Sur les retraites:
ne rien céder dans la bataille idéologique qui reprend !
Le pouvoir a programmé la prochaine étape du démantèlement du système de retraite solidaire par répartition pour le second trimestre 2010, juste après les régionales. Sarkozy l’a annoncé.
Le débat a rapidement démarré. Le pouvoir cherche visiblement à préparer l’opinion publique à de prochains sacrifices. Dans ce cadre, dirigeants politiques et syndicaux commencent à se positionner.
Dans les Echos du 8 janvier, François Chérèque, secrétaire de la CFDT, invite à remettre en cause le système même :
« il faut être lucide : le système créé en 1945 n’est plus adapté ».
On se souvient comment déjà en 2003, la CFDT a ouvertement accompagné la loi Fillon 1. Elle récidive. Comment les acquis sociaux qui étaient possibles dans la France en ruines de 1945 ne le seraient plus aujourd’hui ? Chérèque n’y pense pas tant il est soumis aux tenants de l’idéologie dominante. Les pistes qu’il met en avant méritent d’autant plus d’attention et de méfiance.
Il n’écarte pas, tout au contraire, la retraite par points. Ce système est entièrement défavorable aux salariés. Il revient à compter sur le même plan toutes les années de carrières, même les plus mauvaises, alors que le calcul se fait encore sur les 25 meilleures années dans le privé. Quant à la valeur du point, à sa revalorisation éventuelle, elles pourraient être fonction de la situation des caisses et du bon vouloir de leurs gestionnaires. Danger extrême !
Chérèque ne s’émeut de la remise en cause de la retraite à 60 ans que pour les ouvriers qui ont commencé à travailler tôt. Autant dire qu’il se déclare prêt à des négociations de complaisance sur, par exemple, la pénibilité, pour acter une régression générale. Le laissera-t-on servir de cheval de Troie au nom de l’unité des centrales syndicales ?
Les déclarations de Martine Aubry, à la radio le 17 janvier, ont à leur tour semer le trouble. Dans une de ses réponses, elle a ouvertement envisagé le report de l’âge du droit de départ à la retraite de 60 à 61 voire 62 ans. Elle a ainsi lâché que le PS acceptait l’un des aspects probables de la contre-réforme à venir de Fillon-Sarkozy, avec l’allongement de la durée de cotisation (41 ans en 2012, etc.) et le détournement d’argent public vers des aides à la capitalisation sur les marchés financiers.
Il y en a assez d’entendre parler du « tabou de la retraite à 60 ans » que les media nous invite à transgresser comme un interdit sexuel.
De qui se moque t-on ?
Au centre de la question des retraites, il n’y a qu’un élément : la volonté du patronat de remettre la main entièrement sur ce qu’il a dû céder en 1945 : le système solidaire entre salariés actifs et retraités, la part du salaire socialisée, autrement dit la cotisation sociale (les fameuses « charges »).
C’est toujours dans l’intérêt du patron, du capitaliste de payer moins de salaire, au travailleur individuel, comme aux travailleurs collectivement. Les travailleurs et leurs représentants n’ont aucune raison de l’accepter.
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BANDERA ROSA