Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sondage régionales : « La gauche peut limiter la casse »
 
© BVA

C’est le réel enseignement, et peut-être la surprise, de ce sondage BVA sur les régionales. La gauche conserverait trois régions et se retrouve au coude à coude dans trois autres. L’étude confirme que Marine Le Pen pourrait remporter Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Les régionales approchent et les sondages se succèdent. Celui de l’institut BVA pour la presse régionale, réalisé auprès de 12.408 personnes, a la particularité de photographier en simultané les intentions de vote dans chacune des nouvelles grandes régions, à l’exception de la Corse, qui n’a pas été testée.

« L’écart est énorme pour Marine Le Pen »

Au lendemain de l’annulation polémique de l’émission Des paroles et des actes sur France 2, ce sondage confirme que Marine Le Pen est en mesure de l’emporter dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Elle arriverait en tête du premier tour avec 42% des voix, contre 25% pour Xavier Bertrand, chef de fil de la liste Les Républicains-UDI et 15% pour la liste PS-PRG-MRC de Pierre de Saintignon.

En cas de triangulaire au second tour, la présidente du FN l’emporterait largement avec 46% d’intentions de vote, contre 29% pour Xavier Bertrand et 25% pour Pierre de Saintignon. En cas de duel Le Pen-Bertrand, le résultat serait beaucoup plus serré avec 52% pour le FN et 48% pour la droite.

« Dans l’hypothèse d’une triangulaire, on n’est pas dans la marge d’erreur. L’écart est énorme » souligne Adélaïde Zulfikarpasic, directrice de BVA opinion. « Si la gauche se maintient, il peut être très difficile de renverser la vapeur. Marine Le Pen sera dans ce cas en très bonne posture, même si nous sommes encore à deux mois du premier tour » commente la sondeuse. « Mais si la gauche se retire, le résultat sera très serré. Il y a un léger avantage au FN mais on est dans la marge d’erreur », ajoute la responsable de BVA opinion. Elle est de +/- 3,1% autour de 50 points.

« On n’observe pas de phénomène de front républicain »

En revanche, « on n’observe pas de phénomène de front républicain. Il y a un très mauvais report de votes des électeurs de gauche pour Xavier Bertrand » en cas de duel FN/droite. « Aujourd’hui, on a plus de 50% des électeurs PS qui n’auraient pas voté ou voteraient blanc. Idem voire pire avec les électeurs de Sandrine Rousseau, tête de liste EELV-Front de gauche » constate Adélaïde Zulfikarpasic.

Une vue d’ensemble et rapide du sondage indique que la droite remporterait sept régions, que la gauche en conserverait trois et le Front national en prendrait une voire deux. Mais une étude plus attentive nuance ce constat. La droite remporterait une majorité de régions mais il n’y aurait pas forcément de vague bleue. La gauche se retrouve au coude à coude avec la droite dans trois régions : en Ile-de-France (41% pour Valérie Pécresse, 39% pour Claude Bartolone), en Normandie (36% pour la droite, 34% pour la gauche) et en Bourgogne-Franche-Comté (36% pour la droite, 34% pour la gauche). La droite dispose d’une plus large avance en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (elle avait déjà l’Alsace, seule région actuellement à droite), Centre-Val de Loire, Pays-de-la-Loire et Auvergne-Rhône-Alpes.

« La campagne n’a pas vraiment démarré. Il peut se passer des choses »

« A la lecture de ces résultats, ce serait une grosse secousse pour la gauche. Néanmoins, comparé aux analyses qui disent que la gauche va se faire laminer complètement, qu’elle ne va garder qu’une ou deux régions, elle peut limiter la casse » analyse Adélaïde Zulfikarpasic. « Il y a plusieurs régions incertaines avec ballotage plutôt favorable à la droite. Mais la campagne n’a pas vraiment démarré. Il peut se passer des choses. En Ile-de-France, Valérie Pécresse a un peu augmenté son écart, mais les choses peuvent évoluer » souligne-t-elle.

Les trois régions que la gauche peut sérieusement espérer conserver sont Bretagne, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, en dépit de la division de la gauche au premier tour dans cette dernière. « Ce sont des régions traditionnellement ancrées à gauche. Le front ouest est historiquement et sociologiquement ancré à gauche. En Bretagne, la gauche bénéficie d’une figure assez porteuse et peut-être moins clivante avec Jean-Yves Le Drian ». En Aquitaine, le bilan du sortant Alain Rousset est jugé moins négatif qu’ailleurs.

De 3 à 6 régions pour la gauche, de 4 à 8 pour la droite

Si la fourchette basse est de trois régions, elle est de six dans le meilleur des cas. « Je n’irai pas jusqu’à dire que la gauche peut conserver six régions, mais ce ne sera pas l’apocalypse » selon Adélaïde Zulfikarpasic.

Le gain de la droite oscillera entre quatre régions au pire, « mais c’est peu crédible », et huit régions si elle prend PACA, que la candidate du FN, Marion-Maréchal-Le Pen, peut espérer aussi emporter. Mais la responsable de BVA imagine davantage Christian Estrosi remporter le scrutin.

Si les médias nationaux s’intéressent avant tout à l’aspect national de ce scrutin, 53 % des sondés affirment qu’ils voteront pour des enjeux régionaux. « Mais dans l’importance des enjeux régionaux, c’est d’abord emploi, et sur ce point ils pensent que c’est la responsabilité du gouvernement » nuance Adélaïde Zulfikarpasic. Ce sondage donnera lieu à une seconde vague, à une semaine du premier tour.

Tag(s) : #Politique française
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :