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La mondialisation à marche forcée

Sous l’influence des lobbies de la grande industrie, l’Union européenne n’a pas hésité à conclure des accords avec des pays latino-américains où les droits de l’homme et les droits syndicaux sont foulés au pieds par les régimes en place. La Colombie, touchée à la fois par un accord d’association avec l’Union européenne et un traité de libre-échange avec les Etats-Unis, en paie déjà le prix fort. Le mouvement de contestation, qui a rassemblé très largement sa population en 2013, devrait en toute logique être suivi en France, en Europe et dans tous les pays touchés par des traités bilatéraux qui mettent à mal leur indépendance alimentaire et leur volonté de croissance.

Façonné pour le grand capital, davantage tourné vers l’investissement que vers le commerce, le Traité transatlantique entre l’Union européenne et les Etats-Unis aboutira aux mêmes effets dévastateurs en terme d’emplois, de protection sanitaire, phyto-sanitaire et environnementale. Les Etats-Unis ne sont en rien opposés aux OGM, au gaz de schiste et à la fracturation hydraulique, aux poulets rincés au chlore ou aux médicaments hors de prix. Comme les grands groupes européens, les Etats-Unis voient d’un mauvais œil les produits pharmaceutiques génériques, l’amélioration de la protection sociale, des salaires ou des retraites. Le libre-échange entend bien détruire toute forme de règle, norme ou protection au bénéfice des populations.

L’Union européenne n’a pas, semble-t-il, pris en compte l’expérience négative des accords existants, comme celui de l’Alena en 1994 qui a détruit des emplois à la fois au Mexique et aux Etats-Unis. La mondialisation s’avance à marche forcée, tandis que des nouveaux traités de libre-échange sont négociés entre les USA et les Etats du Pacifique. En adhérant à un processus de libre-échange avec la première puissance mondiale, le gouvernement français et le ministère du Redressement productif se lancent dans un combat perdu d’avance sur le terrain de la compétitivité. Et ce n’est pas seulement « l’exception culturelle française » qu’il faut protéger. 
 

On peut considérer que ce rapprochement outre-atlantique constitue la plus grande entreprise de collaboration organisée à ce jour, aux dépens des libertés et des avantages acquis. Le grand raout autour de la commémoration du soixante-dizième anniversaire du Débarquement de Normandie du 6 juin dernier, avec invitation lancée par le président de la République française à Barack Obama et Angela Merkel, ne laisse aucun doute sur des négociations qui ne constitueront pas une réponse viable pour les pays de l’Union européenne. Une fois de plus, le front de l’Est restera au second plan, tout comme le Débarquement de Provence où ont participé de nombreux soldats « indigènes » venus d’Afrique. Mais il est vrai qu’une reconnaissance serait mal venue, au moment où s’affirment en Europe une restriction du droit d’asile et les expulsions illégales de réfugiés migrants. 

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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