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John Laughland : «Boris Johnson pourrait sérieusement menacer Theresa May»© Toby Melville Source: Reuters
L'ex-ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, le 26 juin 2018 à Londres (image d'illustration).
RT en français

En désaccord avec Theresa May sur la relation à entretenir avec l'UE après le Brexit, l'ex-chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a claqué la porte du cabinet en juillet dernier. Pour l'historien John Laughland, son retour n'est pas exclu.

L'ancien ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui a récemment quitté ses fonctions en protestation contre la politique du gouvernement à propos du Brexit, a déclenché un tollé dans son pays en disant que les femmes en burqa ressemblent à «des boîtes à lettres» et à «des braqueurs de banque». Par cette boutade volontairement provocatrice, Boris – le pays entier le connaît par son prénom insolite – a lancé sa campagne pour devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni.

Que l'enjeu soit en réalité politique, et non pas culturel, se voit dans la réaction démesurée aux propos de quelqu'un dont l'humour décapant et la plume vigoureuse sont depuis des années son principal fond de commerce. Les forces du politiquement correct se sont unanimement coalisées contre le seul homme qui pourrait sérieusement menacer Theresa May, non pas parce que ses remarques sont réellement choquantes mais parce qu'elles savent que la majorité de la population pense comme Boris, mais en silence. Le fait que Boris ait ensuite récidivé, en appelant dans son dernier article (car il est redevenu chroniqueur pour le Daily Telegraph après avoir quitté le Foreign Office) pour une baisse de la taxe sur les transactions immobilières, proposition populaire s'il y en a, montre qu'il se sert de sa rubrique hebdomadaire comme d'une plateforme électorale.

Les forces du politiquement correct se sont unanimement coalisées contre le seul homme qui pourrait sérieusement menacer Theresa May

Il faut savoir que le débat sur l'islam au Royaume-Uni est à l'opposé du débat en France. Les Britanniques ont considéré l'interdiction de la burqa sous Nicolas Sarkozy comme un acte incompréhensible et typique de l'autoritarisme français. Leur modèle étatique est à l'opposé de la tradition française, l'Etat britannique n'ayant jamais été laïc. Le chef de l'Etat est d'office chef de l'Eglise nationale dont les privilèges, à l'origine limités au seul anglicanisme, ont été progressivement accordés à toutes les autres confessions, en commençant par le catholicisme émancipé en 1829. Les écoles publiques britanniques sont donc, dans leur immense majorité, confessionnelles – anglicanes, catholiques, juives et, plus récemment, musulmanes. Il n'existe aucune séparation entre la religion et l'Etat, bien au contraire.

A cause d'une longue tradition de tolérance, l'hostilité à l'islam et à l'immigration en général a toujours été relativement marginale dans le discours public au Royaume-Uni, et ceci en dépit des flux migratoires qui sont trois fois ceux de la France (environ 600 000 arrivées par an). Les seuls éléments vraiment anti-musulmans sont les néoconservateurs atlantistes, très axés sur la politique d'Israël et des Etats Unis, qui électoralement ne pèsent rien. L'Angleterre est donc aux antipodes d'une France où il existe un grand parti nationaliste et plusieurs courants identitaires pour qui la question de l'islam, et de sa compatibilité avec la République, fait depuis longtemps parti du débat autorisé. Rien de tel dans l'ambiance étouffante du politiquement correct qui domine cette question outre-Manche.

POUR LIRE L'INTEGRALITE DE L'ARTICLE
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https://francais.rt.com/opinions/53352-john-laughland-boris-johnson-pourrait-serieusement-menacer-theresa-may

 

Tag(s) : #Union européenne, #Grande-Bretagne
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