Une des nombreuses manif's de quartier
La loi sur les retraites, entérinée par le Conseil constitutionnel, Emmanuel Macron n'a attendu que quelques heures pour la promulguer. Or, le président disposait d'un délais légal de quinze jours pour procéder à cette disposition. Cette hâte présidentielle apparaît donc comme une nouvelle provocation d'abord vis-à-vis des syndicats invités par l'Elysée trois jours après cette hâtive promulgation et un bras d'honneur aux millions et millions de Français, qui battent le pavé depuis trois mois contre la retraite portée à 64 ans.
Macron, en connaissance de cause, va à l'encontre du sentiment de l'immense majorité des citoyens, régulièrement consultés à travers des sondages catastrophiques pour le pouvoir. Celui-ci s'aliénant même la CFDT, son leader emblématique ligoté par un vote de son congrès...
Ainsi si Macron emprunte la voie forte pour imposer sa politique., c'est certes le reflet de son caractère autoritaire et de son mépris des petites gens, c'est surtout qu'il n'a pas le choix.
La crise de fond qui bouscule à travers le monde le système du capital ne lui laisse aucune marge pour faire des concessions. Il n'a plus de "grains à moudre" à saupoudrer pour calmer l'ardeur des moins enragés. La manière forte, c'est tout ce qui reste aux financiers pour imposer leurs conditions de survie. Les mots aigres de Macron envers les États-Unis traduisent l'intensité de la guerre commerciale que livre Washington aux managers européens, dont ceux de Paris. Pourquoi voulez-vous donc que Macron soit avec les Français plus gentil ?
Certes, il a son caractère, son mépris des gens, ceux qui n'ont pas de milliards à leur disposition, de comptes en banque bien fournis. Il n'a pas passé sa jeunesse dans les cités, mais chez Rothschild, bien assis. Et depuis, c'est ce monde-là qu'il sert jour et nuit. Jusqu'à se relever à quatre heures du matin, pour signer la loi qui bafoue les retraités et ravit les coquins.
Et maintenant ?
Pour le Premier Mai, c'est promis : pour la première fois de l'histoire de notre pays, à l'appel de tous les syndicats tous unis, le monde du travail, dans sa diversité, va massivement, dans nos cités, dire ses quatre vérités à l'hôte de l'Élysée.
Et déjà, sans attendre, au fil des jours, dans les grandes villes, dans leurs quartiers, dans les petites cités, dans les collèges, lycées et universités, de nombreux défilés, rassemblements et blocages divers, vont montrer, par leur nombre et leur détermination les multiples visages d'un peuple en colère.
JEAN LÉVY
Article publié
dimanche 16 avril 2023
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