Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un Malien regarde les Unes des journaux annonçant la réduction de la présence militaire française dans cette partie du Sahel, à Bamako le 11 juin 2021

Le nouveau gouvernement malien rencontre l'hostilité de Paris...

Un nouveau gouvernement a été formé vendredi au Mali où les militaires auteurs de deux putschs en neuf mois gardent la haute main sur les ministères régaliens, alors que l'ambiance s'est tendue entre Bamako et son allié français après des critiques sur la légitimité du nouveau président de la transition, le colonel Assimi Goïta.

Jeudi, c'est toute une partie du Sahel que le président Emmanuel Macron a mise face à ses responsabilités en annonçant la fin de l'opération française antijihadiste Barkhane, présente au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, au profit d'une coalition internationale dont les contours restent à préciser.

Mais il a d'abord visé le colonel Goïta, investi lundi président de la transition au Mali, en le qualifiant de "putschiste" et reprochant à l'Afrique de l'Ouest de l'avoir "reconnu" comme président de transition, "six mois après lui avoir refusé ce droit".

Les militaires maliens n'ont pas publiquement pris la parole depuis, mais l'annonce de ce gouvernement pourrait être "un signal qu'ils ont le pouvoir et comptent bien l'exercer", selon un diplomate africain à Bamako.

De fait, les principaux ministères régaliens du nouveau gouvernement sont aux mains des militaires.

Parmi eux, le colonel Sadio Camara, l'un des meneurs du coup d'Etat d'août 2020, qui retrouve la Défense après avoir été évincé du gouvernement fin mai par l'ex-président de la transition, Bah Ndaw, évènement considéré comme l'un des déclencheurs du second putsch en neuf mois du colonel Goïta.

Le colonel-major Ismaël Wagué, autre meneur du putsch d'août, garde le portefeuille de la Réconciliation nationale, tandis que l'ancien chef d'état-major adjoint des armées maliennes, le colonel-major Daoud Aly Mohammedine, et le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga prennent respectivement la tête de la Sécurité et de l'Administration territoriale.

Après sa nomination, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, issu du Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP, collectif d'opposants de religieux et de membres de la société civile), avait promis un gouvernement "inclusif" et "d'ouverture".

Nominations notables d'ouverture parmi les 28 ministres: sept d'entre eux issus de formations membres du M5, dont celles de l'opposant Soumaïla Cissé, vont siéger dans le nouveau gouvernement, notamment à la Refondation de l'Etat, l'Education nationale et l'Environnement.

Cette annonce intervient au lendemain de l'annonce de l'évolution de la posture française au Sahel, après huit de présence de présence ininterrompue de l'armée française, qui avait stoppé en janvier 2013 une colonne armée de jihadistes menaçant de s'emparer de Bamako.

Mais depuis les groupes jihadistes ont pris de plus en plus d'ampleur au fil des ans.

Pour M. Macron, les Etats sahéliens, Mali en tête, sont à blâmer: si de vastes territoires restent privés de services de base, c'est selon lui "parce que les Etats décident de ne pas prendre leurs responsabilités".

"Les relations entre Bamako et Paris sont clairement tendues et (les annonces françaises) ne vont pas faciliter les choses", estime Ornella Moderan, cheffe du programme Sahel de l'Institut d'études de sécurité (ISS), en soulignant toutefois que la reconfiguration annoncée n'est "pas un retrait" et que le "dialogue n'est pas rompu" entre Paris et Bamako.

Rappelons que le 1er octobre 2020, Jeune Afrique notait sous le titre :

"Le M5, grand perdant de la transition ?"

Maintenu à distance

Le mouvement, qui se voyait au lendemain du coup d’État comme le « partenaire privilégié » du CNSP, ne cesse depuis d’avaler des couleuvres. « Le CNSP a en quelque sorte parachevé la lutte du peuple malien qui était portée par le M5-RFP. Le CNSP nous a fait savoir qu’il considérait que le M5-RFP était son socle populaire et qu’il partageait nos préoccupations », se félicitait, fin août, Choguel Maïga, l’un des principaux leaders du mouvement.

Nous étions un mois après le premier putsch des militaires, qui n'avait pas alors rencontré l'hire de Paris...le M5 et les opposants politiques civils étant de fait écartés du pouvoir;

Aujourd'hui ceux-ci entrent au gouvernement...changement de ton à Paris 

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :