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Le Premier ministre britannique, qui fait de la morale au peuple, accusé de débauche

Le Premier ministre britannique, qui fait de la morale au peuple, accusé de débauche

Le Point

 

Drogue, filles, débauche et mensonges...

Une biographie ayant pour cible le Premier ministre anglais

fait grand bruit outre-Manche.

 

Les grandes ruptures ne sont jamais muettes. Pour avoir oublié ce bon vieil adage de la vie politique, le Premier ministre conservateur, David Cameron, est aujourd'hui l'objet d'une biographie embarrassante qui fait grand bruit. L'auteur n'est autre que le milliardaire Lord Ashcroft, ancien vice-secrétaire général du parti conservateur, qui a financé généreusement la majorité dans le passé.

Lord Ashcroft est fâché, amer, vengeur. C'est net et sans ambiguïté. Le pair du royaume est allé à la recherche d'informations gênantes concernant David Cameron quand ce dernier est revenu sur sa promesse de lui offrir un poste important au sein de son cabinet de coalition, en 2010. Dans son entreprise de démolition de l'hôte du 10 Downing Street, le lord s'est fait aider par la journaliste Isabel Oakeshott, qui a quitté la direction du service politique du Sunday Times pour collaborer à la rédaction de ce livre explosif.

Des accusations de débauche

Le Premier ministre a refusé de nier les allégations contenues dans le brûlot intituléCall Me Dave (Appelez-moi Dave) qui doit paraître en octobre. La presse met en exergue un prétendu bizutage impliquant la tête d'un cochon mort auquel aurait participé Cameron dans le cadre d'une société secrète réservée aux happy few de l'université d'Oxford. Le futur leader a étudié dans la célèbre alma mater au cours des années 1980. Ces accusations de débauche sont destinées à mettre en exergue l'existence de blouson doré de Cameron.

Lord Ashcroft présente également sa cible comme un grand fumeur de cannabis et un coureur de jupons invétéré. C'est du pain bénit pour ceux, à l'intérieur du parti comme dans l'opposition, qui ont beau jeu de dénoncer l'origine sociale huppée de Cameron, fils de courtier qui a épousé une aristocrate.

Cette scène de ménage publique au sommet, digne d'une mauvaise tragicomédie de Shakespeare, oppose un Premier ministre en exercice, reconduit triomphalement en mai, à un puissant lord qui possède notamment l'un des principaux organismes de sondage d'opinion. La publication fait un bruit retentissant, en particulier dans la presse de droite hostile à la personne du leader tory, à son pragmatisme et à sa politique d'ouverture. La récente désignation du radical Jeremy Corbyn à la tête du Labour a accéléré le recentrage de l'action gouvernementale.

Cameron accusé d'incompétence sur la Syrie

Par ailleurs, l'ouvrage pamphlétaire révèle au passage qu'un ancien chef militaire, des hiérarques du parti conservateur et de hauts fonctionnaires américains auraient accusé le Premier ministre de faire preuve d'inaptitude sur la Libye et la Syrie. Enfin, le chef de la droite est accusé d'avoir menti lorsqu'il a expliqué, il y a quelques années, qu'il ne savait pas que Ashcroft, résident fiscal non domicilié, ne payait guère d'impôts au Royaume-Uni alors même qu'il siégeait à la Chambre haute sur les bancs conservateurs.

Self-made-man, Lord Ashcroft est le prototype même de l'homme d'affaires peu recommandable mais dont la recommandation vaut de l'or. Pour échapper au fisc, le milliardaire s'était expatrié à Belize, ex-colonie de la couronne, perdue en Amérique centrale. Ce paradis fiscal sulfureux est le terrain idéal pour que prospère un business en demi-teinte, sédimenté grâce à des amitiés en haut lieu avec les politiciens du cru, précieux concours ménagé en offrant enveloppes et emplois à la famille. Ce fils de diplomate du Foreign Office a également des intérêts importants à Panama, autre trou noir de la finance parallèle, et à Cuba

 

 

 

Tag(s) : #Grande-Bretagne
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