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EXTRAIT
d'une étude de
Eva Golinger
reprise du site
Michel COLLON 
  


Au cours de ces huit dernières années, l’organisation vénézuélienne qui a reçu, de la part des Agences des Etats-Unis et en plus grande quantité, à la fois un financement et une assistance stratégique, a été le Centre de Diffusion de la Connaissance Economique pour la Liberté (CEDICE).
Aujourd’hui c’est l’institution qui représente le mieux les intérêts des Etats-Unis au Venezuela.


Le CEDICE est l’instigatrice de la plupart des campagnes médiatiques de l’opposition vénézuélienne contre les politiques du gouvernement bolivarien. Le CEDICE est aussi devenu le porte-parole, au Venezuela, de la droite internationale et il ouvre des espaces à cette petite mais fanatique et extrémiste minorité ; il cherche tous les chemins possibles pour faire la promotion de son programme élitiste et néofasciste dans la zone.
Avec son siège à Caracas, le CEDICE s’affiche comme « une association civile sans but lucratif, dont l’objectif central est la diffusion de la pensée économique et politique qui accorde la priorité à la libre action de l’initiative individuelle et à l’analyse de l’organisation et des conditions devant permettre l’existence de sociétés libres”.

En réalité, c’est une institution qui reçoit la plus grosse part de son financement, de son management et de son assistance idéologique, du Centre pour l’Entreprise Privée Internationale, des USA (CIPE), qui est la branche en direction des entreprises du Département d’Etat et de ses organismes financiers : la National Endowment for Democracy, (NED), et l’Agence pour le Développement International des USA, (USAID). Il reçoit également des fonds et une assistance en  management de la part de plusieurs Agences européennes, comme la Konrad Adenauer Fondation et la Friedrich Naumann Stiftung, allemandes, et l’espagnole Fondation pour l’Analyse et les Etudes Sociales (FAES) qui, aujourd’hui, font office de filtres pour les fonds versés par la NED, l’USAID et autres intérêts de l’Empire.

La Directrice Générale du CEDICE, Rocio Guijarra, en tant que  “représentante des ONG”, fut signataire du décret - connu sous le nom de « Décret Carmona », - durant le Coup d’Etat d’Avril 2002, au Venezuela, contre la Président  Hugo Chávez, lequel décret avalisait le coup d’Etat et l’instauration d’une dictature. Son premier vice-président, Oscar García Mendoza, est également président de la Banque Vénézuélienne de Crédit, le principal collecteur de fonds en provenance de la NED et de l’USAID pour les ONG  et  les partis politiques, au Venezuela. Il a aussi signé une lettre  ouverte au nom de la « société civile » reconnaissant et applaudissant le Coup d’Etat d’avril 2002.

Le CEDICE travaille avec le réseau de think tanks néoconservateurs d’Amérique Latine, en particulier la Chambre de Commerce de Santa Cruz, en Bolivie, et d’autres qui œuvrent pour la sécession de cette province.


L’université néofasciste du CEDICE


Pour célébrer son vingt-cinquième anniversaire, le CEDICE a organisé un gala de la droite latino-américaine, durant la semaine du 24 au 29 mai 2009. Organisé dans les salons de l’Hôtel Caracas Palace (antérieurement le Four Seasons), siège fameux du quartier général des militaires  putschistes durant l’occupation illégale de la Place Altamira, à l’Est de Caracas, en octobre 2003.
Cette fête du CEDICE réunira les personnages les plus réactionnaires de l’extrême droite de la zone. Avant que ne débute la fête dans le luxueux Caracas Palace, le CEDICE, associé à l’organisation néofasciste  ultralibérale des USA, l’Institut CATO,  ont inauguré la première phase de l’Université EL CATO- CEDICE, dans l’hacienda La Escondida, sise dans les environs de Caracas et, selon la brochure publiée par l’Institut CATO, l’évènement, ouvert de façon exclusive à 50 jeunes vénézuéliens, traitera des sujets comme :  « Le nouvel ordre du jour mondial - La crise financière mondiale  - Le populisme en Amérique Latine - La jeunesse et la défense de la liberté - Pauvreté et violence ; les droits de la propriété ; le défi des institutions du XXIº siècle »… parmi d’autres.

Parmi les “professeurs” de l’Université  CATO-CEDICE figurent : 


