SNCM :La mécanique des voleurs lue par le prisme de la SNCM
et ses enseignements aussi urgents que concrets
La mécanique des voleurs lue par le prisme de la SNCM et ses enseignements aussi urgents que concrets
Il y a quelques années, au nom de la concurrence libre et non faussée L'UE a imposé à la France d'ouvrir à la concurrence ses lignes en méditerranée (principalement la desserte de la Corse assurée dans le cadre de la continuité territoriale).
Un véritable dumping social fut organisé par la droite et les mafias qui écument la méditerranée pour rafler marchés subvention. Déjà avec l'aide en France des CCI et pouvoir politique avec un dumping tarifaire autoriser par le dumping social l'organisation des trafics depuis l'Italie contournait le monopole de la SNCM (avec une compagnie Corsica Ferries). Notons au passage l'engagement du patronat corse jamais très éloignée des réseaux mafieux ou (et) ceux de Pasqua pour casser le statut des personnels, lesquels s'étant doté d'une CGT un peu trop puissante et incorruptible à leur gré.
Maintenant ils passent à la vitesse supérieure. Le traité de Lisbonne et le TSCG leur en offre un cadre douillet :
La Commission réclame le remboursement de 220 millions d’euros d’aides publiques.
C'est un avis de tempête sur l'entreprise publique (Société nationale Corse Méditerranée). Alors que la compagnie maritime détenue à 100% par l’État est déjà plombée par une perte de 13millions d’euros en 2012, la Commission européenne a ordonné, le remboursement de 220millions d’euros d’aides publiques.
Pour Frédéric les marins CGT, cette prétention " est totalement infondé. Les aides non seulement entrent évidemment dans le cadre du service public, mais elles se justifient aussi par l’obligation de renouveler les ferries tous les vingt ans" (pour parler comme un comptable (ils participent à la dotation aux amortissements).
Bruxelles a jugé que les aides perçues entre 2007 et 2013, dans le cadre du service complémentaire en haute saison entre la Corse et le continent, ne compensent pas un besoin réel de service public et étaient incompatibles avec les règles européennes de la concurrence. (La décision fait suite à une plainte déposée par le concurrent principal de la SNCM, Corsica Ferries, en juin 2012). Autour de cette question une idée qui fait la règle du capital et démontre bien la nature de l'UE : socialiser les pertes et privatiser les bénéfices. Les périodes creuses, là ou les bateaux sont vides sont à financer par l'argent public au nom de la continuité du service public. Là où le plein est fait (grâce aux luttes sociales qui ont imposé les congés payés), place au privé (lire le capital) pour le laisser se servir à pleine main et chasser le service public.
Quelqu'un peut-il nous rappeler qui a appelé à voter oui à Maastricht, a participé à la rédaction négociation et falsification de la décision souveraine du peuple en 2005 ? Qui a négocié le TSCG ? Les Dupont du Capital : Droite et PS (avec la blonde Castafiore en embuscade qui défend la concurrence et ne supporte pas les entreprises et services publics pour faire sérénade).
Qui construit depuis les premières tentatives de démembrements des acquis de la Libération ? Les mêmes (moins ceux de la troupe de la même Castafiore qui étaient encore embastillés ou réfugiés chez Franco ou Salazar pour cause de collaboration économique politique durant la période 39-45).
La SNCM, c'est comme la SNCF, la RATP, l'APHP, la Sécu, ce que fut EDF GDF et quelques autres vitrines du savoir faire social et industriel de notre pays : ce sont des conquêtes sociales à l'efficacité économique et politique incontestable.
Attention et Canaille le Rouge prend date : du côté des services publics industriels, la prochaine étape va être vraisemblablement la volonté de faire éclater la SNCF avec le renouvellement des conventions TER exigeant les remboursements d'argent public mis au pot par les régions et l'état dans le matériel et les infrastructures. Les déclarations de Zapatayrault sont là pour confirmer l'inquiétude.
Donc ne pas attendre chacun dans son coin mais faire ce que nous avons mal fait avec EDF GDF pas encore engagé avec la SNCM : réagir solidairement en temps que salariés et en tant que citoyen.
Au moment nous engageons les commémorations du Conseil National de la Résistance et de son programme cette action qui n'est pas que solidaire est moyen de réaffirmer l'exigence de souveraineté et le refus de se soumettre aux lois du marché.
C'est à partir des lieux d'exploitation là ou se construisent les rapports sociaux, les entreprises le moyen de poser la question de la transformation politique. Pas à partir d'un débat institutionnel mais à partir de cette réponse concrète aux besoins du plus grand nombre : Soumettre les intérêts particuliers à l'intérêt général, exproprier les intérêts particuliers s'opposant à l'intérêt général. Logique de cette démarche, faire rembourser à ces intérêts particuliers les sommes dont l'intérêt général à été spolié.
C'est en exigeant le rejet de l'UE, gagner la souveraineté sociale économique, monétaire et législative.
En remettant la question sur ses deux pieds, nous posons un peu mieux les problèmes et évitons les migraines obligatoires dès lors qu'on persiste à marcher sur la tête.
C'est aussi un des enseignements du 5 mai : partir des exigences sociales, les traduire en orientations politique pour construire un rapport de force pour l'alternative. La question institutionnelle vient bien après dans le cadre du rapport de forces. En 1789 c'est l'exigence de pain et de Liberté qui a imposé la constituante, ce n'est pas les délégués pour nombre d'entre eux déjà hors sols (ce qui explique la propension à y revenir) qui ont proposé le pain et la liberté. 150 ans plus tard c'est le peuple qui a construit le Front Populaire, 10 ans après c'est lui qui en se libérant a donné la Paix le Pain et la Liberté et a permis la constituante. Quand on commence par le cadre sans garantir le contenu cela donne 58. On connait la suite.