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TOULOUSE :
LES SYNDICATS ENGAGENT LA BATAILLE DU RAIL
ET FONT DERAILLER L'INAUGURATION DU TRAMWAY
TOULOUSE (AP) — Les deux journées d'inauguration de la première ligne de tramway de Toulouse, longue de 11km et comptant 18 stations dont sept sur la commune toulousaine, prévues ce week-end, ont été annulées, a-t-on appris vendredi auprès de la direction de Tisséo, la régie toulousaine des transports urbains.
Le syndicat Sud Transports venait d'annoncer son intention de bloquer le départ des tramways.
La mise en service commerciale, qui reste sous la menace d'une grève à l'appel des syndicats CGT, CFDT, FO et Sud Transports, est prévue lundi.
D'ores et déjà, le syndicat Sud Transports a annoncé vendredi son intention de bloquer le départ des tramways pour l'inauguration et a appelé les conducteurs à se réunir à partir de 4h samedi matin au dépôt de Garrossos à Beauzelle. "Nous allons bloquer les tramways pour saboter au maximum l'inauguration", a expliqué Franck Delperier, porte-parole de Sud Transports.
Initialement, les usagers devaient pouvoir emprunter gratuitement le tramway samedi et dimanche pour l'inauguration de la ligne T1. Cette ligne va relier la commune de Beauzelle, au nord-ouest de Toulouse, à la station Arènes, connectée avec la ligne A du métro.
Cette première ligne de tramway vient compléter le réseau de transports urbains qui compte deux lignes de métro ouvertes en 1993 et 2007 et quelque 80 lignes de bus. Elle signe aussi le retour du tramway dans la capitale de Midi-Pyrénées où les premiers tramways électriques avaient fait leur apparition en 1906 avant de disparaître totalement du paysage urbain le 20 mars 1957.
Pour sa réapparition, la ville de Toulouse a choisi Le Citadis 302, construit par Alstom et déjà vendu dans les villes voisines de Montpellier et Bordeaux ainsi qu'à Paris, Alger ou Melbourne.
Le trafic sur la ligne T1 est estimé par Tisséo, la régie toulousaine des transports urbains, à 30.000 voyageurs par jour. Les rames, d'une capacité de 212 passagers, passeront toutes les cinq minutes en heure de pointe et rouleront à la vitesse commerciale de 20 km/h. Le premier tramway partira à 4h30 du centre de maintenance Garossos, à Beauzelle, et le dernier quittera la station Arènes vers 0h30 et 1h30 le vendredi et le samedi.
Après le lancement de cette première ligne de tramway, la ligne Garonne reliant la station Arènes au jardin du Grand-Rond, au centre de Toulouse, devrait être mise en service fin 2013.
En cours, l'enquête publique pour cette liaison de 4km comptant huit stations devrait se terminer le 17 décembre prochain pour un démarrage des travaux en février 2011. Le tracé de la ligne Envol, qui desservira l'aéroport de Toulouse-Blagnac, reste encore à définir.
La mise en service commerciale du tramway reste menacée par un préavis de grève déposé en mars dernier par la CGT, la CFDT, FO et Sud Transports. Les syndicats demandent notamment une prime de lancement du tramway à l'ensemble des 2.360 salariés de Tisséo.
Le syndicat Sud Transports ajoute à cette revendication une revalorisation de salaires de 10 points soit 85 euros mensuels pour les quelque 70 conducteurs de bus ayant obtenu l'habilitation à conduire le tramway.
"Nous demandons une prime de polyvalence et de technicité équivalant à 10 points. Elle a été accordée aux 30 agents de maîtrise qui, comme les conducteurs de bus, ont obtenu l'habilitation tram. Nous demandons à être traités comme eux", explique Franck Delperier, secrétaire de Sud Transports urbains. Le syndicat appelle tous les chauffeurs de tramway à bloquer lundi prochain le dépôt de Garossos à Beauzelle et à rejoindre les piquets de grève. "Aucun tram ne sortira et nous recommencerons tous les jours jusqu'à l'ouverture des négociations".
De son côté, Gérard André, président de Tisséo Régie, qui gère et commercialise l'ensemble du réseau métro-bus, a proposé une prime d'ouverture d'environ 300 euros pour les conducteurs de tramway mais dit vouloir respecter "une stricte égalité de traitement entre les conducteurs de bus et de tramway".
A l'issue d'une rencontre jeudi après-midi avec les représentants des organisations syndicales, la direction de Tisséo a annoncé qu'"aucun accord" n'avait été trouvé.
AP
xdec/se/sb