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Dimanche 20 janvier 2013

UMP et FN s'unissent à l'assemblée

dans leur haine de la révolution française

Sur le blog de Nicolas Maury

 

Vendredi 18 Janvier 2013

Des députés UMP et FN ont co-signé une proposition de loi en faveur de la reconnaissance du génocide vendéen, ayant comme ciment la haine de la Révolution Française.
UMP et FN s'unissent à l'assemblée dans la haine de la Révolution française !
Depuis la mandature, c’est la première fois que des élus UMP s’allient à des élus frontistes. Le texte, enregistré à l’Assemblée nationale le 16 janvier, a reçu le soutien de Marion Maréchal-Le Pen (FN), de Lionnel Luca, le chef de file de la Droite populaire à l’UMP et d’Alain Marleix, l’ancien secrétaire d’Etat aux Collectivités territoriale, mais aussi du député vendéen Alain Lebœuf (UMP).

Cette loi est une manipulation historique, indigne de parlementaires français.

On ne peut parler de génocide lorsqu'en 1793, la guerre est une menace très directe. Des villes entières sont occupées par les armées prussiennes, autrichiennes et britanniques : Valenciennes au Nord, Longwy et Verdun à l’Est, Toulon au sud etc. D’autres villes ou régions sont insurgées militairement comme Lyon ou la Vendée. Les conséquences de guerres civiles qui dureront jusqu’en 1796, incompréhensibles si l’on oublie le contexte et les graves difficultés que rencontrait la République naissante.

Sans mesures d’exception, le pays aurait été occupé et dépecé par les coalisés, les révolutionnaires et les habitants de Paris auraient été massacrés, le "manifeste de Brunswik" annonçait déjà en 1792 la couleur. Et il n’est même pas certain que la République et la France existeraient encore. Or à chaque fois que la France, ou d’ailleurs n’importe quel pays, est envahi, il ne peut se défendre sans appliquer des mesures d’exception.
Cela n’a rien d’exceptionnel ou de nouveau dans l’histoire. C’est d’ailleurs prévu dans les constitutions démocratiques elles-mêmes, sous la forme de l’état de siège ou de l’état d’urgence. D’un strict point de vue juridique et comp­table, le régime d’exception qu’a connu la France en guerre sous la Révolution de 1789 à 1794 fut beaucoup moins liberticide et meurtrier que lors d’autres guerres.

Jean-Clément Martin note que, dans son ouvrage, que « sans l'intention idéologique appliquée à un groupe bien délimité, la notion de génocide n'a pas de sens. Or il n'est possible ni de trouver une identité "vendéenne" préexistante à la guerre, ni d'affirmer que c'est contre une entité particulière (religieuse, sociale… raciale) que la Révolution s'est acharnée. »

Il reprend la question du décret du 1er août 1793 prévoyant la « destruction de la Vendée », et le rapport de Barère qui affirme : « Détruisez la Vendée et Valenciennes ne sera plus au pouvoir des Autrichiens. Détruisez la Vendée et le Rhin sera délivré des Prussiens (...). La Vendée et encore la Vendée, voilà le chancre qui dévore le cœur de la République. C’est là qu’il faut frapper. » Il rappelle que l'un et l'autre excluent les femmes, les enfants et les vieillards (auxquels le décret du 1er octobre 1793 ajoute les hommes sans armes), qui doivent être protégés.
De même, il note que « les révolutionnaires n’ont pas cherché à identifier un peuple pour le détruire », regardant simplement la Vendée comme « le symbole de toutes les oppositions à la Révolution », et conclut que « les atrocités commises par les troupes révolutionnaires en Vendée relèvent de ce qu’on appellerait aujourd’hui des crimes de guerre ».

À ses yeux, ce n'est pas la violence d'un État fort qui s'abat sur sa population ; l'État est trop faible pour contrôler et empêcher la spirale de violence qui se déchaîne entre insurgés et patriotes, et ce jusqu'au printemps 1794.

Professeur émérite à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne, ancien directeur de l'Institut d'histoire de la Révolution française, Michel Vovelle s'est également positionné contre la thèse du génocide.
Dans le texte « L'historiographie de la Révolution Française à la veille du bicentenaire », paru en 1987, il écrit :

« François Furet ne se reconnaît pas, et l'a dit, dans le réveil récent, provoqué pour partie depuis deux ou trois ans par l'approche du bicentenaire, d'une historiographie ouvertement contre-révolutionnaire.
À vrai dire, avait-elle jamais disparu ?
Elle avait gardé ses positions fortes, de tradition depuis le xixe siècle, à l'Académie française (dans le sillage de Pierre Gaxotte) ou dans les bibliothèques des gares.
Vieille chanson un peu fatiguée, elle a connu tout récemment un regain de vitalité remarquable. Petite monnaie caricaturale des réflexions de François Furet, l'image d'une révolution totalitaire, antichambre du Goulag fait florès.
La Révolution assimilée à la Terreur et au bain de sang devient le mal absolu. Toute une littérature se développe sur le thème du "génocide franco-français" à partir d'appréciations souvent audacieuses du nombre des morts de la guerre de Vendée 128 000, 400 000… et pourquoi pas 600 000 ? Certains historiens, sans être spécialistes de la question, ont mis, tel Pierre Chaunu, tout le poids de leur autorité morale, qui est grande, à développer ce discours de l'anathème, disqualifiant d'entrée toute tentative pour raison garder. Telle histoire tient beaucoup de place, en fonction des soutiens dont elle dispose, dans les médias comme dans une partie de la presse. Doit-elle nous cacher les aspects plus authentiques d'un chantier des études révolutionnaires aujourd'hui en plein réveil ? »

En 2007, Michel Vovelle précise : « Cela ne justifie pas pour autant les massacres mais permet de les qualifier, en les inscrivant plutôt dans l'héritage de la guerre cruelle "d'ancien style", telle que la dévastation du Palatinat opérée un siècle plus tôt par Turenne pour la gloire du Roi-Soleil, dont les Rhénans ont gardé le souvenir. Villages brûlés, meurtres et viols… Récusons donc le terme de "génocide" et rendons à chaque époque la responsabilité historique des horreurs qui l'endeuillent, sans pour autant les minimiser ».

 

Tag(s) : #Histoire
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