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Pour Barack Obama,  Abraham Lincoln est l'icône vénérée, à laquelle il se réfère en permanence. Il va jusqu'à emprunter le train, comme son idole, pour le mener à Washington. Il y prêtera serment  sur la bible même de l'ancien président.  C'est dire la volonté de Barack Obama de paraître son digne successeur.
Mais pourquoi cet habillage médiatique ?
Le futur président des Etats-Unis se présente comme un "Noir", le premier à accéder à la magistrature suprême. De ce fait, il veut être considéré comme l'héritier naturel de "l'homme, qui a mis fin à l'esclavage".  Cette vision, colportée par tous nos médias, doit faire de lui l'incarnation du vieux rêve américain, celui de l'unité du peuple rassemblé pour construire "l'Amarican Way of Life".
Cette image pieuse ne correspond pas à la réalité.
D'abord, parce que Obama est un métis, non un véritable "Noir". Il ne peut valablement représenter l'Afro-américain des ghettos US.  Ensuite, son modèle, Lincoln, n'est ni le pasteur Luther King, ni Malcom X.
Abraham Lincoln n'était guère porté à l'égalité raciale. En 1858, deux ans avant d'être élu président, il déclarait, à Charleston, en Virginie :
"Je dirais, donc, que je ne suis pas - et n'ai jamais été - pour l'instauration sur quel que mode que ce soit d'une égalité sociale et politique des races blanche et noire (applaudissements). Je ne suis pas non plus - et n'ai jamais été -  pour que l'on accorde aux Noirs le droit de vote ou celui d'être juré; pas plus que pour autoriser leur accession aux postes administratifs ou les mariages inter-raciaux (...) Aussi, comme tout cela leur est interdit et qu'ils doivent rester entre eux, il en découle qu'il doit nécessairement y avoir des supérieurs et des inférieurs. En ce qui me concerne, comme tout le monde, je suis favorable à ce que les Blancs jouissent de ce statut de supériorité";
Et, en mars 1861, une fois élu, Abraham Lincoln, face à la sécession de sept Etats du Sud, se veut concilliant :
"Je n'ai pas l'intention, directement ou indirectement, d'interférer dans la question de l'esclavage dans les Etats où il existe. Je sais que je n'ai pas le droit légal de le faire et d'ailleurs je n'en ai pas le goût".
Howard Zinn, dans son Histoire populaire aux Etats-Unis, écrit :
"Ce n'est que lorsque la guerre (de sécession) se fit plus dure, les pertes plus nombreuses, les chances de la gagner plus minces et les activistes abolitionnistes plus pressants, que Lincoln commença à condamner clairement l'esclavage".
Il  avait besoin du renforts de la population noire pour l'intégrer à son armée.
Nous sommes là, fort  loin des bons sentiments et de l'humanisme invoqués par Barack Obama, pour  glorifier sa propre image.
Tous nos médias font écho à cette légende. La télé, les radios, les journaux célèbrent avec faste l'évènement - on on pourrait écrire "l'avènement" - que constitue l'investiture du 44ème président des Etats-Unis. Pas un quotidien, pas un hebdomadaire qui n'ait consacré, qui, un "cahier spécial", qui, un "supplément", plus de nombreuses  pages habituelles du journal, sur Obama, sa famille, ses conseillers, ses choix politiques, ses "défis", ses goûts et ses couleurs. Jusqu'au Monde, qui nous annonce pour mardi, une "chronique insolite de la vie canine à la Maison Blanche"... 
A croire que la France est devenue le 50ème Etat des USA, dont Nicolas Sarkozy n'en serait que le gouverneur !
Depuis le 11 septembre 2001 et le "Nous sommes tous américains !" de Jean-Marie Colombani, beaucoup d'eau a coulé sur les rives de l'Hudson. Les dernières années Bush ont été dures pour les inconditionnels français de l'américanisme triomphant. 
Avec Barack Obama, grâce à la légende bâtie de toute pièce autour de sa personne,  la classe politique et ses médias, vont pouvoir à nouveau se prosterner devant un "Big Brother" tout nouveau, tout beau.

Tel est l'objectif de cette campagne de masse, de cette déferlante Obama, qui nous a envahis depuis des semaines et des semaines.

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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