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DE POINTE-A-PITRE A PARIS

La droite (à laquelle se joignent des socialistes, tel Manuel Valls), ne décolère pas : Elie Domota, le leader du LKP guadeloupéen, a osé dire « qu'il ne laisserait pas une bande de békés rétablir l'esclavage ». Et plus grave, visant les patrons qui refusent d’appliquer le texte impliquant l’augmentation de 200 euros, il les enjoint de « quitter la Guadeloupe ».
Contraindre les employeurs à respecter un accord, quel crime abominable !

De même, la chanson des grévistes, « La Guadeloupe, c'est à nous, la Guadeloupe c'est pas à vous », fait chavirer le chœur des pleureuses, officiant pour les Békés français. 
Propos racistes ! » s’exclament  ceux qui prônent toujours « les bienfaits de la colonisation » au point d'avoir voulu inscrire cette appréciation dans la loi.
« Dire à une catégorie de la population 'faites ça ou partez' n'est évidemment pas acceptable. Il faut que chacun revienne à l'esprit républicain ", déclare le secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Yves Jégo. Chacun parle de « dérapage verbal ». Domota aurait ainsi « franchit la ligne jaune » du politiquement correct.
Ne faudrait-il pas plutôt parler de la « ligne blanche » ?
Mais, au-delà de la polémique, le gendarme apparaît :
le parquet de Pointe-à-Pitre a annoncé samedi une enquête pour « provocation à la haine raciale » et « tentative d'extorsion de signature ». Rien de moins !

Les « entrepreneurs » (comme on dit dans le monde raffiné du Medef) mis en cause seraient donc tous « blancs » ? Pourtant, tous les « blancs », fonctionnaires venus de la métropole, nullement visés par le responsable du LKP, ne sont pas « chefs d’entreprise ».
Domota ne ferait donc que du « racisme anti-patrons » …

Le ridicule de l’accusation ne le cède qu’à la volonté de répression du pouvoir.  Quand on gratte un peu au-delà de l’écorce, chacun peut s’apercevoir que la justice de Sarkozy assimile la lutte de classe, celle des opprimés descendants d’esclaves aux grandes familles, héritières des esclavagistes, à une menée subversive. Le mot « terroriste » n’est pas (encore ?) prononcé, mais l’offensive menée contre le responsable syndical y mène tout droit.

Que chacun, en France, en prenne conscience : en s’en prenant aux grévistes antillais, le pouvoir Sarkozo-Medef a en tête la colère qui monte dans notre pays et les manifestations qui gagnent en ampleur, touchant les catégories les plus diverses.

Dans dix jours, le 19 mars, par centaines de milliers, les salariés, les retraités, les privés d’emploi vont descendre dans la rue. Leur clameur raisonnera dans toutes nos villes.

Les manifestants seraient bien inspirés de reprendre le slogan de la CGT, du temps où celle-ci se réclamait de la lutte de classe : « Tout est à nous ! Rien n’est à eux ! », à l’exemple des grévistes de Guadeloupe. Et même de souhaiter tout haut que nos « Békés » du CAC 40 s’exilent dans leurs paradis fiscaux.

Au risque de se voir accusés de « racisme anticapitaliste ».

 

 

Tag(s) : #Lutte de Classe
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