☭*Toujours à propos de l'aéroport de Notre Dame des Landes, une idée, comme çà, en passant.
Dans le cadre d'une Europe fédérale supranationale, il est avancé par un nombre toujours grandissant la volonté d'une organisation territoriale qui passe par une "landerisation-balkanisation" des états nations. Moyens perfides, à partir d'aspirations portant une part de légitimité de reconnaissance des cultures régionales agitée come un hochet pour mieux désintégrer les exigences de souveraineté populaire qui pourraient faire barrage aux intérêts du capital et de ses marchés financiers.
Si nous regardons avec ce prisme, chacun des termes du débat devient limpide : Dans le cadre d'une région grand ouest, où l'unité d'échelle géographique pourrait être de la taille du Portugal, ou de la Bavière, d'une demi belgique partitionnée, avec une spécialisation économique : activité touristique et maritime de seconde zone, agro-industrielle et besoins militaires, élimination de tous liens pouvant induire une cohérence historique avec les principes qui ont présidé à l'élimination de la féodalité pour la construction d'un état moderne.
Pour le grand ouest, l'aéroport de Notre Dame des Landes est avec uns desserte terrestre à grand débit un des chaînons manquants du point de vue de cette cohérence. L'acharnement à défendre ce projet éclaire et explique pourquoi l'exploitation dans les autres régions, à grand couts d'infrastructures équivalentes parfois aux comptes déficitaires. Aéroports tenus à bout de bras par des directions politiques de ces autres régions toutes gagnées à ces choix. Organisation sociale où la précarité est reine avec la fin des garanties statutaires des personnels avec les structurations low cost.
Concernant l'opération Notre Dame des Landes, est-ce une coïncidence ou un hasard si l'ancien préfet Bernard Hagelsteen, ancien préfet de Loire-Atlantique et de la région Pays-de-la-Loire de 2007 à 2009, ancien élève de l'ENA (promotion François-Rabelais)**,travaille aujourd’hui pour... le groupe Vinci, qui est en charge de la concession de l’aéroport. Rien à voir ? En tant que préfet, c'est lui qui localement a fignolé le projet d’aéroport, en collaboration avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC)...lui qui a instruit le dossier et fait délivrer les premiers permis de remodelage (on ne peut pas appeler cela permis de construire tant le projet détruit).
Est –ce un autre hasard ou une curieuse coïncidence si avec un consensus aussi touchant, lors de l'adoption des lois dites de décentralisations, le terme de "pays" ait été repris pour en déposséder l'historique entité géographique nationale et l'affecter à un périmètre administratif calé sur des bases dignes des derbys locaux de tournois de pétanques ? Décisions prise par des états-majors politiques (et des protestations dans leurs rangs) en harmonie pour supprimer communes et départements, héritages de la décentralisation démocratique de la Révolution Française contre les provinces et baronnies, qui sont obstacles majeurs à cette "landerisation-balkanisation".
Cette stratégie s'est engagée dans sa phase actuelle dans les années 80 par les contournements ferroviaires et autoroutiers du cœur de l'Île de France (là encore à partir d'un constat d'une hypercentralisation exigée par le capital dans sa première phase de la révolution industrielle causant des disfonctionements qui n'ont pas été solutionnés par ces choix).
On voit ainsi comment les traités européens successifs conjointement défendus dans les mêmes termes par la droite et la social-démocratie ont servi de "clapet anti retour" pour préparer la phase suivante de la marche au fédéralisme : Marché commun, communauté européenne, union européenne et bientôt Europe tout court scandent ce parcours.
Coïncidences ces inter-régions frontalières (NPC Kent Flandre, idem pour l'Alsace, promu tant à "gôche" qu'a droite et jamais combattues par la droite extrême ? La façon dont les gouvernements marchent au même pas des deux côtés des Pyrénées pour cadrer les aspirations basques et catalanes de façon juridico policière, Un hasard ? Comment ne pas y lier les tentatives de désinscription de l'agglomération lyonnaise de la cohérence nationale par le PS Rhône alpin, cela dans un giron européen encadré par Schengen et ses outils coercitifs ? Tout cela s'ordonne.
Sarkozy à sa façon l'avait théorisé pour ses propres objectifs : l'art du clivage pour opposer, communautariser. Une stratégie accompagné par une volonté d'uniformiser les savoirs de base et laisser le capital piloter et réaliser à son profit (c'est le cas de le dire) investissements, formation, grands équipements, les gérer mais les faire financer sur fonds publics, principalement venant de l'UE (pillage des finances des états-nations) et des régions au travers des PPP.
Reste la question de fond : devant les refus de cette supranationalité, comment à la fois mener ce combat et ne pas alimenter le piège tendu autour des amalgames "rouge et brun" ?
En faisant que le rouge reste écarlate en faisant de la démocratie le moteur du combat et en y proposant un cadre anticapitaliste avec reconquête de tout les espaces de souveraineté, en agissant pour stopper les gâchis des projets inutiles (c'est en cela que la lutte contre l'Ayraultport a un contenu révolutionnaire, et en proposant de réaffecter les moyens ainsi dégagés à la satisfaction sous contrôle publique des besoins populaires, rôle transgfformateur et donc révolutionnaire de projet réellement alternatifs.
Dans certains partis, des déviationnistes du communisme jusqu'à l'autre bout de l'échiquier, ils vont bramer à la collectivisation forcée ? Qu'ils brament c'est l'expression de la souveraineté pour la réponse au besoin qui fera la différence.
En proposant une approche des formes d'organisation de tout niveau (décentralisation démocratiques comprises) calées sur une inaliénable souveraineté populaire, en organisant autour d'elle les lieux d'expression de cette souveraineté et la démocratie indispensable pour les articuler voila des pistes pour définir une alternative institutionnelle à leur vieillerie d'ancien régime.
Oui, à la réflexion, l'aéroport de Notre Dame des Landes est bien un des symboles de la réorganisation institutionnelle du pays et ceux qui défendent ce projet, ceux qui ne le combattent pas sont des fossoyeurs de la souveraineté populaire et donc des ennemis de la démocratie.
* La Canaille met avec d'autant plus de plaisir la faucille et le marteau pour indiquer un point de vue communiste que la confusion ne risque plus de perturber les débats : le P"c"F vient de les retirer de sur les cartes d'adhérents pour 2013. Personne ne sait et surtout pas les dits adhérents (pas informés de cette légère modification nulle part débattue) si pour pointer les cotisations ce sera un pin's à l'effigie de Mélenchon ou d'une couronne d'étoile façon GUE.
** le funambule du pantouflage avait été nommé préfet de région par l'ex troll en 2007 pour raison de forte proximité avec l'Elysée ce qui avait conduit à une première dans la haute administration : une pétition circulant dans la préfectorale pour protester contre cette nomination.