A l’appel du chef de file de l’opposition malienne Soumaïla Cissé, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Bamako ce 18 août afin de marquer leur opposition à la reconduction à la tête du pays, d’Ibrahim Boubacar Keïta. Le président sortant avait été donné vainqueur deux jours plus tôt, à l’issue du second tour de l’élection présidentielle malienne.
Parmi les manifestants figuraient plusieurs membres de l’opposition remontés par la victoire de leur adversaire politique. «Le pouvoir est illégal. Cette fois-ci, c'est notre tour, nous avons gagné, nous continuerons nos marches jusqu'à la démission du gouvernement», a assuré à l’AFP, Fatoumata Konaté, membre du bureau politique de l'URD, la formation politique de Soumaïla Cissé.
Même tonalité du côté de Nouhoum Togo, secrétaire à la communication et à la mobilisation du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), un autre parti d’opposition. «Nous ne pensons pas qu'il y a défaite. Nous n'allons pas reconnaître le vol», s’est-il indigné auprès de la même source.
Un important dispositif sécuritaire a été mis en place à cette occasion pour prévenir les risques de troubles. Le cortège s’est élancé du centre-ville jusqu'aux abords de la place de l'Indépendance sans connaître d’incidents majeurs.
L'opposition, qui avait contesté les résultats du premier tour du 29 juillet, a une nouvelle fois accusé le pouvoir d'avoir organisé des opérations de fraude, lors du second. Soumaïla Cissé a ainsi introduit plusieurs recours devant la cour constitutionnelle, qui annoncera le 20 août les résultats définitifs.