Gabriela Calderón, éditrice du site Web “elcato.org” et éditorialiste du journal de droite équatorien : El Universo ; Daniel Córdova, doyen de la l’Ecole d’Economie de l’Université de Sciences Appliquées, du Pérou, et Directeur du Projet Investir de Procapitales, une ONG financée par les Etats-Unis; Otto Guevara, homme politique du Costa Rica, président du Parti Mouvement Libertaire et du Réseau Libéral d’Amérique Latine (RELIAL); Martín Krause, professeur à l’Ecole Supérieure d’Economie et d‘Administration des Entreprises de Buenos Aires ; Carlos Sabino, du Centre pour la Prospérité Mondiale de l’Institut Indépendant, Etats-Unis; José Toro Hardy, économiste vénézuélien du CEDICE ; Álvaro Vargas LLosa, du Centre pour la Prospérité Mondiale de l’Institut Indépendant (Etats-Unis) et chroniqueur pour le Washington Post ; et Yon Goicochea, dirigeant de Primero Justicia et fondateur de Fondation Futur Présent, organisation qui se donne pour mission d’entraîner des jeunes dans des tactiques de coup d’Etat de faible intensité et de subversion.
L’Institut CATO
est cette organisation qui a décerné le Prix “Milton Friedman” au dirigeant de Primero Justicia, Yon Goicochea, en 2008. Comme conséquence de cette reconnaissance de la part d’une des organisations les plus ultraconservatrices et néofascistes des Etats-Unis, Goicochea a reçu la somme de 500 000 dollars  qu’il a utilisés, en partie, pour créer sa Fondation Futur Présent, Institut qui se consacrera à former la jeunesse vénézuélienne de droite dans les tactiques de subversion de faible intensité pour tenter de déstabiliser le gouvernement du Président Chávez.
L’Institut CATO a été fondé en s’appuyant sur les théories économiques de l’ultralibéral nord-américain Milton Friedman qui fut le conseiller économique d’Augusto Pinochet durant les années quatre-vingts. Cet Institut a aussi servi pour la promotion de l’idéologie conservatrice des années 80 mise en œuvre par Ronald Reagan, Margaret Thatcher et le groupe des “Chicago Boys” qui, par la suite, mirent en application ces politiques en Amérique Latine causant encore plus de misère et de détresse et moins de progrès et de prospérité.
L’Institut CATO est étroitement lié au complexe militaro-industriel et aux  organismes  de  Sécurité et de  Défense de Washington.


Le rassemblement  de  la  droite  réactionnaire  à Caracas

 


Qui  est  qui  dans  ce réseau  “pitiyanqui” ? [1]


On trouve parmi les organisations et les participants de ce rassemblement quelques-uns des organismes pourvoyeurs des fonds étatsuniens et européens qui ont fait la promotion des groupes impliqués dans les actions déstabilisatrices, au Venezuela, ces dernières années. On y voit aussi des organisations moins connues qui ont rejoint ce réseau de subversion régionale. En plus, on y trouve des personnages qui ont joué un rôle important dans les divers attentats perpétrés contre les démocraties et les changements en cours au Venezuela, en Bolivie et en Equateur. Le point commun entre toutes ces organisations c’est qu’elles ont en commun les mêmes noms dans leurs divers Bureaux  Directeurs et Conseils, outre qu’elles ont en commun les mêmes pourvoyeurs de fonds et les mêmes parrains. Tout cela en fait un parfait modèle de la toile d’araignée tissée par l’Empire. Et ne vous méprenez pas sur l’usage qu’elles font du mot « liberté » comme base  de leur travail, car ce mot renvoie à la liberté du marché et nullement à la liberté  de  la société civile.

Outre le CEDICE et l’Institut CATO, ci-dessus mentionnés, les autres organisations participantes sont :

la Fondation internationale pour la liberté:
organisation dirigée par le néoconservateur péruvien Mario Vargas LLosa qui se consacre à coordonner le réseau des organisations  de l’extrême droite d’Amérique Latine et de ses alliés internationaux.
Il se consacre aussi à organiser des forums et des rencontres entre les adhérents à son réseau néolibéral pour discréditer les gouvernements de la zone qui ne se soumettent pas aux intérêts de l’Empire, comme par exemple la Bolivie, Cuba, l’Equateur, le Nicaragua,  et le Venezuela.
L’un de ses derniers évènements  avait  pour intitulé: “Cuba, de la dictature à la démocratie”, titre emprunté au guide du Coup d’Etat de faible intensité  rédigé par Gene Sharp de l’Institut Albert Einstein qui a servi de scénario pour les mal nommées révolutions colorées, en Europe de l’EST, et qu’ils essayent maintenant d’exporter au Venezuela, en Bolivie et en Equateur.
Dans le Bureau Directeur de cette Fondation on trouve des noms désormais familiers tels celui de Rocío Guijarro, du CEDICE, de Carlos Alberto Montaner, contre-révolutionnaire cubain bien connu et agent de la désinformation, Ian Vásquez, de l’Institut CATO, des Etats-Unis, et d’autres qui appartiennent à des organisations comme la Fondation Liberté, d’Argentine, Atlas Economic Research Foundation, des Etats-Unis, le FULIDE, de Bolivie, HERITAGE Foundation, des Etats-Unis, et d’autres encore .
FRIEDRICH NAUMANN STIFTUNG FUR DIE FREIHEIT : organisme néoconservateur allemand lié au parti ultralibéral « Parti Libre Démocratique », un des partis politiques de  l’extrême droite allemande. Il se consacre à la promotion de la pensée néolibérale dans le monde et il plaide pour une société fondée sur les valeurs du libre marché et la concurrence, avec le moins possible d’intervention de l’Etat. Il finance des ONG néolibérales en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, avec l’intention de faire la promotion de ses principes et de ses idéaux dans cette partie du monde. Ils ont financé divers programmes et actions du mouvement étudiant de droite, au Venezuela, et ils financent activement les projets du parti Primero Justicia (la Justice en Premier) et la Fondation Futuro Presente du jeune réactionnaire Yon Goicochea.
Réseau Liberal d’Amérique Latine (RELIAL) : Un réseau d’organisations, institutions et personnes qui font la promotion des politiques néolibérales dans la zone. Selon son site web (
www.relial.org) :
« ce réseau est créé dans le but de renforcer et de perfectionner le libéralisme, la coopération et la coordination entre les libéraux, en Amérique Latine. On cherche à conquérir plus d’espace public pour les libéraux, à partager et profiter des expériences les uns des autres, à perfectionner la gestion politique libérale ainsi qu’à développer un contrepoids aux réseaux socialistes et démocratiques existants ».
Dirigé par Otto Guevara, président du mouvement libertaire du Costa Rica, RELIAL rassemble les mêmes organismes que le CEDICE, la Fondation Friedrich Naumann Stiftung, la Fondation Libertad, la Fondation Atlas, le FULIDE et d’autres que l’on retrouve dans les comités directeurs de toutes les organisations néolibérales.


