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Le mentor d’Emmanuel Macron  était pétainiste,  par Valentin Martin

COMITE VALMY

La maison de l’"oncle Paul". C’est dans cette propriété située à Chatenay-Malabry, qu’Emmanuel Macron rencontrait régulièrement Paul Ricoeur. (Le Point)

Le mentor d’Emmanuel Macron était pétainiste

En 2015, Emmanuel Macron déclarait à la presse « avoir été rééduqué sur le plan intellectuel par le philosophe Paul Ricoeur ».

Qui était donc ce mentor ?

Dans sa jeunesse, Paul Ricoeur fut un des doctrinaires oubliés de l’idéologie pétainiste. Il se fit par la suite le continuateur en France et à l’étranger de l’oeuvre conceptuelle de philosophes nazis. Plusieurs de ses articles soigneusement cachés mais récemment retrouvés vont dans ce sens. (http://www.sens-public.org/article537.html)

Au début 1939, Ricoeur écrit un article dans Terre Nouvelle où il évoque la « pureté du discours d’Hitler ». Cela faisait référence au discours du 30 janvier 1939 devant le Reichstag où le Fuhrer exhortait à « l’annihilation de la race juive en Europe ». Ricoeur y fustigeait les « valeurs impures de la démocratie » et « la dureté de la France pour l’Allemagne désarmée ».

En 1939, Ricoeur comprend « qu’il se tournera vers la philosophie allemande ». Il est alors sélectionné pour la participation à l’université d’été de Munich de l’été 1939.

Fait prisonnier dans un oflag en 1941, il rédige cette même année plusieurs textes de propagande qui seront repris dans la revue pétainiste L’unité française : « Propagande et culture », « La jeunesse et le sens du service social », « Le Risque ».

 

 

Il débute alors sa thèse de philosophie sur la « Volonté » en se nourrissant de la lecture d’Etre et Temps du philosophe Martin Heidegger, membre éminent du parti nazi

A la fin de cette année 1941, sont créés les Cercles Pétain qui sont des universités internes aux Oflag visant à promouvoir l’idéologie pétainiste auprès des prisonniers. Ricoeur devient « l’un des plus brillants conférenciers » du Cercle Pétain.

Après 1945, en tentant de minimiser cette « passade pétainiste », il poursuivit sa carrière internationale de philosophe en développant en France la philosophie irrationaliste de « l’herméneutique », centrée sur les thèses de Heidegger et de Gadamer.

Heidegger fut un des idéologues majeurs du régime nazi.

Gadamer fut également un conférencier du Troisième Reich. En mai 1941, à l’Institut allemand de Paris alors occupée, il prononça une conférence sur « Le peuple et l’histoire dans la pensée de Herder » où il justifiait la défaite des Lumières françaises face au nationalisme allemand.

Cette philosophie a eu une influence réelle sur Emmanuel Macron, car non seulement il s’en revendique - « Aux côtés de Ricoeur j’ai appris le siècle précédent et appris à penser l’Histoire » écrit-il dans son dernier ouvrage -, mais en plus il en a conservé les concepts. Ainsi des mots d’ « herméneutique » et de « récit » dont il abreuve les auditeurs de France Culture par exemple.

A chacun ses lectures et ses amitiés.

Mais voir aujourd’hui un candidat à la présidence de la France se faire le porte-drapeau de la cause anti-fasciste, alors même qu’il affiche avoir eu pour mentor un doctrinaire pétainiste, relève de la mascarade.

Valentin Martin
Comité Valmy, juin 2017

 

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'Le Monde"  

