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Résultat de recherche d'images pour "Le spécialiste de la charcuterie Jean Caby en liquidation judiciaire L'usine nordiste ferme ses vendredi, en laissant 232 salariés sur le carreau Images"   Résultat de recherche d'images pour "Le spécialiste de la charcuterie Jean Caby en liquidation judiciaire L'usine nordiste ferme ses vendredi, en laissant 232 salariés sur le carreau Images"

"canempechepasnicolas" : 

Et toujours la même chanson : les salariés font des sacrifices pour sauver l'entreprise, mais la rentabilité de celle-ci passe avant ce fol espoir, et les jugements condamnent les ouvriers...au chômage ! C'est cela la société capitaliste !

 

Le Monde

  

L'entreprise de Saint-André-lez-Lille (Nord) allait fêter ses 100 ans en 2019, mais le tribunal de commerce de Lille-Métropole vient de mettre fin à l'histoire de Jean Caby. Mercredi 27 juin, après plus de deux heures d'audience, le couperet est tombé pour l'un des fleurons de l'agroalimentaire nordiste, qui, en 1986, lançait les premières saucisses apéritives. L'histoire avait commencé à Lille, rue Colbert, dans une petite charcuterie artisanale.

En 1919, juste après la guerre, et à deux pas des abattoirs de Lille, Jean Caby avait eu l'idée de vendre des petits paquets de viande préemballés à prix unique : deux sous. En 1947, il était devenu le premier industriel de la charcuterie, grâce à une nouvelle chaîne d'abattage entièrement automatisée.

Près de soixante-dix ans plus tard et après une quatrième audience en moins de six mois, le tribunal a jugé irrecevable la dernière offre de reprise présentée par le Danois Calvin Andersen, qui souhaitait ne conserver que 120 salariés, soit la moitié de l'effectif, et passer de 10 000 tonnes de saucisses par an à 7 000 tonnes.

Placée en redressement judiciaire le 4 décembre 2017, l'usine de la banlieue lilloise fermera ses portes vendredi 29 juin, en laissant ses 232 salariés sur le carreau. "

"On est écœurés, mais on restera dignes, confie Mouloud Amara, secrétaire CGT du comité d'entreprise. Et on va se battre jusqu'au bout pour obtenir une prime supra-légale. " " Personne n'a trouvé la solution "

Les salariés de l'enseigne à l'origine de la saucisse cocktail avaient pourtant accepté de passer de trente-deux heures sur quatre jours à trente-sept heures annualisées. Ils avaient aussi tiré un trait sur des primes et avantages pour permettre à Jean Caby de poursuivre son activité. Mais le défi était immense.

Pour faire face à un matériel et des locaux vieillissants sur le site de Saint-André-lez-Lille, le chantier d'une nouvelle usine avait été lancé à la frontière franco-belge, à Comines (Nord). Plus moderne mais nécessitant une mobilisation de fonds importante, ce nouvel équipement était achevé à plus de 90 %.

Mais il manquait 12 millions d'euros pour finir ce site indispensable à la survie de Jean Caby. " Il y avait cinq challenges à relever, et les industriels qui ont regardé le dossier ont jugé que c'était extrêmement risqué, confie Eloi Delorme, manageur de l'entreprise, depuis sa mise en redressement judiciaire. Personne n'a trouvé la solution.

C'est un drame. " Le premier défi était de réussir le transfert entre un site obsolète, très mécanique, et la nouvelle usine plus automatisée, à Comines. Le deuxième était de limiter les pertes de Jean Caby, en arrêtant notamment les produits qui perdaient de l'argent. Parallèlement, il fallait être capable de maintenir le niveau de service tout en diminuant les effectifs.

Tout cela, dans un marché de la charcuterie compliqué, " lié en partie au “food bashing” ", estime Thomas Dillon Corneck, l'un des administrateurs, chargé de renégocier les accords commerciaux, nommé par le juge-commissaire en décembre 2017. " Carnet de commandes plein " " Les salariés ont joué le jeu jusqu'au bout, nuit et jour, avec un taux de service de 98 % à 100 % jusqu'à la fin avril, ce qui est juste fou quand on sait dans quelle situation était l'entreprise ", salue M. Delorme.

Au fil des années, nombreux se sont syndiqués, notamment à la CGT, pour se protéger, après avoir vécu des rachats de leur entreprise, à commencer par celui du géant américain Smithfield Foods, en 2004. " Quel gâchis ! On avait un savoir-faire, un carnet de commandes plein, mais on peut tous crever, on n'est rien ", soupire M. Amara, 63 ans, dont quarante-deux passés chez Jean Caby.

En décembre 2017, le président du tribunal de commerce de Lille avait expliqué que l'outil industriel de l'entreprise ne lui permettait pas de dégager suffisamment de rentabilité, compte tenu de ses prix de revient et de ses charges. Et ce, malgré un chiffre d'affaires de 33 millions d'euros. Les salariés savaient qu'il était urgent de déménager la production dans l'usine ultramoderne de 10 000 m2 de Comines, laissant au passage un vaste terrain qui attise l'intérêt des promoteurs. Malheureusement pour eux, le chantier a pris du retard, et malgré un carnet de commandes plein et de nouveaux produits, l'usine andrésienne était déficitaire de 6 millions d'euros en 2016. Les rayons des supermarchés vont désormais écouler la fin de la marchandise Jean ↑ 8 Caby dans les jours qui viennent.

par Laurie Moniez ■ 

Tag(s) : #Capitalisme
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