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La radio, la télé, développent, depuis quelques jours, une campagne, dite « d’information », en vue des élections de l’Assemblée européenne.

Quoi de plus normal à quelques semaines d’un scrutin national ?

Cela supposerait, de la part des médias, une volonté d’éclairer l’opinion sur les enjeux de cette élection, d’exposer les positions diverses des listes en compétition, d’organiser une confrontation loyale entre les partisans de l’Union européenne et les adversaires de la construction politique de l’Europe.

 

Ces objectifs s’avéreraient d’autant plus nécessaires que le peuple français a refusé, en mai 2005, le projet de constitution que les élites unies, de la « gauche » à la droite, lui proposaient. Ce vote de rejet exprimait alors l’hostilité de la majorité de la nation à une construction politique de l’Europe mettant en péril la souveraineté populaire et l’indépendance nationale.

La classe politique, consciente du péril, s’est bien gardée de redonner la parole aux citoyens. Elle a préféré avaliser en vase clos le traité de Lisbonne, « remake » du traité constitutionnel refusé, il y a quatre ans, par la majorité de la Nation.

La campagne des élections européennes aurait pu permettre un vaste débat national sur le fond : le bien fondé ou la nocivité de l’Union européenne, d’autant plus que tous les sondages confirment la volonté du plus grand nombre d’électeurs de ne pas prendre part au scrutin. Cette attitude inquiète fort les milieux dirigeants et les adorateurs de l’Europe politique, du PS au parti présidentiel.

C’est pourquoi la campagne pour les élections à l’Assemblée de Strasbourg se développe sur un seul axe, sur un objectif unique :

« Faire voter les Français le 7 juin ! ».

Peu importe pour qui, l’essentiel étant, pour la classe politique, d’obtenir le maximum de participation au scrutin.

 

Les moyens utilisés pour atteindre cet objectif sont variés, et même souvent contradictoires. Peu importe, les arguments mis en avant par les uns ou les autres, dépendent des attentes supposées des masses à convaincre.

C’est ainsi que PS et UMP appellent à mobiliser politiquement leur camp, dans le champ clos des ambitions de pouvoir, des uns pour le conquérir, des autres pour le conserver.  C’est le « vote sanction », prôné par les socialistes. C’est « le soutien » à Nicolas Sarkozy, recherché par le parti présidentiel.

Ni chez les uns, ni chez les autres ne s’oppose une vision différente des institutions européennes. Le but de la compétition, c’est de « faire voter » en mobilisant l’opinion sur des objectifs de politique intérieure. Ils savent, PS comme UMP, que si le débat portait sur l’Europe, leurs vues communes pourraient éloigner les électeurs des bureaux de vote…

Et pour « faire voter » le 7 juin, toutes les initiatives sont bonnes.

Le PCF et « la gauche de la gauche », le Parti de Gauche, le NPA, souhaitent, eux aussi, déporter le débat sur des questions de politique intérieure. Tous appellent à participer au scrutin pour condamner Nicolas Sarkozy, également, comme le Parti socialiste, par un « vote sanction ».  Et, à l’égal du PS, ils scandent en cadence « Europe sociale ! Europe sociale ! ».

Sarkozy, lui-même,  prône « une autre Europe » !

Comme si de 1940 à 1944, la Résistance avai pris pour mot d’ordre :

« Etat français social ! Etat français social ! », avec l’objectif de « réorienter » le régime de Vichy dans un sens progressiste !

 

Dans le même esprit, la direction de la CGT appelle les salariés à « voter le 7 juin ». *

C’est une « première » !

Elle refusait, depuis des années, d’engager la Confédération « politiquement ». En particulier en 2005,  vis-à-vis du projet de constitution, le bureau confédéral excluait d’emblée, une position négative.

Il est paradoxal d’entendre, dans le même temps, Bernard Thibault exclure, aujourd’hui,  toute mise en accusation de Sarkozy et de sa politique lors des manifestations syndicales, et appeler les citoyens à faire leur devoir civique pour entériner la construction européenne !

 

Ce retournement devrait faire réfléchir nombre de salariés, victimes de l’UE !

 

La campagne électorale a donc, pour objectif essentiel, d’obtenir la plus large participation au scrutin. Des émissions spéciales sur France Inter et sur France Culture, jeudi, puis vendredi, matin, midi et soir, sont consacrées aux vertus de l’Union européenne. Seules, des personnalités favorables à « l’Europe », ‘sociale’ ou  pas, sont conviées à faire de la promotion en faveur de la construction européenne.

Leur unique mission, c’est  de « faire voter le 7 juin ».

Les télés sont également mobilisées dans ce but.

La parole ne sera jamais donnée aux adversaires de l’UE, et surtout aux représentants de la majorité des Français qui veulent s’abstenir.

 

La « Propaganda Abteilung » est de retour avec sa « grosse Bertha » !

 

* Voir l’appel de la CE confédérale repris dans ‘canempechepasnicolas’ du 7 mai.

 

Tag(s) : #Europe
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