Au milieu des années 1990, des textes de Paul Ricoeur jusque là inconnus émergèrent de l’oubli. Ils avaient été publiés pendant la guerre dans une revue paraissant à Vichy sous les auspices du régime à partir du printemps 1941. Découverts par hasard, en 1992 dans une devanture d’une librairie rue de l’Odéon, ils montraient en toutes lettres sur le sommaire de la revue appelée L’Unité française le nom de Paul Ricœur, aux côtés de ceux de Pétain et de Pierre Pucheu. Cette publication était dirigée par un certain Jean Rivain qui, dès l’avant-guerre, avait organisé des cercles nommés « Jeune France » dans l’intention de transcender les partis et de renouveler la politique afin d’échapper au marasme du parlementarisme républicain en pleine décrépitude. Jean Rivain venait d’être libéré d’Allemagne, en décembre 1940, où il croupissait dans un Oflag, camp d’officiers français prisonniers, à Gross Born en Poméranie orientale. Dans ce camp d’officiers se trouvait également depuis juin un  jeune philosophe du nom de Paul Ricœur. Jean Rivain faisait partie de cette catégorie d’intellectuels des années 1930 qui, sans être attiré par le fascisme, échouèrent à Vichy par détestation ou désespoir de la république parlementaire. L’historien Philippe Burin a étudié ces itinéraires dans sa France à l’heure allemande (Seuil, 1997). Ce dernier avait fait tourner son analyse des années noires autour de la notion d' »accommodation », plus extensive  que celle de « collaboration » franche et massive. Il n’y parlait pas de Paul Ricœur. Fallait-il faire, à la lumière de cette exhumation, faire rentrer, au moins pour une période le philosophe de la mémoire dans cette catégorie d’accomodation ?

À la photocopie des textes de L’Unité française était jointe une note datée du 17 octobre 1994 de Paul Ricœur en personne. Celle-ci avisait l’éventuel lecteur de la réaction du signataire. Elle devait être remise à quiconque s’aviserait d’emprunter à la bibliothèque de l’Institut d’histoire du temps présent les numéros de L’Unité française où son nom figurait (cette note a été depuis lors publiée sur le site internet du Fonds Paul Ricœur). Empressons-nous de dire que les articles signés Ricoeur, dont les premiers furent intégrés à un dossier intitulé « paroles de prisonniers », ne comportaient aucune ignominie raciste ni antisémite. Mais ils révélaient assurément un intellectuel ayant vibré un temps au diapason de la « Révolution nationale ».

Au milieu des années 1990, des textes de Paul Ricoeur jusque là inconnus émergèrent de l’oubli. Ils avaient été publiés pendant la guerre dans une revue paraissant à Vichy sous les auspices du régime à partir du printemps 1941. Découverts par hasard, en 1992 dans une devanture d’une librairie rue de l’Odéon, ils montraient en toutes lettres sur le sommaire de la revue appelée L’Unité française le nom de Paul Ricœur, aux côtés de ceux de Pétain et de Pierre Pucheu. Cette publication était dirigée par un certain Jean Rivain qui, dès l’avant-guerre, avait organisé des cercles nommés « Jeune France » dans l’intention de transcender les partis et de renouveler la politique afin d’échapper au marasme du parlementarisme républicain en pleine décrépitude. Jean Rivain venait d’être libéré d’Allemagne, en décembre 1940, où il croupissait dans un Oflag, camp d’officiers français prisonniers, à Gross Born en Poméranie orientale. Dans ce camp d’officiers se trouvait également depuis juin un  jeune philosophe du nom de Paul Ricœur. Jean Rivain faisait partie de cette catégorie d’intellectuels des années 1930 qui, sans être attiré par le fascisme, échouèrent à Vichy par détestation ou désespoir de la république parlementaire. L’historien Philippe Burin a étudié ces itinéraires dans sa France à l’heure allemande (Seuil, 1997). Ce dernier avait fait tourner son analyse des années noires autour de la notion d' »accommodation », plus extensive  que celle de « collaboration » franche et massive. Il n’y parlait pas de Paul Ricœur. Fallait-il faire, à la lumière de cette exhumation, faire rentrer, au moins pour une période le philosophe de la mémoire dans cette catégorie d’accomodation ?

À la photocopie des textes de L’Unité française était jointe une note datée du 17 octobre 1994 de Paul Ricœur en personne. Celle-ci avisait l’éventuel lecteur de la réaction du signataire. Elle devait être remise à quiconque s’aviserait d’emprunter à la bibliothèque de l’Institut d’histoire du temps présent les numéros de L’Unité française où son nom figurait (cette note a été depuis lors publiée sur le site internet du Fonds Paul Ricœur). Empressons-nous de dire que les articles signés Ricoeur, dont les premiers furent intégrés à un dossier intitulé « paroles de prisonniers », ne comportaient aucune ignominie raciste ni antisémite. Mais ils révélaient assurément un intellectuel ayant vibré un temps au diapason de la « Révolution nationale ».

 

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