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Quand Agnès Buzyn,la ministre de la Santé, parle pour ne rien dire
La Ministre de la Santé a présenté son plan, c’est-à-dire une longue liste de mesures. Nous publions une première analyse. D’autres suivront. |
ENFUMAGE |
La Ministre de la Santé a annoncé un « pacte de refondation des urgences » doté de 754 millions d’euros jusqu’en 2022. La somme parait importante mais ce ne sont que des crédits existants. |
Il s’agit juste d’un redéploiement budgétaire. L’ONDAM (Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie), restera au niveau prévu : 2,3 % d’augmentation très insuffisant pour couvrir les dépenses. |
On est très loin du compte : cela ne répond en rien aux revendications des personnels grévistes des Urgences. |
Sur toutes les mesures prévues, il n’est jamais prévu d’augmentation des effectifs, ni de réouverture de lits. |
Au contraire la Ministre prévoit, au travers de différentes mesures, de transférer une partie des compétences médicales vers les paramédicaux, voire des « assistants médicaux » dont on ne connait pas encore le profil. |
Vous voulez plus de moyens ? vous aurez plus de travail ! |
Elle propose de renforcer l’offre de consultation médicale sans rendez-vous en cabinet, ou Maison et Centre de Santé : comment compte-t-elle y parvenir dans un contexte de pénurie de médecins de ville ? |
Un de ses objectifs : « zéro passage par les urgences d’ici 5 ans pour les personnes âgées », là aussi on voit mal comment, quand on connait la situation catastrophique des EHPAD dans notre pays. |
Elle envisage de renforcer des équipes mobiles de gériatrie, de mutualiser des postes d’infirmiers de nuit entre plusieurs EHPAD… |
Pour les personnels de santé, le pacte de Mme Buzyn est une opération de communication, dont on ne voit pas la concrétisation à moyen ou court terme, et qui ne permet pas de répondre à la crise d’ampleur qui concerne l’ensemble de l’Hôpital Public. |
La CGT revendique : |
- La suppression de la taxe sur les salaires payée par les Hôpitaux : cela représente 4 Milliards d’euros qui permettraient de créer 100 000 emplois, dont 40 000 pour les EHPAD.
- L’augmentation de l’ONDAM de 5 %.
- L’arrêt de la fermeture des lits d’aval.
- Les effectifs nécessaires en fonction des besoins.
- L’augmentation des salaires pour tous.
Le feu n’est pas près de s’éteindre dans les services d’urgence, plus le mouvement dure, plus il s’amplifie. |