'ATLAS ECONOMIC RESEARCH FOUNDATION'

Fondée en 1981, par Antony Fisher, comme une façon d’institutionnaliser son travail de reproduire le modèle de “think tank indépendant” dans le monde entier. Fisher a aussi contribué à mettre sur pied l’Institut Fraserl'Institut Manhattan et l’Institut de Recherche Pacific, trois centres d’études néolibéraux.
Actuellement, ATLAS dirige des ateliers, des programmes pour décerner des prix à des personnalités du monde néolibéral et il fournit des services de management pour continuer à renforcer un réseau informel de plus de 250 think tanks conservateurs dans 70 pays qui se consacrent à reproduire et à mettre en application le modèle néolibéral. La mission d’ATLAS, selon un de ses ex présidents, John Blundell, c’est de  « couvrir le monde de think tanks qui feront la promotion du libre marché ».
ATLAS a distribué  plus de 20 millions de $ sous forme de  bourses à divers think tanks,  à travers le monde, au cours des vingt dernières années. Son financement principal vient de donations privées et de sociétés internationales, y compris des sommes très importantes versées par des multinationales telles que Exxon Mobile et Philip Morris USA, entre  autres.


'FONDATION POUR l’ANALYSE ET LES ETUDES SOCIALES' (FAES)

La Fondation FAES fut créée à Madrid, le 11 novembre 2002, et elle a fusionné en une seule les cinq fondations liées au Parti Populaire espagnol (Fondation Cánovas del Castillo, Fondation Populaire Ibéro Américaine, Fondation Populaire Ibéro Américaine d’Analyses et d’Etudes Sociales, Fondation Populaire Ibéro Américaine d’Etudes Européennes et l’Institut de Formation Politique).
FAES travaille avec un réseau de think tanks, d’organisations et de partis politiques avec lesquels elle partage  et diffuse ses idées et ils planifient ensemble leurs activités. Elle a été fondée et elle est dirigée par l’ex Président espagnol José María Aznar, qui a été impliqué dans le Coup d’Etat d’avril 2002, contre le Président Chávez, et qui participe, depuis cette date, dans toute une série de plans de déstabilisation dirigés contre la Révolution Bolivarienne.

Font également partie de la FAES d’importantes sociétés qui partagent son idéologie et qui ont de grands intérêts économiques en Amérique Latine  comme les banques BBVA, Santander et ENDESA.

Eva Golinger, étatsunienne-vénézuélienne, est Docteur en Droit International, écrivaine et chercheuse.
Elle est l’auteur de nombreux livres :
Code Chávez - 
Bush vs. Chávez : La Guerre de Washington contre le Venezuela –
La Toile d’Araignée Impériale : Encyclopédie d’ingérence et de  subversion

Le Regard de l’Empire sur le 4F : les Documents déclassés de  Washington sur la  rébellion Militaire du 4 de Février 1992.


Note :
[1] -  « pitiyanqui » : mot remis à la mode par Chávez, désigne et stigmatise les vendus à l’impérialisme yankee qui trahissent leur peuple pour défendre leurs intérêts de classe.


Traduit par  Manuel Colinas pour Investigaction.

Source: Aporrea


Après cette séance d’endoctrinement intensif dans les valeurs néolibérales et les tactiques de déstabilisation à utiliser contre les gouvernements qui refusent le modèle capitaliste imposé par Washington, on se retrouvera à Caracas pour l’évènement principal : la “Rencontre Internationale Liberté et Démocratie : le Défi Latino-Américain” du 27 au 29 mai. Cette réunion verra réunis une fois encore les principaux porte-paroles de la droite néofasciste d’Amérique Latine pour renforcer la campagne médiatique et politique contre le gouvernement vénézuélien menée dans une escalade agressive au cours des derniers mois.
Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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