Après deux dimanches d’affilée marqués par des manifestations dénonçant le « coup d’État » de Kaïs Saïed, c’était cette semaine au tour de ses partisans de descendre dans la rue.
Avec notre correspondante à Tunis, Amira Souilem
Les dimanches à Tunis, c’est jour de manifestations et les slogans résonnent partout. Ce dimanche, dans la foule des partisans de Kaïs Saïed, les youyous sont aussi au rendez-vous. En famille, seul ou avec des amis, des centaines de Tunisiens sont descendus sur l’avenue Bourguiba pour soutenir le président Kaïs Saïed et notamment le gel de l’Assemblée qu’il a décrété en juillet.
Beaucoup veulent même qu’il aille plus loin : « On demande la dissolution du Parlement, monsieur le président. On vous soutient. On en a assez des intégristes, ils bafouent nos droits et nous affament », raconte un homme présent dans le cortège.
« On a fait un rêve tous ensemble en 2011 »
« Intégristes », « Frères », « Mafieux »… les qualificatifs pour désigner Ennahdha, le parti islamiste, sont variés dans la bouche des manifestants. Une chose en revanche ne change pas, tous ici tiennent ce parti pour responsable des crises politiques qui secouent le pays depuis dix ans.
« On a fait un rêve tous ensemble en 2011. Des personnes sont mortes pour ce rêve et puis finalement la corruption a tout gangrené. Des gens sont revenus d’exil et ils ont récupéré la révolution tunisienne. J’ai 52 ans et je descends dans la rue aujourd’hui aux côtés de la jeunesse pour lui dire de prendre le relais et de ne pas laisser des mafieux s’emparer du pays », s’indigne un manifestant.
Plus que la simple confiance en Kaïs Saïed, c’est donc une colère très vive envers Ennahdha qui semble offrir au chef de l’État une assise populaire. Et ce, malgré les critiques sur les risques de dérives autocratiques.