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Manifestations d'ouvriers métallurgistes en Allemagne
Manifestations d'ouvriers métallurgistes en Allemagne

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Des milliers d'ouvriers métallurgistes allemands sont descendus lundi dans les rues de Duisbourg (photo) et d'autres villes allemandes pour réclamer des mesures contre la concurrence déloyale de l'acier chinois et des garanties sur leur emploi, dans un contexte d'incertitude sur l'avenir des activités.

 

DUISBOURG, Allemagne (Reuters) - Des milliers d'ouvriers métallurgistes allemands sont descendus lundi dans les rues de Duisbourg et d'autres villes allemandes pour réclamer des mesures contre la concurrence déloyale de l'acier chinois et des garanties sur leur emploi, dans un contexte d'incertitude sur l'avenir des activités sidérurgiques du groupe ThyssenKrupp.

Selon le syndicat IG Metall, qui représente la profession, quelque 45.000 sidérurgistes ont manifesté dans tout le pays, qui est le premier producteur d'acier en Europe.

Parallèlement, le syndicat a rejeté une offre de hausse salariale de 1,2% proposée par le patronat de Rhénanie du Nord-Westphalie, répartie en une hausse immédiate de 0,3% et une augmentation de 0,9% étalée sur douze mois. IG Metall a jugé qu'il s'agissait d'une "provocation", alors que la croissance allemande a atteint 1,7% en 2015.

Le syndicat, qui demande une hausse de 5% pour les 3,8 millions d'ouvriers des secteurs de la métallurgie et de l'électricité, menace d'entamer des grèves d'avertissement à la fin du mois si les employeurs n'améliorent pas leur proposition.

IG Metall veut également obtenir des assurances sur l'emploi en cas de fusion des activités sidérurgiques de Thyssenkrupp avec celles de l'indien Tata Steel ou d'un autre groupe, une hypothèse qui a pris corps ces dernières semaines.

"Il me reste encore 39 ans à travailler. Je ne veux pas me retrouver dans la rue", a déclaré Ingo, un employé de Thyssenkrupp âgé de 28 ans, lors de la manifestation de Duisbourg dans la Ruhr, qui a rassemblé 17.000 personnes.

S'adressant à eux, Sigmar Gabriel, ministre de l'Economie, a promis de plaider leur cause à Bruxelles, où les projets européens en matière de protection de l'environnement pourraient faire grimper les coûts de production et favoriser l'acier chinois, tout comme l'évolution des accords commerciaux.

"Nous n'avons rien contre le fait que la Chine se mette à l'économie de marché, à condition qu'elle se comporte comme une économie de marché", a-t-il déclaré, évoquant le statut que l'Organisation mondiale du commerce devrait accorder à Pékin en décembre.

Les ouvriers allemands redoutent de subir le même sort que leurs collègues du Royaume-Uni, où Tata a annoncé fin mars son intention de vendre la totalité de ses activités qui emploient au total quelque 15.000 personnes, en arguant notamment de la baisse des prix de l'acier, des coûts élevés de l'énergie sur le marché britannique et des engagements de ses filiales en matière de financement des retraites.

Le groupe indien a annoncé lundi la vente de ses activités européennes d'aciers longs au britannique Greybull Capital, ce qui devrait permettre de sauver plus de 4.000 emplois. Mais des milliers d'autres restent menacés alors que Tata Steel n'a toujours pas trouvé de repreneur pour son usine déficitaire de Port Talbot, premier site sidérurgique de Grande-Bretagne.

ENQUÊTES ANTIDUMPING

La Chine était également la cible de la colère des manifestants allemands, lundi, car le pays vend son acier sur les marchés mondiaux à des prix impossibles à concurrencer pour les producteurs européens.

L'Union européenne a imposé des taxes à l'importation sur certains produits sidérurgiques chinois et ouvert des enquêtes antidumping sur d'autres, sous la pression de Londres, de Paris ou de Berlin, mais n'imposera pas de nouvelles mesures avant novembre.

"Bruxelles doit choisir : du mauvais acier de Chine ou du bon acier propre de (Rhénanie du Nord-Westphalie)", a déclaré Knut Giesler, patron d'IG Metall pour le Land d'Allemagne occidentale.

L'industrie sidérurgique emploie 86.000 personnes en Allemagne. Son chiffre d'affaires était de 40 milliards d'euros en 2014. ThyssenKrupp y est le premier producteur, suivi d'ArcelorMittal et Salzgitter.

(Georgina Prodhan, avec Matthias Inverardi; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

 

Tag(s) : #Europe
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