Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes.
Sanction
Publié le 13 Octobre 2013
Même si l'image de la balle dans le pied a sa pertinence, la signification profonde du résultat de Brignoles au second tour peut se résumer à l'expression d'un sentiment de colère et de ras le bol.
C'est aussi l'absence de propositions crédibles, socialement efficaces pour s'attaquer aux vraies causes de la crise.
Dans l'entre deux tours, une information qui n'a pas fait bondir (sauf de joie du côté de la bourse) :
"La France compte plus de 2 millions de millionnaires en dollars, selon une étude publiée hier par le Crédit Suisse sur la fortune mondiale, ce qui constitue le plus haut score des pays européens. Aidée par la valeur de l'euro, la France émarge au rang de quatrième nation mondiale en termes de richesse accumulée par l'ensemble de la population adulte."
Plus le nombre de chômeurs explose plus le nombre de millionnaires se renforce. Si la richesse accumulée met la France dans le peloton de tête, elle s'enfonce pour tous les indicateurs sociaux.
Il est vrai que la valeur moyenne du salaire de madame Bettencourt et de la caissière de la supérette du coin nous conduit à un revenu moyen des plus considérables.
Quel rapport avec Brignoles ? Tout. Quand d'un côté la misère galope, que la France recule sur les droits des enfants, la santé l'école parce qu'on gave la finance, il se crée des sentiments d'aigreur qui sont aiguillonnés par l'absence d'alternative crédible partagée autre que les sentiments de peur irrationnelle qui fait le lit de l'extrême droite.
Les embûches et obstacles que le capital et ceux qui en tirent profit sèment sous les pieds des gens, parce qu'il n'y a pas cette proposition de construire une alternative crédible pousse vers le repliement (abstention) ou le coup de gueule (vote semonce) qui fait la litière de la bête immonde.
Constat fait (déjà à débattre et à faire connaitre si partagé) comment construire ?
Nous allons voir fleurir toutes les formes de fronts anti f-haine, antifascistes Républicains etc.
Bien sûr, combattre le parti de la haine et mettre ceux qui le soutiennent en votant pour lui devant leur responsabilité.
La Canaille ne retire pas un mot de ce qu'il a dit ici il y a peu de jours sur la responsabilité historique de ceux qui ont mis le pied à l'étrier ou qui ont fait de la surenchère sur ses propos (et quelques maires, caciques et dirigeants de l'UMP sont à ce propos à mettre dans le même sac que la cavalerie brune).
Si ce combat se résume à rassembler sur la base du plus petit dénominateur commun, pas la peine de s'y user la couenne.
La führerin l'a bien dit au patron au forum des Echos : elle n'est pas l'ennemi des patrons. Elle leur confirme qu'elle est pour le libéralisme (Tellement que tout ce qui l'entrave est dans son collimateur : droits sociaux, syndicalisme, Culture, vie associative, etc. Pour ne citer que ces points pas vraiment mineurs). C'est son point commun sur l'arc politique avec tous ceux qui ne remettent pas en cause le fonctionnement de cette société. Dans ces conditions ses appels à quitter la défroque de l'UE pour un costume de même coupe démontre sa démagogie.
Le problème, c'est que même avec une lanterne à éclairer dans les coins, sur l'arc politique, qui remet en cause le libéralisme et son UE créée dans le but exclusif d'organiser sa domination ?
Aucun. Pourtant, ce sont les deux termes connus de l'équation à résoudre.
Il est là, visible et ouvert cet espace qu'il faut non seulement occuper, mais faire grandir. Pas en appelant à des rendez-vous électoraux qui servent en serrer les mâchoires du piège mais bien dans des luttes permanentes au quotidien dans les entreprises, les services et établissements, dans les quartiers aider à ce que le niveau de conscience et les exigences individuelles et collectives portent un projet à co-éllaborer avec le peuple.
Cela s'appelle la démocratie et c'est elle qui battra la haine et ceux à qui elle sert de tenue de camouflage… A condition de s'en servir et de ne pas avoir peur de ses exigences politiques et sociales.