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Crise américano-turque : les S-400 en révélateurs© Sergei Karpukhin Source: Reuters © Sergei Karpukhin Source: Reuters © Sergei Karpukhin Source: Reuters © Sergei Karpukhin Source: Reuters

RT France

 

Erdogan ne semble pas vouloir se plier à la volonté de Washington. Pour Philippe Migault, sa volonté de se procurer un système de défense antiaérienne russe vient un peu plus fragiliser la présence même de la Turquie au sein de l'OTAN.

La possibilité d’un achat par la Turquie de systèmes S-400 russes, empoisonnant les relations entre Turcs et Américains, n’est pas une simple dispute autour d’un contrat d’armement juteux. Elle est un nouveau symptôme des relations sans cesse plus dégradées entre Ankara et Washington.

En réaffirmant le 31 août son intention d’acquérir ces systèmes de défense antiaériennne élargie auprès de la Russie, sans «demander l’autorisation de qui que ce soit», Recep Tayyip Erdogan démontre qu’il n’entend pas baisser pavillon dans le bras de fer qui l’oppose depuis maintenant des années aux Etats-Unis. Convaincu que les Américains ont été les complices actifs au pire, les témoins passifs au mieux, de la tentative de coup d’Etat opérée en juillet 2016 contre lui, le président turc agit comme s’il avait choisi de ne céder en aucun cas aux pressions américaines. La Maison Blanche a placé la Turquie sous sanctions, qu’elle menace d’accroître. La livre turque dévisse, victime de ce qu’Erdogan désigne comme une «guerre économique» américaine. Mais ce dernier demeure inflexible. Assurance d’avoir les Turcs derrière lui ?  Crainte de perdre la face vis-à-vis de son peuple s’il recule ? Péché d’orgueil ? Sans doute un peu des trois. Quoi qu’il en soit Trump semble être confronté à un nouvel adversaire de taille au jeu du plus borné…

Le scénario, jusqu’ici totalement improbable, d’une sortie de la Turquie de l’Alliance atlantique n’est peut-être plus si fantaisiste…

Sauf qu’il ne s’agit pas du chef d’Etat d’une puissance traditionnellement rivale, ou d’un dictateur mégalomane, mais du président d’un pays allié. D’un des alliés les plus précieux des Etats-Unis. Celui sur lequel s’appuie le flanc sud de l’OTAN et la suprématie de celle-ci en Méditerranée orientale. Or la tension est telle, aujourd’hui, que le scénario, jusqu’ici totalement improbable, d’une sortie de la Turquie de l’Alliance atlantique n’est peut-être plus si fantaisiste…

Certes l’économique turque est fragile. Elle ne dispose pas de la résilience de son équivalent russe. Sous pression, elle peut s’effondrer rapidement.

Mais Erdogan agit comme s’il était prêt à courir le risque. L’opposition a été écrasée dans son pays. Il se sait incontournable dans le cadre de la crise syrienne. Il dispose, avec les millions de migrants patientant sur le sol turc, d’un puissant moyen de chantage vis-à-vis de l’UE. Il possède après tout de quelques atouts l’incitant à rester droit dans ses bottes.

Ankara n’a plus besoin aujourd’hui de l’Alliance atlantique

Il a déjà fait une croix sur l’Union européenne. Au grand soulagement de cette dernière. Il peut aussi faire une croix sur l’OTAN. Jamais l’Empire ottoman, pas plus que la Turquie d’Atatürk, n’ont conclu à notre connaissance d’alliance défensive permanente avec qui que ce soit.

Les Turcs se sont résolus à rejoindre l’OTAN en 1952 parce que l’Union soviétique, maîtresse de la mer noire et des Balkans, en dehors d’une Grèce épuisée par une guerre civile, étaient devenus beaucoup trop puissants pour que la Turquie poursuive, isolément, sa précédente politique de prudente expectative vis-à-vis de l’URSS.

Or Ankara n’a plus besoin aujourd’hui de l’Alliance atlantique.

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https://francais.rt.com/opinions/53684-crise-americano-turque-s-400

Tag(s) : #Turquie, #Otan
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