un droit constitutionnel.

Donc infiltrer les manifs par la police est une dangereuse provocation contraire au droit, à la démocratie et à la sécurité publique.

 

Revendiquer comme un droit de la police d'infiltrer les cortèges est un coup de sabre d'abordage de plus dans le pacte républicain.

 

Second constat. La mise en place d'un dispositif en ciseau pour restreindre les libertés: Ces pratiques visant à métastaser les cortèges et rassemblements se multiplient au moment où le pouvoir qui a travaillé à la militarisation de structures de la police (militarisation des grades, uniformes et autres, prise d'arme et défilés, menton vers le ciel des préfets choisi et nommé pour cela) démultiplie les efforts pour rompre le lien républicain toujours plus fragilisé portant indispensable dans une société où la justice doit primer sur la répression.

 

Au même moment, plus aucun actif et encore moins de jeunes ne savent ce qu'est une société hors crise, la majorité de la population du pays n'a eu d'horizon que dans un enfoncement dans cette crise. Une crise qui a conduit la droite à multiplier les balises répressives pour contenir en permanence les colères nées de cette chute dans la gène puis la misère. La stigmatisation de plus en plus forte des zones d'habitat non élitiste ont installé un ferment de colère que le pouvoir compte contenir par la répression et le dévoiement des luttes pour justifier son emploi.

 

Cela au moment où le luxe le plus éhonté singulièrement dans les grandes villes s'affiche de façons ostentatoires.

 

Ces provocations qui pourraient créer des ressentiments conduisant à des scènes de violences hors cortèges sont-elles maitrisable en pratiquant l'infiltration des cortèges syndicaux et revendicatifs ?

Non.

Par contre elles ont une valeur d'usage idéologique considérables:

"N'utilisez pas votre droit constitutionnel de manifester c'est dangereux".

"Si vous y allez c'est à vos risques et péril lacrymos et panier à salade compris",

cela pour limiter la participation.

 

"Regardez la chienlit il faut codifier et donc restreindre le droit de manifester". Rappelons-nous que c'est au détour de la loi sur la sécurité intérieure sensé officiellement protéger le citoyen (en fait le bourgeois) que le texte permettant la réquisition des grévistes des entreprises privées a été mis en place par le même qui aujourd'hui à l'Élysée s'en sert pour casser le droit constitutionnel de grève.

 

Voila à quoi servent ces infiltrations.

 

En médecine elle sont utilisées pour calmer les inflammations, à l'Élysée et place Beauvau, pour en créer.


Par canaille le rouge
Tag(s) : #Lutte de Classe
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